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ENFIN SEULS !

— Pourtant, ma chérie, vous m’avez promis d’être à moi quand nous aurions été devant le
maire.

— Oui, mais vous n’avez pas de chance : c’est l’adjoint qui nous a mariés.

UN BACHELIER CHEZ LES BENI-RHIATA (Maroc)

Bachelier ès sciences et bachelier ès lettres, linguiste dis-
tingué, connaissant six langues mais ayant échoué à un examen
où il faut en connaître sept, Jean Bénévole avait dû, pour vivre,
accepter un modeste emploi de maître-répétiteur à l’Institution
nationale des Sourds-Muets. Et il se trouvait dans le plus complet
dénuement, lorsqu’un jour il lut, dans un journal, que le gou-

verneur de l’Algérie avait racheté 2.000
francs au caïd de Taza,une jeune fille captu-
rée par la tribu des Beni-Rhiata, aux en-
virons d’Oudjda. De ce jour, Jean Bénévole
n’eut plus qu’une idée : se faire capturer
parles Beni-Rhiata et se faire racheter par
sa famille pour une somme de 2.000 francs
à partager, ensuite, entre le caïd de Taza
et lui.

Son idée était excellente; il ne lui restait
plus qu’à la réaliser.

Un matin, ayant vendu ses livres de droit,
Bénévole prenait le train pour Marseille,
d'où le lendemain il s’embarquait pour
Oran, et de là pour Oudjda. En cette ville
il s’aboucha avec un Arabe, rencontré sur
le Socco, et ht transmettre, par celui-ci, sa
proposition à Ben Chenquiti,caïd de Taza...
qui l’accepta.

Le programme fut ponctuellement exé-
cuté et le lendemain, on lisait dans « la
Dépêche Algérienne », l’information sui-
vante : « Des cavaliers de la tribu des Beni-
Rhiata se sont emparés hier, à 2 kilomètres
d’Oudjda, d’un jeune Européen, et l’ont
emmené en captivité à Taza. C’est un
nommé Bénévole, originaire de Meudon,
Dessin de j. Plumet. ex-maître répétiteur à l’Institution natio-
nale des Sourds-Muets. La famille de l’in-
fortuné jeune homme a été prévenue.. Le caïd exigerait une
rançon de 2.000 francs pour rendre le captif aux autorités fran-
çaises. »

Pendant que la presse s’occupait de lui et le plaignait, Jean
Bénévole se livrait aux douceurs du farniente, dans le délicieux
gourbi qui lui avait été assigné comme lieu de résidence. Nourri,
chauffé, éclairé, il était heureux, l’avenir lui souriait; néanmoins
il attendait avec impatience la réponse du père Bénévole à la
proposition de rachat. Enfin, elle vint cette réponse... et elle

LE GRAND DRAME

— Tu devrais te retenir un peu, tu pleures trop...

— Le petit m’a aidée : il s’est oublié...

Dessin de J. Roussac.
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