DÉCADENCE
•fET
— Dis-moi où tu habites...
t— Quand j’avais mes jambes, j’habitais sur le
d’vant; maintenant, j’reste sur l’derrière.
Dessin de A. Vallée.
z-etteelle-même apparaît. — C'est, une blonde
délicieuse, à en juger par son air candide
et doux, on lui donnerait le bon Dieu sans
confession. — Jacques tombe à ses pieds
et, sans même lui laisser le temps d'enlever
son chapeau, lui exprime son amour en
termes touchants. — Selon l’usage, Suzette
manifeste son regret et ses craintes.)
suzette. — Pourvu que mon mari ne se
cloute de rien. Je suis bien coupable de le
tromper, il est si gentil avec moi.
Jacques. — Ma Suzette aimée...
suzette. — Taisez-vous, Jacques. Ma con-
duite est abominable ; s’il l’apprenait, je
serais malheureuse ; et puis il nous tuerait.
Jacques. — Croyez-vous?
suzette. —- Certainement, il m’a préve-
nue. Il faut vous dire qu’étant jeune fille
j’ai commis une première faute...
Jacques. — Avec votre mari?
suzette. — Non, Jacques, pas avec mon
mari. Je lui en ai fait honnêtement l’aveu
LES VESTIGES DU PASSÉ
LE DESSERT INTERROMPU
— Si je vous disais que moi, simple gardien,
cette ruine couverte de verdure m’inspire...
— On voit bien que ce n’est pas votre femme !
Dessin de E. Huard.
LE DEFENSEUR
(,Jacques attend
Suzette. — En l'hon-
neur de ce premier
rendez-vous, la gar-
çonnière est ornée
de fleurs.)
Jacques. — Elle ne
viendra pas ! Je parie
qu’elle va encore
m’envoyer une dé-
pêche. Ces femmes
mariées sont vrai-
ment désagréables.
(On sonne). Faites,
mon Dieu, que ce ne
soit pas le petit télé-
graphiste.
[Le Seigneur exau-
ce sa prière et Su-
üons. — Détona-
tions. — Cris de dou-
leur. — Jacques,
effrayé et simple-
ment vêtu d'une che-
mise rose, fuit lâ-
chement. Le mari,
ivre de rage, se pré-
cipite sur l'épouse
adultère.)
le mari. — A
nous deux, mainte-
nant !
suzette, à moitié
morte de peur. —
Grâce! pitié ! Tu
— Mais, mon ami, tu ne Iis donc pas les journaux? Les rayons solaires sont des aliments.. : je
me nourris !
— Enchanté d’arriver à l’heure du repas... Présente-moi ton invité! Dessin de M. Radiguet.
vois, je suis seule et
abandonnée; je me
confie à toi, défends-
moi, toi, mon mari !
Pierre Renoux.
ERREUR JUDICIAIRE
le lendemain de notre mariage, il m'a ré-
pondu: «Avant, passe encore; mais après,
méfiez-vous : je serais terrible ! »
Jacques. — Oubliez ces menaces, ma
chérie. (Il entraîne Suzette.)
suzette. — Jacques, on vient de sonner,
j ai peur
Jacques, vaguement inquiet. — Il n’y a
pas de motif, mon amie, je vous assure.
suzette.— Si c’était mon mari, mon Dieu!
Jacques.— Comment pourrait-il se douter
de votre présence ici? D’ailleurs, j’ai donné
l’ordre à Baptiste...
(Un violent bruit de lutte dans le vestibule
lui coupe la parole. — Le mari, telle une
trombe, entre dans la chambre, brandissant
un revolver de fort calibre. — Impréea-
AVEZ VOUS SOIF
— Je vous l’avais bien dit, -que je ne l’étais
pas... coupable! Dessin de Sturel.
Rien ne vaut pour se désaltérer dix gout-
tes d’alcool de menthe de Ricqlès dans un
verre d’eau sucrée. D’une fraîcheur exquise,
le Ricqlès purifie l’eau, préserve de la
diarrhée et des épidémies.
— Cette cigarette gêne vos mouvements. . Vous
risquez de vous noyer, jeune homme!...
— Plutôt mourir que jeter une cigarette rou-
lée dans du Zig-Zag ! !
•fET
— Dis-moi où tu habites...
t— Quand j’avais mes jambes, j’habitais sur le
d’vant; maintenant, j’reste sur l’derrière.
Dessin de A. Vallée.
z-etteelle-même apparaît. — C'est, une blonde
délicieuse, à en juger par son air candide
et doux, on lui donnerait le bon Dieu sans
confession. — Jacques tombe à ses pieds
et, sans même lui laisser le temps d'enlever
son chapeau, lui exprime son amour en
termes touchants. — Selon l’usage, Suzette
manifeste son regret et ses craintes.)
suzette. — Pourvu que mon mari ne se
cloute de rien. Je suis bien coupable de le
tromper, il est si gentil avec moi.
Jacques. — Ma Suzette aimée...
suzette. — Taisez-vous, Jacques. Ma con-
duite est abominable ; s’il l’apprenait, je
serais malheureuse ; et puis il nous tuerait.
Jacques. — Croyez-vous?
suzette. —- Certainement, il m’a préve-
nue. Il faut vous dire qu’étant jeune fille
j’ai commis une première faute...
Jacques. — Avec votre mari?
suzette. — Non, Jacques, pas avec mon
mari. Je lui en ai fait honnêtement l’aveu
LES VESTIGES DU PASSÉ
LE DESSERT INTERROMPU
— Si je vous disais que moi, simple gardien,
cette ruine couverte de verdure m’inspire...
— On voit bien que ce n’est pas votre femme !
Dessin de E. Huard.
LE DEFENSEUR
(,Jacques attend
Suzette. — En l'hon-
neur de ce premier
rendez-vous, la gar-
çonnière est ornée
de fleurs.)
Jacques. — Elle ne
viendra pas ! Je parie
qu’elle va encore
m’envoyer une dé-
pêche. Ces femmes
mariées sont vrai-
ment désagréables.
(On sonne). Faites,
mon Dieu, que ce ne
soit pas le petit télé-
graphiste.
[Le Seigneur exau-
ce sa prière et Su-
üons. — Détona-
tions. — Cris de dou-
leur. — Jacques,
effrayé et simple-
ment vêtu d'une che-
mise rose, fuit lâ-
chement. Le mari,
ivre de rage, se pré-
cipite sur l'épouse
adultère.)
le mari. — A
nous deux, mainte-
nant !
suzette, à moitié
morte de peur. —
Grâce! pitié ! Tu
— Mais, mon ami, tu ne Iis donc pas les journaux? Les rayons solaires sont des aliments.. : je
me nourris !
— Enchanté d’arriver à l’heure du repas... Présente-moi ton invité! Dessin de M. Radiguet.
vois, je suis seule et
abandonnée; je me
confie à toi, défends-
moi, toi, mon mari !
Pierre Renoux.
ERREUR JUDICIAIRE
le lendemain de notre mariage, il m'a ré-
pondu: «Avant, passe encore; mais après,
méfiez-vous : je serais terrible ! »
Jacques. — Oubliez ces menaces, ma
chérie. (Il entraîne Suzette.)
suzette. — Jacques, on vient de sonner,
j ai peur
Jacques, vaguement inquiet. — Il n’y a
pas de motif, mon amie, je vous assure.
suzette.— Si c’était mon mari, mon Dieu!
Jacques.— Comment pourrait-il se douter
de votre présence ici? D’ailleurs, j’ai donné
l’ordre à Baptiste...
(Un violent bruit de lutte dans le vestibule
lui coupe la parole. — Le mari, telle une
trombe, entre dans la chambre, brandissant
un revolver de fort calibre. — Impréea-
AVEZ VOUS SOIF
— Je vous l’avais bien dit, -que je ne l’étais
pas... coupable! Dessin de Sturel.
Rien ne vaut pour se désaltérer dix gout-
tes d’alcool de menthe de Ricqlès dans un
verre d’eau sucrée. D’une fraîcheur exquise,
le Ricqlès purifie l’eau, préserve de la
diarrhée et des épidémies.
— Cette cigarette gêne vos mouvements. . Vous
risquez de vous noyer, jeune homme!...
— Plutôt mourir que jeter une cigarette rou-
lée dans du Zig-Zag ! !