LA TREMPETTE
— L’année dernière, à Trouville, le maître baigneur me tapotait le menton..,
— Lequel ? Dessin de P. Falké.
LE RIRE GAULOIS
LA PRISE DALÉSIA
On était au dessert. Les chefs réunis autour de la vaste table
en fer à cheval devisaient joyeusement, vidant, en même temps
que les hanaps, les histoires croustillantes qu’ils gardaient au
fond de leur sac.
Le druide Barbaduc et la druidesse Mine-
chine venaient d'esquisser pour la première
fois la danse du Saint Gui, laquelle est de-
venue si justement célèbre, et Velléda, la
gracieuse étoile du Moulin-Bleu, se pré-
parait à interpréter une scène de Ce
qu'il faut taire, la célèbre comédie gau-
loise, lorsque soudain Vercingétorix se
leva.
Aussitôt le silence se fit. L’assistance sa-
vait, en effet, que ses histoires étaient, en
général, assez épicées et valaient la peine
d’être écoutées. On l’écouta donc. « Aies
chers compagnons d’armes, entonna-t-il de
sa voix la plus grave, je vous conterai ce
soir, si vous le voulez bien, un petit fait
d’armes de ma prime jeunesse : la prise
d Alésia ! »
— « Allez-y, » ânonna un des convives
qui était déjà légèrement pris de boisson.
Docile, Vercingétorix, après avoir étalé
ses deux coudes sur la table, commença en
ces termes :
« A l’âge de vingt-cinq ans, revenant de Nemetum ou, pour
parler franc, de Clermont-Ferrand, je fis la connaissance d’une
délicieuse petite femme toute blanche, potelée et — ce qui ne
gâte rien — admirablement bâtie.
« Pourquoi le cacher? Elle se nommait Alésia. Mon sang ne fit
qu’un tour et dès cet instant je n’eus plus qu’une idée, me l’ap-
proprier. Sitôt dit, sitôt fait. Le lendemain, sans tambour ni
trompette, je l’enlevai à la pointe de l’épée, si j’ose m’exprimer
AUTOUR DU POT
Voulez-vous que nous parlions d’autre chose que de votre papa?
Comme vous voudrez... Alors je vais vous raconter la vie de
maman. Dessin de Nollat.
ÉLÉGANCE PARLEMENTAIRE
— Le ministre a vraiment des gestes pleins d’aisance.
— L’habitude du cabinet, mon cher.
Dessin de Lorenzi.
— L’année dernière, à Trouville, le maître baigneur me tapotait le menton..,
— Lequel ? Dessin de P. Falké.
LE RIRE GAULOIS
LA PRISE DALÉSIA
On était au dessert. Les chefs réunis autour de la vaste table
en fer à cheval devisaient joyeusement, vidant, en même temps
que les hanaps, les histoires croustillantes qu’ils gardaient au
fond de leur sac.
Le druide Barbaduc et la druidesse Mine-
chine venaient d'esquisser pour la première
fois la danse du Saint Gui, laquelle est de-
venue si justement célèbre, et Velléda, la
gracieuse étoile du Moulin-Bleu, se pré-
parait à interpréter une scène de Ce
qu'il faut taire, la célèbre comédie gau-
loise, lorsque soudain Vercingétorix se
leva.
Aussitôt le silence se fit. L’assistance sa-
vait, en effet, que ses histoires étaient, en
général, assez épicées et valaient la peine
d’être écoutées. On l’écouta donc. « Aies
chers compagnons d’armes, entonna-t-il de
sa voix la plus grave, je vous conterai ce
soir, si vous le voulez bien, un petit fait
d’armes de ma prime jeunesse : la prise
d Alésia ! »
— « Allez-y, » ânonna un des convives
qui était déjà légèrement pris de boisson.
Docile, Vercingétorix, après avoir étalé
ses deux coudes sur la table, commença en
ces termes :
« A l’âge de vingt-cinq ans, revenant de Nemetum ou, pour
parler franc, de Clermont-Ferrand, je fis la connaissance d’une
délicieuse petite femme toute blanche, potelée et — ce qui ne
gâte rien — admirablement bâtie.
« Pourquoi le cacher? Elle se nommait Alésia. Mon sang ne fit
qu’un tour et dès cet instant je n’eus plus qu’une idée, me l’ap-
proprier. Sitôt dit, sitôt fait. Le lendemain, sans tambour ni
trompette, je l’enlevai à la pointe de l’épée, si j’ose m’exprimer
AUTOUR DU POT
Voulez-vous que nous parlions d’autre chose que de votre papa?
Comme vous voudrez... Alors je vais vous raconter la vie de
maman. Dessin de Nollat.
ÉLÉGANCE PARLEMENTAIRE
— Le ministre a vraiment des gestes pleins d’aisance.
— L’habitude du cabinet, mon cher.
Dessin de Lorenzi.