MON PETIT CINÉMA
l’associée des nations
II) YLLE
l’alsacienne. — Bonjour, monsieur.
le poilu. — Bonsoir, mademoiselle. Vous
allez bien?
l’alsacienne. — Nichts français.
le poilu. — Ça ne fait rien. Vous êtes
jolie tout plein.
l’alsacienne. — Ya, ya.
le poilu. — Cette coiffe vous va très bien.
l’alsacienne. — Gentil franzous.
le poilu. — Vous aussi... gentille... gen-
tille...
l’alsacienne. — Ich liaben nichtvich zeit.
LE poilu. — Si’ ou’ plaît?...
l’alsacienne. — Ni dit vicb zeit.
le poilu. — Zeit... zeit... Ça veut dire
zut, sans doute... Elle me dit zut... Pas
aimable, mademoiselle!
l’alsacienne. — Ich bei hungrig.
le poilu. — C’est bien ce que je pensais... Vous me trouvez à '
votre goût... Vous... trouver moi... beau gosse, ya?...
l’alsacienne. — Yra. Führen sie mich zu einem restaurant.
le poilu. — Restaurant?... Restaurant de la miche?...
l’alsacienne. — Si.
le poilu. — Alors, vous tenez un restaurant... Chouette!...
Plein la lampe, alors?...
l’alsacienne. — Vodre... an bieten... kafô... Eingemachts...
le poilu. — Café marc... Vous faites restaurant avec café...
Ça colle... On boira du schnaps.
Cfia/
— Cette fois, c’est un Anglais... : elle a fait tous les alliés ce soir.
Dessin de Chas.-Labori e.
l’alsacienne. — Schnaps, ya!... Kommeg sie mit mir.
le poilu. — Yes. Je vois ça... Vous voulez venir au bal avec
moi!
l’alsacienne. — Kommen sie!
le poilu. — Korame sie! komme si!... Comme si tu ne com-
prenais pas ça!
(Il l'embrasse avec conviction, et elle ne dit pas non).
le poilu, l'emmenant. — Tu vois... On finit toujours par
s’entendre...
Alfred Fourtier.
MALENTENDU
— Écoute un peu, mon neveu, avec quelle exquise discrétion. Chateaubriand parlait jadis des femmes qui 1 ont aimé . “ On n a pas su ce gwe
c’est que la désolation, du cœur, quand on n’est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d'une personne qui avait agréé
votre oie... »
— Eh bien, mon oncle, si vous trouvez ça convenable !! ! Dessin de A. Guillaume.
l’associée des nations
II) YLLE
l’alsacienne. — Bonjour, monsieur.
le poilu. — Bonsoir, mademoiselle. Vous
allez bien?
l’alsacienne. — Nichts français.
le poilu. — Ça ne fait rien. Vous êtes
jolie tout plein.
l’alsacienne. — Ya, ya.
le poilu. — Cette coiffe vous va très bien.
l’alsacienne. — Gentil franzous.
le poilu. — Vous aussi... gentille... gen-
tille...
l’alsacienne. — Ich liaben nichtvich zeit.
LE poilu. — Si’ ou’ plaît?...
l’alsacienne. — Ni dit vicb zeit.
le poilu. — Zeit... zeit... Ça veut dire
zut, sans doute... Elle me dit zut... Pas
aimable, mademoiselle!
l’alsacienne. — Ich bei hungrig.
le poilu. — C’est bien ce que je pensais... Vous me trouvez à '
votre goût... Vous... trouver moi... beau gosse, ya?...
l’alsacienne. — Yra. Führen sie mich zu einem restaurant.
le poilu. — Restaurant?... Restaurant de la miche?...
l’alsacienne. — Si.
le poilu. — Alors, vous tenez un restaurant... Chouette!...
Plein la lampe, alors?...
l’alsacienne. — Vodre... an bieten... kafô... Eingemachts...
le poilu. — Café marc... Vous faites restaurant avec café...
Ça colle... On boira du schnaps.
Cfia/
— Cette fois, c’est un Anglais... : elle a fait tous les alliés ce soir.
Dessin de Chas.-Labori e.
l’alsacienne. — Schnaps, ya!... Kommeg sie mit mir.
le poilu. — Yes. Je vois ça... Vous voulez venir au bal avec
moi!
l’alsacienne. — Kommen sie!
le poilu. — Korame sie! komme si!... Comme si tu ne com-
prenais pas ça!
(Il l'embrasse avec conviction, et elle ne dit pas non).
le poilu, l'emmenant. — Tu vois... On finit toujours par
s’entendre...
Alfred Fourtier.
MALENTENDU
— Écoute un peu, mon neveu, avec quelle exquise discrétion. Chateaubriand parlait jadis des femmes qui 1 ont aimé . “ On n a pas su ce gwe
c’est que la désolation, du cœur, quand on n’est point demeuré seul à errer dans les lieux naguère habités d'une personne qui avait agréé
votre oie... »
— Eh bien, mon oncle, si vous trouvez ça convenable !! ! Dessin de A. Guillaume.