APRÈS DINER
— \ raiment, madame, chez vous la chère est exquise...
Dessin de J. îUqj-M,Ei.
JOSEPH EST ÉCERVELÉ
de devenir sa
aisé»
£>-
Le jour de sa libération, le premiç.r S0jn de Joseph fut de se
rendre chez Gabrielle, sa raaraine dg guerre>pour ]ui- demander
arraine dé paix. Gabrielle accepta d’autant plus
««b Quelle avait l’intention de faire la proposition identique
% a°D Hlleul. Ils décidèient donc de se voir souvent, et il fut
l^'nvenu que Joseph enverrait un mot à sa marraine pour lui
fixer leur prochain lieu de rencontre. (Il est je crois superflu
de dire qu’en l'occurrence le mot marraine est synonyme du mot
maîtresse.)
Quelques jours plus tard, Joseph envoya le billet promis à
Gabriell >. Il lui fixait pour le surlendemain un rendez-vous à la
sortie du métro Pigalle.
A l’heure indiquée, il arriva et attendit... 11 attendit en vain
un tour de cadran, puis s’en alla, maugréant contre le service
postal. Il était évident que Gabrielle n’avait pas reçu sa lettre.
UN FIN DIPLOMATE
—• Je voudrais voir le poids.
-- Pas la peine, je vous dirai le prix.
Dessin de Raymond Pallier.
Le soir même il lui écrivit, lui fixant pour le surlendemain tin
rendez-vous à la sortie du métro Barbés.
A l’heure qu’il avait indiquée, il arriva et attendit... Il attendit
en vain deux tours de cadran, puis s’en alla, maugréant contre
le caprice amoureux des femmes. Il était évident que Gabrielle
ne voulait plus être la marraine d’un homme qui avait perdu
son prestige de guerrier. Mais comme Joseph adorait Gabrielle,
il la conjura dans une épître désespérée et classique de lui con-
server son cœur.
« Sois après-demain à la sortie du métro C1 i c h y, lui disait-il en
substance, ou bien j’attente à mes jours... »
A l’heure qu’il avait indiquée, il,arriva et attendit.. . Il attendit
en vain trois tours de cadran, puis s’en alla, maugréant contre
la grippe espagnole. 11 était évident que Gabrielle était ma-
lade.
Il héla un taxi et se fit conduire à la demeure de sa marraine.
— Et le colonel qui nous fait passer à la tondeuse sous prétexte que-'
les cheveux longs n’ont rien de militaire. Dessin de George-Edward.
Avant qu’il ait pu prononcer un mot, Gabrielle lui. dit, fu-.--
rieuse : . .
_ Eh bien, tu es gentil!... Voici deux semaines que- je- suis-
sans nouvelles de toi!...
_Deux se m aines!... Tu nas donc pas reçu. m.es--ti ois letties?
— Pas le moins du monde.
— Ça, par exemple, c’est trop fort !
Il y eut un silence, puis Gabrielle frappant-ses mains-:
_j’v suis!... Ce sont les trois lettres que j’ai-refusées...
— Tu as refusé mes lettres?
— Figure-toi que j’ai pour principe de ne jamais accepter
celles qui ne sont pas affranchies...
— J’y suis également!... J’avais totalement oublié que je n’ai
plus droit à la franchise postale...
J. François-Oswald..
— \ raiment, madame, chez vous la chère est exquise...
Dessin de J. îUqj-M,Ei.
JOSEPH EST ÉCERVELÉ
de devenir sa
aisé»
£>-
Le jour de sa libération, le premiç.r S0jn de Joseph fut de se
rendre chez Gabrielle, sa raaraine dg guerre>pour ]ui- demander
arraine dé paix. Gabrielle accepta d’autant plus
««b Quelle avait l’intention de faire la proposition identique
% a°D Hlleul. Ils décidèient donc de se voir souvent, et il fut
l^'nvenu que Joseph enverrait un mot à sa marraine pour lui
fixer leur prochain lieu de rencontre. (Il est je crois superflu
de dire qu’en l'occurrence le mot marraine est synonyme du mot
maîtresse.)
Quelques jours plus tard, Joseph envoya le billet promis à
Gabriell >. Il lui fixait pour le surlendemain un rendez-vous à la
sortie du métro Pigalle.
A l’heure indiquée, il arriva et attendit... 11 attendit en vain
un tour de cadran, puis s’en alla, maugréant contre le service
postal. Il était évident que Gabrielle n’avait pas reçu sa lettre.
UN FIN DIPLOMATE
—• Je voudrais voir le poids.
-- Pas la peine, je vous dirai le prix.
Dessin de Raymond Pallier.
Le soir même il lui écrivit, lui fixant pour le surlendemain tin
rendez-vous à la sortie du métro Barbés.
A l’heure qu’il avait indiquée, il arriva et attendit... Il attendit
en vain deux tours de cadran, puis s’en alla, maugréant contre
le caprice amoureux des femmes. Il était évident que Gabrielle
ne voulait plus être la marraine d’un homme qui avait perdu
son prestige de guerrier. Mais comme Joseph adorait Gabrielle,
il la conjura dans une épître désespérée et classique de lui con-
server son cœur.
« Sois après-demain à la sortie du métro C1 i c h y, lui disait-il en
substance, ou bien j’attente à mes jours... »
A l’heure qu’il avait indiquée, il,arriva et attendit.. . Il attendit
en vain trois tours de cadran, puis s’en alla, maugréant contre
la grippe espagnole. 11 était évident que Gabrielle était ma-
lade.
Il héla un taxi et se fit conduire à la demeure de sa marraine.
— Et le colonel qui nous fait passer à la tondeuse sous prétexte que-'
les cheveux longs n’ont rien de militaire. Dessin de George-Edward.
Avant qu’il ait pu prononcer un mot, Gabrielle lui. dit, fu-.--
rieuse : . .
_ Eh bien, tu es gentil!... Voici deux semaines que- je- suis-
sans nouvelles de toi!...
_Deux se m aines!... Tu nas donc pas reçu. m.es--ti ois letties?
— Pas le moins du monde.
— Ça, par exemple, c’est trop fort !
Il y eut un silence, puis Gabrielle frappant-ses mains-:
_j’v suis!... Ce sont les trois lettres que j’ai-refusées...
— Tu as refusé mes lettres?
— Figure-toi que j’ai pour principe de ne jamais accepter
celles qui ne sont pas affranchies...
— J’y suis également!... J’avais totalement oublié que je n’ai
plus droit à la franchise postale...
J. François-Oswald..