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LES CHANSONS DE D. DONNA UD
UN PEU DE POLITIQUE, S. V. P.
— Moi, j vous dis que, sous un régime bolchevik, je verrais très bien Totor aux Finances et toi,
Nénette, au... 1 ravail !... * Dessin de Mars-Trick.
A LA RECHERCHE
D’UN HOTEL
Am : Mon oncle à l'Exposition.
Venant tout droit d’Romorantin,
Je débarquai, l’autre matin,
Avec ma valise et mon stick
A l’hôtel « Majestic »...
Un gigantesque horse-guard
M’dit : « Nous n’prenons comm’ locataires
Qu’les délégués du Hanngleierre :
Cherchez un logis autre part ! »
A « Grillon » j’file en un clin d’œil.
Mais, comm’ j’allais franchir le seuil,
Un polic’man américain
M’dit, en m’barrant l’chemin,
Avec l’accent de Max Dearly :
« Reservêcliieunn’ diplomatique
Des délégués du Amérique ;
Bonn’ voyag’, my dear baby ! »
— N’enlevez pas les mamelles de la vache
allemande.
—• Ne t’en fais pas : on se contentera de la
traire un peu.. , et de lui enlever les cornes.
Dessin de M. Radiguet.
A d’hôtel « Lotti », j’aperçois
Un vaillant lancier bruxellois
En train d’se chauffer au soleil,
Qui m'fait : « Allèye! allèy’!
Aussi vrai que j’suis d’Mollenbek,
(Ja est ici qu’la République
Log’ les délégués d’là Belgique :
Tu n’peux pas profiteïe avec! »
Plus loin, j’trouv’ l’hôtel « Mirabeau »
Rempli d’sujets du mikado
Et de terribles samouraï !
O yayaïe ! o yayay’.
A « Campbell » un brav’ Portugais,
En s’gondolant comme un’baleine,
M’dit : « N’entrez plus : la cour est pleine 1 »
(Les Portugais sont toujours gais !)
Je trouv l’« Édouard VII », où j’surviens,
Réservé pour les Italiens
hit bondé d’bersaglieri
Et d’carabinieri.
A l’hôtel « Retz », accueil exquis;
Un Polonais m'dit, comm’ j’insiste :
« C’est réservé pour les pianistes
Délégués par Paderewski. .■>
Vers l’hôtel « Meuric’ », j’prends mon vol :
— Réservé pour les Espagnols. —
En vain, j’criai : « Ollé ! olléJ »
11 fallut m’en aller.
Vers des hôtels moins reluisants
Je cherche à porter mes pénates :
C’était pris par des diplomates
Des pays les plus surprenants.
Dans un garno d’là ru’ Coustou,
J’trouv’ les délégués d’Tombouctou ;
Dans un autre, ru’ d’Amsterdam,
Les délégués nyam-nyams.
Puis, dans un hôtel, ru’ Beaubourg,
Je suis r’çu par les cris sauvages
Des délégués anthropophages
D’là tribu des Topinambours.
Bref, ayant, dans tous les hôtels,
Essuyé des refus formels,
De désespoir, j’échouai bientôt
Devant l’hôtel Drouot.
Mais là, Lair-Dubreuil me répond :
« On nous a pris notre officine
Pour mettr’ les délégués d’là Chine ;
Faudra qu’vous couchiez sous les ponts.
J’arrive enfin sous l’pont des Arts
Et là, j’constat’, comme par hasard,
Que la Seine avait débordé!...
Ah! que j’suis em...bêté!
Dominique Bonnaud.
— Mais, ma'heureux, ils ne sont pas bons à manger, vos champignons.
— Je m’eu fous, c’est pour les vendre. Dessin de J.-J. Rovssau.
LES CHANSONS DE D. DONNA UD
UN PEU DE POLITIQUE, S. V. P.
— Moi, j vous dis que, sous un régime bolchevik, je verrais très bien Totor aux Finances et toi,
Nénette, au... 1 ravail !... * Dessin de Mars-Trick.
A LA RECHERCHE
D’UN HOTEL
Am : Mon oncle à l'Exposition.
Venant tout droit d’Romorantin,
Je débarquai, l’autre matin,
Avec ma valise et mon stick
A l’hôtel « Majestic »...
Un gigantesque horse-guard
M’dit : « Nous n’prenons comm’ locataires
Qu’les délégués du Hanngleierre :
Cherchez un logis autre part ! »
A « Grillon » j’file en un clin d’œil.
Mais, comm’ j’allais franchir le seuil,
Un polic’man américain
M’dit, en m’barrant l’chemin,
Avec l’accent de Max Dearly :
« Reservêcliieunn’ diplomatique
Des délégués du Amérique ;
Bonn’ voyag’, my dear baby ! »
— N’enlevez pas les mamelles de la vache
allemande.
—• Ne t’en fais pas : on se contentera de la
traire un peu.. , et de lui enlever les cornes.
Dessin de M. Radiguet.
A d’hôtel « Lotti », j’aperçois
Un vaillant lancier bruxellois
En train d’se chauffer au soleil,
Qui m'fait : « Allèye! allèy’!
Aussi vrai que j’suis d’Mollenbek,
(Ja est ici qu’la République
Log’ les délégués d’là Belgique :
Tu n’peux pas profiteïe avec! »
Plus loin, j’trouv’ l’hôtel « Mirabeau »
Rempli d’sujets du mikado
Et de terribles samouraï !
O yayaïe ! o yayay’.
A « Campbell » un brav’ Portugais,
En s’gondolant comme un’baleine,
M’dit : « N’entrez plus : la cour est pleine 1 »
(Les Portugais sont toujours gais !)
Je trouv l’« Édouard VII », où j’surviens,
Réservé pour les Italiens
hit bondé d’bersaglieri
Et d’carabinieri.
A l’hôtel « Retz », accueil exquis;
Un Polonais m'dit, comm’ j’insiste :
« C’est réservé pour les pianistes
Délégués par Paderewski. .■>
Vers l’hôtel « Meuric’ », j’prends mon vol :
— Réservé pour les Espagnols. —
En vain, j’criai : « Ollé ! olléJ »
11 fallut m’en aller.
Vers des hôtels moins reluisants
Je cherche à porter mes pénates :
C’était pris par des diplomates
Des pays les plus surprenants.
Dans un garno d’là ru’ Coustou,
J’trouv’ les délégués d’Tombouctou ;
Dans un autre, ru’ d’Amsterdam,
Les délégués nyam-nyams.
Puis, dans un hôtel, ru’ Beaubourg,
Je suis r’çu par les cris sauvages
Des délégués anthropophages
D’là tribu des Topinambours.
Bref, ayant, dans tous les hôtels,
Essuyé des refus formels,
De désespoir, j’échouai bientôt
Devant l’hôtel Drouot.
Mais là, Lair-Dubreuil me répond :
« On nous a pris notre officine
Pour mettr’ les délégués d’là Chine ;
Faudra qu’vous couchiez sous les ponts.
J’arrive enfin sous l’pont des Arts
Et là, j’constat’, comme par hasard,
Que la Seine avait débordé!...
Ah! que j’suis em...bêté!
Dominique Bonnaud.
— Mais, ma'heureux, ils ne sont pas bons à manger, vos champignons.
— Je m’eu fous, c’est pour les vendre. Dessin de J.-J. Rovssau.