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Le rire: journal humoristique — 25.1919

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https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0073
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LES TROIS COUPS

Si la Grèce n’avait pas existé,
les auteurs dramatiques l’eussent
inventée; et les Héritiers d’Ho-
mère seraient plus milliardaires
encore que M. Loucheur, si les
lib rettistes qui s'en sont inspirés
leur avaient donné seulement le
centième de leurs droits d’au-
taur.

Depuis deux mois, nous avons
vu, après VEsope de Banville,

Phi-phi aux Bouffes, Rhoclope
aux Variétés, Daphnis et Ghloè\
la Petite femme de Loth... j’en
passe et des pires, et voici que
l’Opéra-Comique vient de re-
présenter Pénélope. C’est une
æuvre grave et belle par la mu-
sique, trop savante, peut-être,
mais émouvante de Gabriel
Fauré; c’est un admirable spec-
tacle par les beaux décors de Jusseaume,la mise en Scène har-
monieuse, les jeux de lumière, la joie des couleurs, et à ce point
de vue rien de plus parfait n’a été représenté. Voilà du bel art
bien français et que l’on ne saurait trop vigoureusement applau-
dir. Pénélope, c’est Mlle Lubin, reine magnifique et belle chan-
teuse; Ulysse, c’est Rousselière excellent ainsi que Vieuille dans

un rôle de berger. Les autres»
personnages ne comptent guère-
que dans des chœurs, des en-
sembles tanagréens, des groupe-
ments délicieux, des gestes de-
fresque antique.

*

* *

L’art des Capucines n’est point
« du même tonneau » comme*
eût dit Diogène. Mais, en sa qua-
lité de cynique, il n’eût point
caché sans doute qu’il le préfé-
rait. « Cochon qui ne sommeille
pas, va! » Paris for eoer, la
nouvelle revue de Rip et Briquet
contient de nombreuses scènes-
réussies, un sketch des plus amu-
sants : VAventure de M. Corni-
quet, et selon la formule habi-
tuelle des Capucines, deux appa-
ritions de Berthez, un défilé
final du premier acte où s’exhi-
bent une série de jolies femmes
(la moyenne est plutôt maigre);
deux fantaisistes parfaite?, Mérindol et Denise Grey. qui fait pen-
ser à Campton. Une scène, dédiée à Cyrano, est tout à fait man-
quée; les vers sont médiocres et l’artiste qui les dit les achève.

Un premier prix de beauté à la
de seconds prix.

blonde Moussy et beaucouj
L’avertisseur.

LE PETIT FORGERON

Il était une fois un petit garçon, dont les parents n’avaient
qu'une ambition : faire de leur fils, plus tard, un forgeron.

Ça embêtait le petit garçon, qui aurait tenu à être général.
Tous les goûts sont dans la nature, n’est-ce pas?

Alors, pour qu’on ne le mette pas en apprentissage chez un
forgeron^ le petit garçon eut l’idée d’inventer une histoire et de
la conter à ses parents : n

— Figurez-vous, leur dit-il, que je me promenais, ce matin,
sur la route, lorsque je fis la rencontre d’une voiture de Roma-
nichels. De cette voiture, sortit une femme sordide qui s’offrit à

me dire la bonne aventure... Je lui tendis ma main dont elle exa-
mina les lignes longuement... : « Oh! oh! fit-elle au bout d’un
instant, votre avenir n’est pas tout rose, mon petit ami ! Vous-
allez être estropié ! — Comment cela, madame, » m’écriai-je,,
effrayé... Alors, elle me répondit : « Vous aurez cette main-là
prise entre un marteau et une enclume; elle sera écrasée, et
alors, vous serez incapable de travailler,.et vous mendierez votre-
pain! »

En entendant ce récit, les parents du petit garçon fondirent
en larmes et jurèrent incontinent de renoncer à leur ambition :
leur fils ne serait pas forgeron, voilà tout!

Ce qui prouve bien que c’est en forgeant (une histoire) qu’or&
ne devient pas forgeron... Emma.

évidence
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