LES CHANSONS DE b. BONN AUD
a la façon de démostiiene
VIEILLE HISTOIRE!
Air : Moi f m’en fous,
J’ai les jamb's en caoutchouc.
Quand, après nos premiers combats,
L’horizon soudain, devint sombre ;
Quand, un contre dix, nos soldats
Luttaient, écrasés sous le nombre,
Maint journal nous expliqua
Qu’on triomph’rait sans encombre
De ce Boche indélicat...
Qui n’mangeait qu’du pain kaka!
Puis, quand jusqu’au seuil de Paris
Déferla la horde germaine,
A ses lecteurs un peu surpris
Le journal servit sa rengaine :
I.A RÉFORME DU CALENDRIER
— Oh ! oh ! Grosse réforme ! l’année aurait
treize mois.
— Chic! Nous qui sommes justement payés au
mois ! Dessin de M. Radiguèt.
« Patientez, on les aura...
Certain’ment la s’main’ prochaine;
Ils n’tiendront pas jusque-là :
Ils n’mang’nt que du pain kaka! »
La presse affirma que, partout,
Les bonn’s gens prenaient dans chaqu’ ville
En leur montrant un pain d'un sou
Les uhlans par cent et par mille...
Oui, ma chèr’, c’était comme ça :
Le Boch’ devenait débile
Et mêm’ complèt’ment gaga :
Il n’mangeait qu’du pain kaka...
Joffre, Galliéni, nos poilus
Déclanchèr’nt leur effort immense ;
Tous nos brav’s en mir’nt tant (et plus)
Qu’ils sauvèr’nt le monde et la France;
Et la preSs’ nous rappela
Que le Boch’, sans consistance,
Etait d’venu raplapla
A n‘ manger qu’ du pain kaka.
— Il ne lance plus de postillons, c’est vrai, mais quand il me parle, j’ai toujours peur de rece-
voir un caillou sur le coin de la figure. Dessin de J.-J. Roussau.
Les poilus rognaient fortement
D’êtr’ pris pour des huîtres d’Courseulles
Quand ils écoutaient l’boniment
De ces embusqués aux chairs veules.
Ils disaient : « Viens voir par là
Les pains qu’on r’çoit sur la gueule;
Comm’ ça, chéri, tu verras
Si c’est bien du pain kaka. »
Pendant quatre ans l’on nous servit
Ce bobard à la graiss’ de mouche ;
Et, quand le grand jour arrioit
Où le Boche encaissa la douche,
Un’ fois dans l’Palatinat,
- Le poilu s’dit, peu farouche :
« Voyons si ces bougres-là
Ne bouff’nt que du pain kaka. »
Or, aux vitrin’s des boulangers
En voyant des pains d’ tout’s les gammes,
Dorés," fondants, bons à manger,
Les poilus s’ dir’nt : « Voilà 1’ programme:
Ach’tons viv’ment ces pains-là,
Envoyons-les à Paname.
En c’ moment paraît qu’ là-bas
Ils n’ont mêm’ pas d’pain kaka. »
Dominique Bonnaud.
LE DANGER DES ATTERRISSAGES SUR LES TOITS
— Oui, monsieur le commissaire, je les ai vus tous les deux sur le lit-cage !
— Évidemment, puisque c’était un homme-oiseau.mais il s’est envolé avec votre colombe.
1 Dessin de M. Sauvayre.
a la façon de démostiiene
VIEILLE HISTOIRE!
Air : Moi f m’en fous,
J’ai les jamb's en caoutchouc.
Quand, après nos premiers combats,
L’horizon soudain, devint sombre ;
Quand, un contre dix, nos soldats
Luttaient, écrasés sous le nombre,
Maint journal nous expliqua
Qu’on triomph’rait sans encombre
De ce Boche indélicat...
Qui n’mangeait qu’du pain kaka!
Puis, quand jusqu’au seuil de Paris
Déferla la horde germaine,
A ses lecteurs un peu surpris
Le journal servit sa rengaine :
I.A RÉFORME DU CALENDRIER
— Oh ! oh ! Grosse réforme ! l’année aurait
treize mois.
— Chic! Nous qui sommes justement payés au
mois ! Dessin de M. Radiguèt.
« Patientez, on les aura...
Certain’ment la s’main’ prochaine;
Ils n’tiendront pas jusque-là :
Ils n’mang’nt que du pain kaka! »
La presse affirma que, partout,
Les bonn’s gens prenaient dans chaqu’ ville
En leur montrant un pain d'un sou
Les uhlans par cent et par mille...
Oui, ma chèr’, c’était comme ça :
Le Boch’ devenait débile
Et mêm’ complèt’ment gaga :
Il n’mangeait qu’du pain kaka...
Joffre, Galliéni, nos poilus
Déclanchèr’nt leur effort immense ;
Tous nos brav’s en mir’nt tant (et plus)
Qu’ils sauvèr’nt le monde et la France;
Et la preSs’ nous rappela
Que le Boch’, sans consistance,
Etait d’venu raplapla
A n‘ manger qu’ du pain kaka.
— Il ne lance plus de postillons, c’est vrai, mais quand il me parle, j’ai toujours peur de rece-
voir un caillou sur le coin de la figure. Dessin de J.-J. Roussau.
Les poilus rognaient fortement
D’êtr’ pris pour des huîtres d’Courseulles
Quand ils écoutaient l’boniment
De ces embusqués aux chairs veules.
Ils disaient : « Viens voir par là
Les pains qu’on r’çoit sur la gueule;
Comm’ ça, chéri, tu verras
Si c’est bien du pain kaka. »
Pendant quatre ans l’on nous servit
Ce bobard à la graiss’ de mouche ;
Et, quand le grand jour arrioit
Où le Boche encaissa la douche,
Un’ fois dans l’Palatinat,
- Le poilu s’dit, peu farouche :
« Voyons si ces bougres-là
Ne bouff’nt que du pain kaka. »
Or, aux vitrin’s des boulangers
En voyant des pains d’ tout’s les gammes,
Dorés," fondants, bons à manger,
Les poilus s’ dir’nt : « Voilà 1’ programme:
Ach’tons viv’ment ces pains-là,
Envoyons-les à Paname.
En c’ moment paraît qu’ là-bas
Ils n’ont mêm’ pas d’pain kaka. »
Dominique Bonnaud.
LE DANGER DES ATTERRISSAGES SUR LES TOITS
— Oui, monsieur le commissaire, je les ai vus tous les deux sur le lit-cage !
— Évidemment, puisque c’était un homme-oiseau.mais il s’est envolé avec votre colombe.
1 Dessin de M. Sauvayre.