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Le rire: journal humoristique — 25.1919

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https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0193
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LES NOUVELLES RECRUES DE LA C, G. T.

Le fonctionnaire. — Après Matuvu et Jean de Lettres, c’est mon tour, à moi, Lebureau... Puisque le Patron, lui-même, veut bien me payer
pour lui faire des farces.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Nous sommes loin des ronds de cuir pacifiques et résignés de
Courteline : M. Badin ne badine plus !

Le fonctionnaire nouveau jeu est conscient, organisé, syn-
diqué, rallié à la C. G. T. Un de ces jours, il se mettra en grève
et alors nous serons dans de jolis draps !

Nous ne pourrons plus ni naître, ni nous marier, ni divorcer,
ni mourir, ni faire quoi que ce soit! Nous ne pourrons même
plus payer nos contributions, car lorsque nous nous présente-
rons chez le receveur, celui-ci nous dira :

— Je suis en grève... À bas la Société bourgeoise!

Et nous serons excessivement embêtés.

Plus terrible encore serait le sabotage... Imaginez les fonc-
tionnaires envoyant à Marseille les lettres destinées à Lille,
retardant les télégrammes pendant vingt-quatre heures, mélan-
geant les dossiers, laissant aller toutes choses à la dérive et
disant, en se frottant les mains :

— C’est la « pagaïe »... Vive la Sociale!

Au fait, il n’y aurait pas grand’chose de changé dans la
situation. Je me demande même si ce « mouvement social »
n’est pas commencé : à voir le désordre qui règne partout, on
est en droit de supposer que pas mal de fonctionnaires — sur-
tout dans les grands emplois — ont déjà mis à l’essai les pré-
ceptes recommandés rue Grange-aux-Belles. Comme « pagaïe »
nationale, c'est vraiment réussi. Et le modeste M. Badin ne
fera jamais aussi bien, comme sabotage, que certains hauts
mandarins de l’Administration.

Le syndicalisme se répand partout, cômme la grippe... Seuls
résistent — et ils ont bien tort — les contribuables, les clients,
les consommateurs, enfin tous ceux qu’on appelle les « cochons
de payants ». Ils n’ont qu’un droit, ces malheureux, celui de
passer au guichet, et encore, ils doivent faire la queue, respec-
tueusement.

Voyez ce qui se passe dans les théâtres. Les directeurs, les
acteurs, les auteurs, les machinistes, les électriciens, les souf-
fleurs, les contrôleurs, les ouvreuses, etc., etc., forment autant
de syndicats. Qui donc, au théâtre, n’est pas syndiqué? Qui ? Le
Dublic...

Je verrais cependant assez bien un syndicat des spectateurs
envoyant un délégué au directeur des Embêtements-Comiques
pour lui dire à peu près ceci :

— Vous nous faites payer 12 francs un fauteuil poussiéreux,
dans une salle malpropre, pour assister à une pièce stupide
jouée par des doublures qui ne savent même pas leur rôle...
Ça ne peut pas durer ainsi ! Le Syndicat des spectateurs vous
invite à monter une bonne pièce, convenablement jouée et à
mettre fin à l’exploitation éhontée des gens qui s’aventurent
chez vous.

— Mais...

— Il n’y a pas de mais. Si vous n’obéissez pas, c’est bien
simple, nous nous f... tous en grève. Et vous savez, il n’y aura
plus un chat dans votre salle. Sur la scène, cela vous regarde...

Voulez-vous parier qu’un Syndicat des spectateurs fortement
constitué obtiendrait des résultats? De même un Syndicat des
fumeurs ou un Syndicat des amateurs de têtes de veau à
l’huile...

Mais, voilà, les majorités sont toujours nonchalantes et dis-
persées... Heureuses les minorités! Les royaumes et les répu-
bliques du monde leur appartiennent!

# ^ Il y a des gens qui passent leur vie a chercher 20 francs.

M. Klotz, lui, cherche quelque chose comme 30, 50 ou 100 mil-
liards : lui-même ne sait plus très bien.

Or, on a beau dire, 100 milliards, cela ne se trouve pas sous
le pas d’un cheval, serait-ce le destrier du maréchal Foch.

L’infortuné M. Klotz ne sait à quel saint se vouer, — d’autant
plus que ce n’est pas sa religion. On le voit errer dans les cou-
loirs de la Chambre et demander au premier député venu :

— Vous n’auriez pas sur vous dix ou quinze milliards pour
aller jusqu’à la fin du trimestre?

— Je ne les ai pas sur moi, répond le député, mais je peux
toujours vous donner quelque chose.

— Combien?

— Non, c’est une idée...

C’est inouï, ce qu’il y a de députés qui ont une idée pour
trouver les milliards si impatiemment cherchés par M. Klotz.
Mais celui-ci n’a pas le temps d’attendre... Il lui faut des mil-
liards tout de suite. Que ne va-t-il les chercher où ils sont, c’est-
à-dire en Allemagne? Si nous avions été vaincus, soyez tran-
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