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Le rire: journal humoristique — 25.1919

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https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0460
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frauduleuses ou par tout autre moyen, faussé le prix des den-
rées alimentaires et des produits de première nécessité, soit
puni de mort et exécuté dans les vingt-quatre heures qui sui-
vront le jugement ».

Tout simplement.

Après tout, ce ne serait pas si bête. Ce n’est pas en escaladant
l'échelle des salaires que nous ferons baisser le prix de vie ; c’est
en invitant courtoisement mais fermement MM. les mercantis à
gravir l’échelle de la potence.

Car, bien entendu, il faudrait les pendre.

Réservons la guillotine aux bons et braves assassins : mais
pour ces ignobles profiteurs de la guerre, pour ces affameurs,
— la potence, une potence très haute afin que tout le monde
puisse les voir gigoter.

Le réveil du mercanti, le jour de l’exécution, pourrait donner
lieu à des scènes assez cocasses.

— Mon ami, dirait le procureur de la République, voici que
sonne pour vous le quart d’heure de Rabelais... C’est bien votre
tour !

— Vous allez me pendre?

— Nous allons vous faire cadeau d’une cravate... Au prix où
est ce genre d’article, vous reconnaîtrez que c’est un joli
cadeau !

— Mon Dieu ! mon Dieu I Quel châtiment pour avoir vendu
au-dessus du cours 1

— Que voulez-vous, tout est cher aujourd’hui !

— Au moins, puis-je fumer une cigarette?

— Impossible... Vous savez bien que les cigarettes sont
introuvables. Les buralistes les réservent à leurs protégés
moyennant un supplément.

— Et le petit verre de rhum auquel j’ai droit?

— Le rhum est inabordable! Justement, nous allons pendre
un de ces jours un autre mercanti qui spéculait sur les spiri-
tueux.

Le condamné se verrait refuser toutes les petites douceurs qui
sont cependant traditionnelles en la circonstance... La corde
même lui serait mesurée, — car on vous le pendrait haut et
court.

Mais vous verriez aussitôt les malins spéculer sur la corde de
pendu...

* * * Au fait, il n’est pas certain du tout que quelques pen-

les deux écoles (les pratiques et les... poires)

— Le 21, les.Anglais ont revendiqué en travaillant; nous autres, c’est
en se croisant les bras qu’on assure le triomphe de l’industrie nationale.

UNE ADRESSE DES OFFICIERS PRUSSIENS

Notre « inoubliable souverain », etc...

— « Inoubliable ! » Bon Dieu ! Ils n’ont pas besoin de le dire : pour
sûr qu’on s’en souviendra ! Dessins de L. Métivet.

daisons mettraient fin à « cette fièvre du lucre » qui se répand
dans tous les milieux avec une inquiétante rapidité.

Mieux vaudrait la grève des consommateurs !

Ce moyen est très recommandé en ce moment. Mais les con-
sommateurs ne sont, malheureusement, ni conscients, ni orga-
nisés. Ah! s’ils voulaient!...

Le malheur, c’est qu’ils ne veulent pas.

Les clients sont pareils aux moutons qui se bousculent pour
entrer à l’abattoir.

De temps en temps, il y a quelques explosions de mauvaise
humeur... On se passe de cigares ou on saccage un manège de
chevaux de bois, — mais, pour le reste, on trouve que rien
n’est trop cher.

Ainsi les hippodromes sont littéralement envahis par la foule.
Même en semaine, c’est effrayant! On voit sur la pelouse et
même au pesage un public de « travailleurs » qui, évidemment,
ne travaillent qu’à leurs moments perdus.

Aussi n’ai-je pas été surpris de trouver dans la Presse cette
petite annonce :

Mère de famille ayant perdu hier au champ
de Courses à St-Cloud 2 billets 500 fr., prie de
les rapport.' 145 av. Clichy, Mme Durand. Récse.

J’espère que ce surcroît de publicité — sans supplément de
prix — assurera à Mme Durand le retour à domicile de ses deux
billets fugitifs.

Il est vrai que tant de gens perdent leur galette aux courses!

Mais que penser de cette brave dame qui nous dit en somme :

— Je suis une pauvre mère de famille! J’espère que vous allez
me rendre les cinquante louis que j’ai semés sur le champ de
Saint-Cloud! Voyons, songez à mes enfants!...

Je ne sais pas trop ce que je ferais si je trouvais mille francs
au pesage et même sur la pelouse... Dans ces endroits-là, il est
permis d’avoir des principes très larges sur la circulation de
l’argent.

En tout cas, il ne me viendrait jamais à l’idée que ces mille
balles peuvent appartenir à une « pauv’ mère de famille ».

Les « pauv’ mères de famille » ne vont pas aux courses; et, si
elles y vont, ce n’est certes pas avec des billets de cinq cents
francs.

C’est pourquoi, je ne rendrais peut-être pas ses deux biLets à
Mme Durand... Au surplus cette dissertation est bien superflue,
car ce n’est malheureusement pas moi qui les ai trouvés.

PlCK-ME-UP.
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