EN MARGE DE BUFFON
L’ABEILLE
C’est une brune piquante.
Elle paraît libre et cependant elle est soumise au régime
cellulaire.
L’abeille n’est pas bien fixée sur les choses de la politique,
elle vit soi-disant en république, pourtant son image est repro-
duite sur le manteau impérial et elle est gouvernée par une
reine.
On ignore quelle est la dynastie de cette dernière; toutefois
on la suppose apparentée aux ducs d’Aiguillon.
L’abeille est la vigilance même : dès qu’un danger est signalé,
on la voit accourir dard-dard.
Elle fait son travail consciencieusement; quand elle butine,
elle ne craint pas de vider le calice jusqu’à la lie.
Ne songeant nullement à se mettre en grève, on ne la verra
jamais réclamer la journée'de huit fleurs.
L’abeiile, hors la reine, est très chaste; elle semble avoir pris
pour devise : « Honnie soit qui mâle y pense! »
Pas coquette pour un sou, elle se fâche si on lui dit qu’elle a
une taille de guêpe.
L’abeille loge sous le chaume d’un petit palais appelé ruche.
Il faut bien veiller à l’orientation de cette dernière afin
d’éviter qu’elle reçoive trop souvent des averses, car elle pour-
rait s’effondrer, en vertu du proverbe qui dit : « Tant va la ruche
à l’eau qu’à la fin elle se tasse. »
Après avoir été nourrice, confiseuse, balayeuse, portière,
l’abeille meurt généralement au bout d’un mois, la durée d’une
lune... de miel.
S’il est un paradis des insectes., sa petite âme y va sûrement,
et c’est justice; n’a-t-elle pas toujours vécu parmi l’essaim?
L. Chassigneux.
d’après daumier.
« Les mineurs canadiens sont décidés
à obtenir la journée de 6 heures et la
semaine de 5 jours. »
/>•&
— Attendez un peu avant de râler, la p'tite mère. Au lieu de 50 kilos
d’anglais, vous n’en aurez peut-être que 25 de canadien la semaine pro-
chaine ! Dessin de Nob.
— Voyons, Baptiste ! Nous ne pouvons pas mettre nos invités à la porte.
— Non ! Mais Madame n’a qu’à se mettre au piano tout de suite.
Dessin de Geo Gaumet.
L’ABEILLE
C’est une brune piquante.
Elle paraît libre et cependant elle est soumise au régime
cellulaire.
L’abeille n’est pas bien fixée sur les choses de la politique,
elle vit soi-disant en république, pourtant son image est repro-
duite sur le manteau impérial et elle est gouvernée par une
reine.
On ignore quelle est la dynastie de cette dernière; toutefois
on la suppose apparentée aux ducs d’Aiguillon.
L’abeille est la vigilance même : dès qu’un danger est signalé,
on la voit accourir dard-dard.
Elle fait son travail consciencieusement; quand elle butine,
elle ne craint pas de vider le calice jusqu’à la lie.
Ne songeant nullement à se mettre en grève, on ne la verra
jamais réclamer la journée'de huit fleurs.
L’abeiile, hors la reine, est très chaste; elle semble avoir pris
pour devise : « Honnie soit qui mâle y pense! »
Pas coquette pour un sou, elle se fâche si on lui dit qu’elle a
une taille de guêpe.
L’abeille loge sous le chaume d’un petit palais appelé ruche.
Il faut bien veiller à l’orientation de cette dernière afin
d’éviter qu’elle reçoive trop souvent des averses, car elle pour-
rait s’effondrer, en vertu du proverbe qui dit : « Tant va la ruche
à l’eau qu’à la fin elle se tasse. »
Après avoir été nourrice, confiseuse, balayeuse, portière,
l’abeille meurt généralement au bout d’un mois, la durée d’une
lune... de miel.
S’il est un paradis des insectes., sa petite âme y va sûrement,
et c’est justice; n’a-t-elle pas toujours vécu parmi l’essaim?
L. Chassigneux.
d’après daumier.
« Les mineurs canadiens sont décidés
à obtenir la journée de 6 heures et la
semaine de 5 jours. »
/>•&
— Attendez un peu avant de râler, la p'tite mère. Au lieu de 50 kilos
d’anglais, vous n’en aurez peut-être que 25 de canadien la semaine pro-
chaine ! Dessin de Nob.
— Voyons, Baptiste ! Nous ne pouvons pas mettre nos invités à la porte.
— Non ! Mais Madame n’a qu’à se mettre au piano tout de suite.
Dessin de Geo Gaumet.