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Le rire: journal humoristique — 25.1919

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https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0840
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POUR AVOIR
LE PRIX COGNACQ

LE LAIT CHER

I

Je suis l’chef d’un’ nombreus’ famille •

J’ai huit enfants, tous bien portants,
Quatre garçons et quatre tilles,

Et ça m’suffisait largement.

Quand l’autr’ jour, j’iis dans un’ gazette
Qu’celui qui présent’rait en vrac
Neuf enfants, la série complète,

Il aurait droit au prix Cognacq.

II

« Vinq-cinq mill’ bail’, dis-je à ma femme,
Dans un budget, ça bouche un trou ;

Un seul goss’ de plus au programme
Ça fait vingt-cinq mill’ francs du coup.
S’agit d’se mettre à la besogne,

Et j’espèr’ bien qu’tu n’as pas l’trac.
Allons, vas-y, la mèr’ Gigogne :

Y s’agit d’gagner l’prix Cognacq. »

— Alors, ils ne sont pas contents des élections
à la C. G. T.?

— Ah ! mon vieux, maintenant, c’est la Cons-
ternation Générale du Travail !

Dessin de Mars-Trick.

111

Mafemm’ dit : « Faudrait p’t-êtr’qu’on voie
A changer l’sommier. » Mais j’dis : « Non ;
C’est du mèm’ lit qu’il faut qu’ils soyent
Et p’t’ètr’ bien du même édredon.

Aussi échangeons rien, ma bibiche,

Ou sans ça nous serions dans l’iac.

On r’f’raTsommier quand nous s’rons riches
Avec l’argent du prix Cognacq. »

IV

Moi qui songeais à la retraite,

J’ai donc r’pris du service actif.

Ma femme en était stupéfaite :

J’n’avais jamais été si vif.

Mais plusieurs mois comm’ ça s’passèrent;
Chaqu’jour on r’gardait l’almanach,

Ça n’changeait rien à nos affaires :

Il n’arrivait pas l’prix Cognacq.

— J’donnions moins à manger à not’ vache, a nous
moins cher à nourrir et le lait vaut plus cher.

donnions moins déliait : la vache coûte
Dessin de M. Radiguet.

V

VII ’

M’sentant faiblir, pour pas que j’lianche,
J’ai pris des dragées des fakirs,

Boulotté du cél’ri en branche
Et bu tout un tas d’élixirs.

A m’envoyer tout's ces mixtures
J’attrapais des cramp’s d’estomac,

Des avaros de tout’ nature,

Mais j’n’attrapais pas l’prix Cognacq.

VI

Comm’ la musiqu’ m’donn’ du courage,
J’attendais, pour nos effusions,

L’instant où mon voisin d’étage
Travaillait son solo d’piston.

Un jour, j’eroyais bien la chos.’ laite,
Mais v’ià-t-y pas qu'il fait un couac
Juste au plus beau moment d’là lëte :

Ça m’a coupé le prix Cognacq.

Les s’main’s passaient après les s’maines.
Ma femm’ qu’a des superstitions
Me dit : « Tu dois porter la peine
Sans dout’ de quelqu’ mauvaise action.
.Tiens, je m’rappelT qu’avec Ugène,

Un soir, tu t’es flanqué des claqu’ ; '

Tu blaguais la Samaritaine,

Et, lui, défendait M’sieu Cognacq.

VIII

Ugèn’, ton camarad’ d’enfance
Qu’était si gentil avec moi,

Ça fait plus d’un an, quand j’y pense,
Qu’il est v’nu pour la dernièr’ fois.

C’est d’puis c’jour-là qu’t’as la déveine,

Et j’te 1’ dis sans fair’ de mic- mac ;

Si tu n’fais pas r’venir Ugène,

Tu n’auras jamais l’prix Cognacq! »
Georges Baltha.

— Voilà ta sciatique qui te reprend et tes boutons d’acné qui reparaissent... Pourvu qu’ils n’ail-
lent pas maintenant t’invalider!... Dessin de L. Kern.
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