Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le rire: journal humoristique — 25.1919

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0843
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext

Le Grand Guignol, le guignol des
grandes personnes un peu blasées,
toujours naïves, vient de renouveler
son affiche. Une bouteille de champa-
gne, un rigolo sanglant et des billets
de banque... Ça, on. le voit dans Une
Nuit au Bouge, de Ch. Méré.

Au sortir de LOpéra, la duchesse a
voulu faire, avec le prince son amant,
une tournée des grands-ducs. Oh!
cette noblesse!... Elle n’a pas peur,
la duchesse, au début. Mais elle râle
à la fin, parce que le prince est un
apache, — parbleu ! — qui va l’étran-
gler et lui chiper ses bagues. Mais
d’autres apaches, plus costauds, arri-
vent. Le prince a peur, veut sauter par
la fenêtre. La duchesse, hoquetante,
le surine. Les trois seigneurs apaches
enfoncent la porte, trouvent tout de
suite six billets de mille dans le porte-
cartes du prince, en mettent deux dans
la main de la duchesse : « Voilà ta
part, file! » Toute la pièce-..est faite
pour le mot de la fin. Si, à ce moment-
là, vous êtes en train de souffler gen-
timent sur la nuque de la dame qui
est devant vous, — c’est si troublant, le
dé-dosage moderne ! —- et que vous n’en-
tendiez pas, tout est raté.

IJ le tient, par atavisme, d’un papa plus
fin encore.

Le G. Q. G. d'amour, c’est pire que les
coulisses de l’amour. C’est donc lesW.-C.,
révérence parler, au sous-sol d’un restau-
rant de nuit. Les grues s’y lamentent,
Mme K. K. y tire l’aiguille, et les gigolos des
coups de revolver. Et puis, il y a des gens
qui entrent et sortent par des portes où
sont écrits des mots sans suite : dames,
messieurs. Ceux-là, on ne sait pas ce qu’ils
font. Cette pièce sent la vie à plein nez.
M. Bixiou, de Max-Maurey et Chauvelot,
et Nounouehe de Duvernois, représentent
la littérature, dans ce programme, plus

Tarass-Boulba. Elle pressentait une opé-
rette, et fredonnait, en arrivant au Vaude-
ville- Tararass, Boulb... dehé! Ce que je
me suis fait eng... à la sortie ! « Une pièce
où qu’on dit du mal des Polonais, ils n’ont
pas honte? » Tarass, chef Ukrainien, n’aime
pas. les Polonais, mais son fils Andry aime
une Polonaise, Kousnetzoff. Mettez-vous,
à sa place ! Il trahit son père et l’Ukraine et
épouse sa bien-aimée. Mais Boulba arrive,,
sanglant, déguenillé : — « Dis-moi, soldat,
dis-moi d’où reviens-tu ? » — et le poignarde
avant que l’hymen n’ait été... comment
dire? C’est tout à fait le cinquième acte
d'Hernani. Seulement le livret n'est que
de. Louis de Grammont.

Le musicien, Marcel Samuel-Rousseau*
— s’il a un fils et qu’il l’appelle Daniel*

TARASS-BOULBA

Opéra franco-polono-ukrainien. (Salade russe.)

qu’honorablement. Mme Daurand duègne...
avoir du talent. Et du meilleur.

Au Théâtre de Paris, la Vierge folle,
folle de son corps, folle de son cœur, folle
de son avocat, folle de douleur et de pas-
sion... Le plus drôle de la pièce, c’est la
critique qu’en a faite un journaliste. Il s’in-
digne que la guerre n’ait rien appris à
M. Bataille. Mais la Vierge folle est une

disait mon voisin, d’esprit lourd, ce garnira
signera Daniel-Marcel Samuel... ouf! —
n'a pas su opter entre le bolchevisme et la
réaction. Sa musique est comme la liste
Millerand-Barrès, bien faite, et même faite
pour plaire. Elle a d’autant mieux plu
qu’elle n’a rien de russe, mais là rien, ou
si peu... Le vieux Gogol se croirait en Italie.
Bourbon est un Tarass énergique et petit»
Friant, un ténor dont les fuites de gaz sont,
si bien nuancées qu’on croirait des sou-
pirs de nonne. Kousnetzoff, une adora-
ble poupée, à qui on n’a rien donné à.
chanter.

Aux Folies-Bergère, Paris-Vertige, une-
grandidissime, splendidissime, décolletis-
sime et cuississime revue. JLemarchand a ■
organisé les attractions, et Saint-Granier
mobilisé les mots d’esprit. Lemarchand a.
réussi. Mais la propagande de Mayéras a
dû gêner son collabo. En somme, c’est,
beau à voir.

L’Avertisseur.


LA VIERGE FOLLE

M“c Maxa est belle et bien râlante. Le
prince, c'est Paulais, l’as de l’étranglement.
11 a une voix de Charonne, plus que de la
rue Barbet-de-.Jouy, chère' à Bourget.

Madame, je vous aime, dit Gilles à la
maîtresse de son ami Raymond. Et la gosse,
qui est une petite rien du tout, le suit.
Madame, je vous aime, dit Gilles à la ma-
man de son ami Raymond. Et la maman
se paye sa tête. De l’avantage d’avoir une
maman jeune et jolie. Ça prouve qu’on est
jeune, soi-même. C’est aussi un avantage.
M. Serge Veber, l’auteur, a.'un fin talent.

pièce d’un certain âge, mon cher confrère!
Comment ne vous en êtes-vous pas aperçu?...
Et puis, si la guerre avait dû tuer l’amour,
en plus de ses douze millions de victimes...
Monna-Delza reste une vierge folle affo-
lante de grâce ardente ; Réjane est telle-
ment pathétique qu'on a envie de lui em-
prunter son mouchoir pour mêler des lar-
mes à ses larmes. Pierre Magnier a de
l’allure et Roger Vincent encore plus de
talent. Juliette Darcourt a infiniment d’es-
prit. Ne croyez pas que Dar court les rues...

Ma petite amie a voulu m’accompagner à

AU GRAND GUIGNOL...

le service médical fonctionne.

Dessins de Hervé Baille.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen