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https://doi.org/10.11588/diglit.28149#0866
— Je l’avais dit aux copains : quarante balles par jour, c’est pas
assez... : à preuve, le poulet a encore augmenté.
Dessin de M. Radiguet.
— Et, si Monsieur le désire, je puis lui en montrer davantage.
Dessin de Jack.
HISTOIRE D’UN FAUTEUIL ANCIEN
— Comment peut-il y avoir assez d’objets anciens pour garnir
les boutiques d’antiquités qui s’ouvrent journellement ? Forcé-
ment, il y a du truquage! dis-je à Finot, marchand d’antiquités.
— Ainsi parlent les ignorants. Il y a moins de truquage qu’on
ne se l’imagine. Et il y a trop d’objets anciens! m’afhrma Finot.
— Trop?
— Oui, monsieur!., m’expliqua le marchand d’antiquités. Et
je vais vous en fournir la preuve. Il y a quelque quinze ans, un
fauteuil ancien, garni d’Aubusson, m’advint,apporté par un vieux
concierge auquel il avait été légué par un de ses locataires. Il
me conjura de le lui prendre pour 80 francs, d’accéder à sa
demande. J’eus pitié de ses larmes.
Huit mois après, mon collègue Lévy-Manassé avait envie,
chez moi, d’un lustre ancien de 700 francs.
— Finot, dit-il, décidez-vous!... Je serai gentil pour vous dans
une autre occasion.
— Soyez gentil tout de suite, Lévy! lui dis-je. Et prenez-moi
ce fauteuil à 180 francs...
— Trop cher!
— Pas de fauteuil, pas de lustre!
Il prit le fauteuil avec le lustre.
Un an après, mon collègue Corbeau, de Mâcon, m’écrivait,
entre autres choses :
« Si vous aviez un fauteuil Louis XVI ancien, garni d’Aubusson,
dans les 300 francs, ça ferait mon affaire. J’ai le client!... »
Pensez si je songeais à celui que j’avais forcé Lévy-Manassé à
m’acheter!
LES BEAUX MORCEAUX
Mou vieux, aujourd'hui, j’ai travaillé un beau chopin...
Ah !... le concerto en mi mineur?... les nocturnes?
Vlais non!... La petite crémière du coin.
Dessin de M. Sauvayre.
— Le concierge doit savoir que tu n’es pas
syndiqué. Dessin de Raoul Vion.
assez... : à preuve, le poulet a encore augmenté.
Dessin de M. Radiguet.
— Et, si Monsieur le désire, je puis lui en montrer davantage.
Dessin de Jack.
HISTOIRE D’UN FAUTEUIL ANCIEN
— Comment peut-il y avoir assez d’objets anciens pour garnir
les boutiques d’antiquités qui s’ouvrent journellement ? Forcé-
ment, il y a du truquage! dis-je à Finot, marchand d’antiquités.
— Ainsi parlent les ignorants. Il y a moins de truquage qu’on
ne se l’imagine. Et il y a trop d’objets anciens! m’afhrma Finot.
— Trop?
— Oui, monsieur!., m’expliqua le marchand d’antiquités. Et
je vais vous en fournir la preuve. Il y a quelque quinze ans, un
fauteuil ancien, garni d’Aubusson, m’advint,apporté par un vieux
concierge auquel il avait été légué par un de ses locataires. Il
me conjura de le lui prendre pour 80 francs, d’accéder à sa
demande. J’eus pitié de ses larmes.
Huit mois après, mon collègue Lévy-Manassé avait envie,
chez moi, d’un lustre ancien de 700 francs.
— Finot, dit-il, décidez-vous!... Je serai gentil pour vous dans
une autre occasion.
— Soyez gentil tout de suite, Lévy! lui dis-je. Et prenez-moi
ce fauteuil à 180 francs...
— Trop cher!
— Pas de fauteuil, pas de lustre!
Il prit le fauteuil avec le lustre.
Un an après, mon collègue Corbeau, de Mâcon, m’écrivait,
entre autres choses :
« Si vous aviez un fauteuil Louis XVI ancien, garni d’Aubusson,
dans les 300 francs, ça ferait mon affaire. J’ai le client!... »
Pensez si je songeais à celui que j’avais forcé Lévy-Manassé à
m’acheter!
LES BEAUX MORCEAUX
Mou vieux, aujourd'hui, j’ai travaillé un beau chopin...
Ah !... le concerto en mi mineur?... les nocturnes?
Vlais non!... La petite crémière du coin.
Dessin de M. Sauvayre.
— Le concierge doit savoir que tu n’es pas
syndiqué. Dessin de Raoul Vion.