compromettre son avenir : bien au contraire, rien ne peut lui
valoir plus sûrement une brillante réussite. C’est un fait que,
de nos jours, une jeune personne (et même une vieille) qui a
lait les trente-deux coups trouve beaucoup plus d’amateurs
distingués qu’une rosière qui n’en a pas fait un seul.
Pierre qui roule n’amasse pas mousse.
C est peut-être vrai pour Pierre: ce n’est pas vrai pour
Pierrette.
* * * Les murs de Paris sont couverts d’affiches portant en
lettres énormes ces noms :
Brailowski, Golschmann, Koubitzky, Bruntschée, Sachs,
\0vAN0vncH, Hekking, Yourra Gueles, Hildus, F. Jond Thue.
C’est le cas de dire : « J’en passe et des meyer.'»
Ces citoyens sont-ils des candidats bolchevistes? Nullement,
ce sont des musiciens, russes pour la plupart, qui remplacent
l’alliance par des accords.
La musique sla’ve monte, comme la Seine.
Le flot qui vient de l’est, c’est un flot d’harmonie... Que de
notes! Malheureusement, ces braves Russes ne nous parient
jamais de la note à payer.
Autrefois, la musique russe se résumait pour nous dans Boje
Tsara krani (cela doit vouloir dire : Je vous bourre le crâne).
C’était le bon temps!
Aujourd’hui, la musique russe est très compliquée... il est
vrai qu’elle nous coûte beaucoup moins cher.
Et comme si ces accords — hélas! peu diplomatiques! — ne
suffisaient pas, voici que les chorégraphies moscovites recom-
mencent.
On nous avait promis le coup de balai et il semble bien qu’on
nous refasse le coup du ballet... Nous voudrions des calcula-
teurs et nous n’obtenons que des danseuses.
Ah! ces ballets russes, — si artistiques, si esthétiques, ma
chère !
Ah! la Pavlowa! Je lis dans un journal théâtral ces lignes :
« Elle est la sœur vivante des danseuses qui, affrontées sur un
fragment du Musée britannique, font surgir à nos yeux le
monde égyptien tout entier; elle est une des nymphes de ce
cortège d’Aphrodite qui se déroule aux flancs du lérythe de
notre Louvre, l’une des Ménades qui frémi-sent dans le marbre
grec, orgueil des Offices de Florence; mais elle est, plus encore,
l’une des prêtresses dansantes de Corneto, que les Etrusques
avaient enfermées dans la tombe de Triclinio, où elles devaient,
C/V-lXjVL^
CT5c>v*JL) -Q>aUJL~ ,
Y“Lo OVLfc- LA/ / C*?riAM(VUL,
CD t/ÇtX'U claJL cLoJi cvmXxoI'S
LE MOT D ORDRE DE LEXTREME-GAUCHE
ou le groupe des « bâtons... dans les roues ».
LE PARFAIT INDICATEUR DES CHEMINS DE FER
— Comment pourrait-on les supprimer ? Il n’y en a plus.
— De quoi ? •
— Des trains... rapides. Dessins de L. Métivet.
durant l’Eternité, charmer, de leur beauté, le mort enclos là,
avec Elles. »
Pavlowa, Bakst, Aphrodite, l’Egypte, les Ménades, Corneto,
les Etrusques, Quinson, tout ça, tout ça!
Et le reste!...
Le reste, hélas! c’est les seize milliards que nous avons laissés
en Russie et que les danseuses et les sauteurs slaves ne nous
rapportent pas.
Je n’insiste pas de peur d’être traité de cosaque.
* * * D’ailleurs, quel que soit le battage fait autour des
jetés-battus de la Pavlowa, il ne dépassera jamais celui qui est
organisé autour de la « grande viquetoire » remportée par Car-
pentier.
Le Lensois a mis dans sa poche non seulement Joë Beckett,
mais encore Foch, Poincaré, Mistinguett, Harry Pilcer, Marcel
Proust, Mandel et Landru.
Il n’y en a plus que pour lui!
Le grand Georges, ce n’est plus Clemenceau, c’est Carpentier!
Les hommes le prisent et les femmes le gobent. Gaby m’a
demandé, d’un air rêveur :
— Alors, c’est vrai, dis, que Carpentier l’a eu en soixante-
treize secondes?•
— Parfaitement.
Après un instant, elle ajouta:
— S’il voulait, il m’aurait encore plus vite!
Cette popularité inouïe développe chez nos jeunes contempo-
rains des sentiments extrêmement combatifs. Un instituteur
m’écrit qu’à l’heure de la récréation, ses élèves échangent, non
plus des timbres-poste, mais des torgnioles. A ces boxeurs, il
osa dire :
— Avez-vous fini de vous donner des coups de poing?
Ce à quoi, un apprenti du « noble art » répondit :
— C’est pas des coups de poing, m’sieu, c’est des « swinges »!
Les gosses rentrent chez eux avec des orbites poches au
beurre noir, — malgré le renchérissement du beurre — et ils
expliquent, triomphalement :
— On veut devenir comme Carpentier!...
Cela finit le plus souvent par une fessée, mais les futurs
champions protestent en s’écriant :
— Tape-moi plutôt sur la g., cela m’apprendra à encaisser!
Cette jeunesse réussira : la boxe pour la vie la trouve tout à
fait au poing. Pick-me-up.
valoir plus sûrement une brillante réussite. C’est un fait que,
de nos jours, une jeune personne (et même une vieille) qui a
lait les trente-deux coups trouve beaucoup plus d’amateurs
distingués qu’une rosière qui n’en a pas fait un seul.
Pierre qui roule n’amasse pas mousse.
C est peut-être vrai pour Pierre: ce n’est pas vrai pour
Pierrette.
* * * Les murs de Paris sont couverts d’affiches portant en
lettres énormes ces noms :
Brailowski, Golschmann, Koubitzky, Bruntschée, Sachs,
\0vAN0vncH, Hekking, Yourra Gueles, Hildus, F. Jond Thue.
C’est le cas de dire : « J’en passe et des meyer.'»
Ces citoyens sont-ils des candidats bolchevistes? Nullement,
ce sont des musiciens, russes pour la plupart, qui remplacent
l’alliance par des accords.
La musique sla’ve monte, comme la Seine.
Le flot qui vient de l’est, c’est un flot d’harmonie... Que de
notes! Malheureusement, ces braves Russes ne nous parient
jamais de la note à payer.
Autrefois, la musique russe se résumait pour nous dans Boje
Tsara krani (cela doit vouloir dire : Je vous bourre le crâne).
C’était le bon temps!
Aujourd’hui, la musique russe est très compliquée... il est
vrai qu’elle nous coûte beaucoup moins cher.
Et comme si ces accords — hélas! peu diplomatiques! — ne
suffisaient pas, voici que les chorégraphies moscovites recom-
mencent.
On nous avait promis le coup de balai et il semble bien qu’on
nous refasse le coup du ballet... Nous voudrions des calcula-
teurs et nous n’obtenons que des danseuses.
Ah! ces ballets russes, — si artistiques, si esthétiques, ma
chère !
Ah! la Pavlowa! Je lis dans un journal théâtral ces lignes :
« Elle est la sœur vivante des danseuses qui, affrontées sur un
fragment du Musée britannique, font surgir à nos yeux le
monde égyptien tout entier; elle est une des nymphes de ce
cortège d’Aphrodite qui se déroule aux flancs du lérythe de
notre Louvre, l’une des Ménades qui frémi-sent dans le marbre
grec, orgueil des Offices de Florence; mais elle est, plus encore,
l’une des prêtresses dansantes de Corneto, que les Etrusques
avaient enfermées dans la tombe de Triclinio, où elles devaient,
C/V-lXjVL^
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LE MOT D ORDRE DE LEXTREME-GAUCHE
ou le groupe des « bâtons... dans les roues ».
LE PARFAIT INDICATEUR DES CHEMINS DE FER
— Comment pourrait-on les supprimer ? Il n’y en a plus.
— De quoi ? •
— Des trains... rapides. Dessins de L. Métivet.
durant l’Eternité, charmer, de leur beauté, le mort enclos là,
avec Elles. »
Pavlowa, Bakst, Aphrodite, l’Egypte, les Ménades, Corneto,
les Etrusques, Quinson, tout ça, tout ça!
Et le reste!...
Le reste, hélas! c’est les seize milliards que nous avons laissés
en Russie et que les danseuses et les sauteurs slaves ne nous
rapportent pas.
Je n’insiste pas de peur d’être traité de cosaque.
* * * D’ailleurs, quel que soit le battage fait autour des
jetés-battus de la Pavlowa, il ne dépassera jamais celui qui est
organisé autour de la « grande viquetoire » remportée par Car-
pentier.
Le Lensois a mis dans sa poche non seulement Joë Beckett,
mais encore Foch, Poincaré, Mistinguett, Harry Pilcer, Marcel
Proust, Mandel et Landru.
Il n’y en a plus que pour lui!
Le grand Georges, ce n’est plus Clemenceau, c’est Carpentier!
Les hommes le prisent et les femmes le gobent. Gaby m’a
demandé, d’un air rêveur :
— Alors, c’est vrai, dis, que Carpentier l’a eu en soixante-
treize secondes?•
— Parfaitement.
Après un instant, elle ajouta:
— S’il voulait, il m’aurait encore plus vite!
Cette popularité inouïe développe chez nos jeunes contempo-
rains des sentiments extrêmement combatifs. Un instituteur
m’écrit qu’à l’heure de la récréation, ses élèves échangent, non
plus des timbres-poste, mais des torgnioles. A ces boxeurs, il
osa dire :
— Avez-vous fini de vous donner des coups de poing?
Ce à quoi, un apprenti du « noble art » répondit :
— C’est pas des coups de poing, m’sieu, c’est des « swinges »!
Les gosses rentrent chez eux avec des orbites poches au
beurre noir, — malgré le renchérissement du beurre — et ils
expliquent, triomphalement :
— On veut devenir comme Carpentier!...
Cela finit le plus souvent par une fessée, mais les futurs
champions protestent en s’écriant :
— Tape-moi plutôt sur la g., cela m’apprendra à encaisser!
Cette jeunesse réussira : la boxe pour la vie la trouve tout à
fait au poing. Pick-me-up.