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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1914 (Nr. 1-6)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25443#0016
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ÉCHOS DU RIRE

Déplacements...

Fabien Sollard, secrétaire de rédaction
du Rire, au front, commande une section
de mitrailleuses.

Henry de Forge, rédacteur en chef de
Fantasio, territorial vers Épinal.

Clément Vautel (Pick-me-up), armée de
Belgique.

Nos collaborateurs : Villemot, lieute-
nant, au front; Delaw et Mirande, à Ver-
dun; Falké, Roussau, Genty, etc..., au
front. André Warnod, prisonnier. Hon-
neur à eux. (A suivre.)

... ET VILLÉGIATURES...

Nous sommes heureux, dans cette pé-
riode d’inquiétude, de pouvoir rassurer un
certain nombre de personnes sur le sort de
quelques-uns de nos plus notoires Tout-
Parisiens. Rencontré, place de l’Opéra,
M. R... T..., directeur du théâtre de la'R...,
sergent au 19e du train, rose, frais et mieux
portant qu’en temps de paix, parce qu’il se
couche plus tôt.

M. P... M..., directeur du G... B..., service
d’automobiles, ligne Invalides-Opéra (M.
P... M..., lui-même, n’est pas invalide),

M. D... M..., financier notoire, secrétaire
de recrutement, bastion X..., Paris.

(A suivre également.)

*

* *

Nous avons le vif chagrin d’apprendre la
mort de notre collaborateur NoLLAï(Tallon).
Ce charmant artiste, plein de jeunesse et
de talent et d’une nature exquise, a été tué
au cours des combats sur l’Aisne. Nos lec-
teurs s’associeront à nos regrets.

*

* *

L’illustre femme qui remplit de son nom
les colonnes des Tribunaux à la veille de la
guerre, rachète son passé par sa généro-
sité. Elle a envoyé vingt francs au Ves-
tiaire des blessés.

*

* *

Pierre Loti est très ennuyé; voici que les
Turcs marchent contre la France. Désen-
chanté à son tour, il se demande, entre ses
deux patries, celle qu’il doit préférer. Que
n’est-il allé exercer son influence à Cons-
tantinople, avant l’attaque d’Odessa! Peut-
être va-t-il demander un poste dans la flotte
qui va bombarder la Corne d’Or; il connaît
le pays, il peut y être utile.

*

* *

Bien que cela puisse paraître une gros-
sière facétie, il est absolument authentique
que les Folies-Bergère devaient être réqui-
sitionnées en cas d’investissement de Paris...
pour y installer un parc à bestiaux.

*

* *

Heureux Londoniens ! Ils ne paraissaient
pas se douter, le mois dernier, qu’on se
battait et leurs journaux étaient pleins de
nouvelles théâtrales et mondaines. Cepen-
dant que le dernier boulevardier ayant man-

qué le train de Bordeaux, nouvelle capitale
de la France (Hanotaux dixit), cherche en
vain, de la Madeleine au carrefour Mont-
martre, les jolis oiseaux échappés de la
volière parisienne, Londres déclare siennes
les plus beautiful de nos étoiles.

Our Gabg... Notre Gaby ! C’est en ces
termes que les journaux illustrés anglais
parlent de Gaby Deslys qui triomphe au
Palace dans la populaire revue The pas-
sing show. Une revue ! une revue qui n’est
pas militaire!

La divette est une excellente patriote.
Elle a trouvé dans la guerre une occa-
sioiA nouvelle d’affirmer à l’égard de nos
alliés d’outre-Manche, une sympathie dont

MUe GABY DESLYS

[The Tatler, Londres.)

elle est largement payée de retour. Ne
pouvant suivre l’armée britannique dans
son itinéraire Londres-Belgique-France,
elle l’a en quelque sorte devancée... en sens
inverse. Elle avait quitté Paris en juillet
pour Ostende. Les échos d’alentour vibrant
au fracas des 420 des hordes du kaiser,
Gaby Deslys, qui n’aime point la kultur
allemande, mit la mer du Nord entre elle
et les mortiers prussiens. Londres l’ac-
cueillit avec une joie telle que our Gabg
put le premier soir se demander si les pro-
jections lumineuses qui flamboyaient dans
le ciel en prévision d’un raid possible de
Zeppelins n’étaient pas le reflet de feux
d’artifice tirés en son honneur... Les An-
glais, très courtois, ne cherchèrent pas à
la détromper.

Elle est la reine de l’heure et l’on parle
autant d’elle que du maréchal French ou
de l’amiral Jellicoe, Son portrait s’étale à

toutes les devantures entre une caricature
de Guillaume II et une photographie du
canon de 75. Y pense-t-on à Paris?...

*

* *

Gaby Deslys n’est point d’ailleurs la seule
artiste française à Londres. On y applau-
dit aussi Régine Florv, M)les Delysia, Saint-
Bonnet et tutti quanti, sous la direction et
avec le concours de Max Deardy qui, en sa
qualité de Français au nom anglais, dirige
une troupe franco-belge et ramasse la
galette à Londres et non les balles sur
l’Yser : c’est plus agréable.

*

* *

Londres n’ignore plus cependant qu’on
se bat sur le continent... Ce ne sont sur
tous les murs qu’affiches rappelant la
guerre, non point de ces pâles affiches
administratives qu’on hésite à lire, mais
des placards éclatants, coloriés, illustrés
par les premiers affichistes : affiche pour
la souscription du prince de Galles; affiche
énonçant les multiples avantages offerts
aux engagés volontaires ; affiche offrant
des dispenses aux gentlemen and misses
désirant se marier au plus tôt...

Et ces dernières ont été particulièrement
lues, si l’on en juge par les innombrables
unions célébrées parmi la gentry anglaise,
avant que le jeune conjoint ne partit à
l’armée.

Notre confrère The Tatler a trouvé pour
l’annonce de ces mariages ce titre délicieu-
sement humoristique : Cupid in war time
(Cupidon en temps de guerre).

*

* *

Nous recevons de notre collaborateur
et ami Albert Guillaume, la lettre sui-
vante que notre impartialité nous fait un
devoir d'insérer :

Mon cher directeur,

Je viens faire appel à votre haute cour-
toisie pour bien vouloir prévenir les lec-
teurs du Rire que je n’ai rien de commun,
sauf une fâcheuse similitude de nom,
avec un certain Guillaume II, provisoire-
ment empereur d’Allemagne...

Depuis le mois d’août, je ne puis ouvrir
la moindre gazette anglaise, russe, belge,
japonaise, serbe, monténégrine ou fran-
çaise sans y lire en caractères gras : Guil-
laume l'Assassin,' Mort à Guillaume,
Guillaume le Fourbe, les Mensonges de
Guillaume, Guillaume l’infâme, etc., etc.

La mesure est comble et je tiens à bien
préciser que, ne faisant partie, ni de près,
ni de loin, de la famille des Hohenzollern,
je tiens essentiellement à ne pas être con-
fondu avec celui que nos amis les Belges
ont si bien surnommé Kaiser-Bonnot. J’a-
joute que, dans mon infortune, j ai du
moins la consolation de répondre au pré-
nom A Albert, et j’espère que ceci fait bien
pardonner cela!

Croyez-moi, mon cher directeur, votre
collaborateur et ami très dévoué,

Albert Guii.lau.me.

Éole.
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