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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1914 (Nr. 1-6)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25443#0060
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— La route de..., camarade?

— Par ici, mon vieux.

— Une cigarette, camarade ? — Et puis, quoi que t’esy toi, — Moi? Je suis colonel...

Alors, c’est par là-bas? dans l'armée anglaise, avec tes; pe - — ...

— Bien sûr, qu’on te dit... Je con- tites machines sur la manche, là?

nais mon patelin..., quoi! - Dessin de A-. Hellé.

UN ANTIMILITARISTE

Dessin de L. Vallet.

LA BOUFFETTE

Ah ! non, certes, du sans-patrie
Nul ne fait plus l’affreux métier!

Et, dans notre France chérie,
Chaque Français est cocardier !

Lorsque le coq du clocher bouge
Au souffle d’un vent menaçant,

Un petit chiffon bleu, blanc, rouge,
Sur notre poitrine descend.

Ce chiffon, rond comme une rose,
Et comme un papillon léger,
Soudain, sur notre cœur se pose;

Et nul ne l’en peut déloger!

Regarde à mon habit, regarde,

Mon frère ! Et puis regarde au tien!
Ce chiffon, c’est une cocarde,

Notre cocarde, citoyen !

Je le fixe à ma boutonnière,

Ce chiffon-là, trois fois sacré;

Et jusqu’à mon heure dernière,
Simplement, je l’y garderai !

Que d’autres, qui devraient se taire,
S’en aillent crier, en tout liéuî
« Mon pays, c’est toute la terre ! »
C’est leur affaire, maugrebleu!

Pour moi, cette bouffette ronde
Me fait songer, à tout moment,

Que mon pays n’est pas le monde,
Mais bien la France, seulement!

Et qu’à toute heure on me brocarde
Et qu’on me traile de chauvin
Pour oser montrer ma cocarde,

Je le déclare, c’est en vain !

Car je serais un piteux homme,

Si je ne savais, par malheur,

Qu’une cocarde, c’est, en somme,

Le drapeau qui s’arrange en fleur!

Georges Docquois.

LE STRATÈGE

Chaque jour, habitués fidèles du même café, ils se retrouvent
dans le coin familier, un peu après l’apparition des journaux
du sôir.

Ce sont d’honnêtes commerçants du quartier. La guerre a
triplé leurs loisirs. Et moins ardente que jadis, la manille quo-
tidienne se prolonge jusqu’à la fermeture de l’établissement.

Autrefois, ces messieurs causaient politique. Entre une verte
bien tassée et un vermouth-citron, ils exaltaient la puissance du
Tigre ou flétrissaient l’inertie de M. Caillaux.

Aujourd’hui, ces messieurs ne s’occupent plus que des hostilités.

Il y a, parmi eux, un stratège. Dans « le civil », il est mercier!
mais il a des connaissances. Il est abonné au Petit Parisien et
il a lu les ouvrages du capitaine Danrit. A cinq heures et demie,
il discute l’article du colonel Rousset.

C’est là-dessus qu’il se base pour démontrer à un petit cercle
d’auditeurs admiratifs ou silencieux, les avantages ou les néces-
sités de telle ou telle tactique.

Point n’est besoin de cartes. Le marbre gras de la table figure
à la fois la Belgique, la France, l’Alsace. Une soucoupe repré-
sente von der Goltz. Le siphon est Anvers, naturellement. Quant
à nos soldats, de simples allumettes alignées évoquent leurs
positions et montrent, en même temps, combien ils sont pleins
de feu.

D’ailleurs, tout ce qui tombe sous la main du stratège devient
point géographique ou troupe en marche. L’honnête bandagiste,
assis près de lui, voit avec regret son « quart Vichy » s’en aller
à l’autre bout de la table, sous prétexte qu’il figure l’infanterie
autrichienne.

Une heure, une heure et demie ; le doigt du mercier décrit la
réussite indubitable d’un plan longuement étudié. On fait cercle.
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