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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1914 (Nr. 1-6)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25443#0071
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la joie de l’homme tout à coup libéré de la société et qui se con-
fond avec son courage et avec sa force.

11 y a aussi, réveille du plus profond de nous, du plus loin de
l’enfance humaine, il y a l’instinct du mystère, la crédulité, le
besoin de superstition. En voulez-vous la preuve éclatante?
Regardez la quatrième page des journaux.

A côté de ces pauvres petites mentions par lesquelles des mal-
heureux recherchent d’autres malheureux, vous ne verrez
qu’une accumulation, une multitude, une véritable horde d’an-
nonces de voyantes, de somnambules, de devineresses de tout
poil. Il faut que la clientèle de ces dames ait terriblement aug-
menté par le temps, — qui, certes, ne court pas, mais qui se
traîne. J’ai compté plus de soixante de ces offres, ce matin.
Elles sont d’une naïveté merveilleuse. Il y a « la célèbre voyante
unique, idoloherxique », il y a celle qui « entre en contact avec
le double des absents », il y a « la princesse irréfutable », celle
qui, « contre un morceau d’ongle du pied gauche et soixante cen-
times, vous enverra votre destinée »...

D’après les offres, les plus grandes choses et les plus humbles
seront employées à profusion par ces dames, pour faire réussir
vos projets; les astres interviendront ainsi que les plumes des
oiseaux, le fluide des âmes, et le fond de tasses des déjeuners.
Elles liront dans les lignes et entre les lignes de votre main,
utiliseront tour à tour la magie, le magnétisme et le tarot...

Hélas! que de navrantes douleurs, que d’inquiétudes désespé-
rées, se laissent prendre en ce moment à ces misérables récla-
mes! Ne devrait-on point protéger la simplicité, la confiance des
pauvres gens contre cette exploitation pitoyable ?

A la fin d’un acte de Meilhac, une somnambule bon enfant
fait ses comptes de la journée: « Faut-il tout de même — confie-
t-elle à sa bonne — faut-il que mes clients soient bêtes ! » Puis
elle met deux louis dans sa poche et, comme on dit au théâtre,
va pour sortir.

— Où va Madame? demande là confidente.

— Consulter la tireuse de cartes, répond gravement la som-
nambule.

*

* *

Lors de la seconde guerre balkanique, quelqu'un fit un très joli
mot. En France il y a toujours quelqu’un pour faire un très joli
mot, et à Paris, il y a toujours quelqu’un pour le comprendre.

, HERMANN A DOROTHÉE

a ... et t’envoie,une vue de la kapitale que nous avons complètement
rasée, en ne gardant que le Moulin-Rouge... »

LE KAISER SE SOIGNE

-- Très peu pour moi, fous le camp chez mes troupes...

Dessins de L. Métivet.

Ce lazzi résumait la situation de la Roumanie qui, lors du pre-
mier conflit Balkanique, n’avait pas mobilisé à temps pour en
profiter, mais qui, heureusement pour elle, se trouva prête pour
manifester d’une façon à la fois militaire et platonique au cours
du second :

— La Roumanie avait manqué le train, fut-il dit alors, et
le train est rentré en gare...

En vérité, ce sont des veines sur quoi il ne faudrait pas trop
compter. Italie et Roumanie semblent, à cette heure, se faire
un peu attendre au banquet. Je sais bien que les Alliés se sont
dit : « Mettons-nous toujours à table, cela les fera peut-être ve-
nir... » Mais depuis, voilà dix fois qu’on envoie prévenir ces
dames dans leurs Chambres sans qu’elles se décident encore à
descendre.

Italie, ma mie, à force de se réserver pour la bonne bouche,
on finit parfois par faire pauvre figure.

Pour parler de reprendre Trente
Vous étiez trente...

Mais maintenant, pour courir sus,

N’êtes-vous plus ?

M. d’Annunzio est-il à bout d’images? Les irrédentistes n’ont-
ils plus de dents?

Pour ouvrir le festin d’Atrée et de Trieste, Italie, sœur latine,
crois-en tes vrais amis, l’occasion ne se retrouvera plus en des
siècles d’histoire et ce n’est pas en vain que les bouches deCat-
taro te murmurent sur un air que tu connais bien .

« Viens donc, viens donc, viens donc jusque-là
Jusqu’à Poli, jusqu’à Pola ! »

Quant aux Roumains, trop jeunes encore pour être de la déca-
dence, ils sont l’arme au pied, mais les pieds sont dans les pan
toufles! Quand se décideront-ils ? M. de Max devrait être rendu
responsable... La Lamée.
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