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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1914 (Nr. 1-6)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25443#0074
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ECHOS DU RIRE

On ne dira plus que le Gouvernement de
la République est hostile à la religion... Il
est vrai que c’est relie des Boches.

Ecoutez cette histoire, que je certifie au-
thentique.

Près de Poitiers est un camp d’avia-
tion, dit : La Chauvinerie, que bordent des
casernes et des baraquements. Dans une
partie des casernes, quelques centaines de
prisonniers allemands ; dans un des bara-
quements, un peloton cycliste, cinquante
hommes du 5e chasseurs à cheval qui, après
avoir passé les mois de septembre et octobre
sur la paille, presque en plein air, aux
environs, avaient enfin trouvé un endroit
clos et des paillasses, au commencement
de novembre, en attendant leur départ au
front.

Un beau jour, au début de décembre,
ordre de vider les lieux immédiatement et
de retourner sur la paille dans des canton-
nements; il faut que cela soit fait dans les
deux heures. Savez-vous ce qu’on a fait du
baraquement? Une chapelle pour les pri-
sonniers ! Voilà une jolie perle de plus pour
le collier des idioties de guerre !

*

* *

Atterré, le kronprinz accourut chezson père,
Et lui parlant tout bas, dans le plus grand

[mystère :

« Papa, je viens d’apprendre un fait épas-

[trouillant

« Et dont le résultat, pour nous, est effrayant.
« Je sais que les Français, n’est-ce pas in-
croyable ?

« De leur Ballon d’Alsace ont fait un diri-
geable. »

*

* *

Il est fastidieux de répéter que, depuis
des années, tous les Français notoires, ceux-
là surtout qui pouvaient être appelés à
contribuer à la Défense nationale, étaient
suivis pas à pas, pour ainsi dire, par des
espions.

Le général Joffre en avait un tout parti-
culièrement attaché à sa personne. Ce n’é-
tait pas un type genre Javert. C’était, nous
assure-t-on, un fort élégant personnage,
très répandu dans la société, et qui affec-
tait de ne vouloir avoir aucun rapport avec
sa propre ambassade.

Neanmoins, le jeu du sire avait été dé-
couvert. Il ne s’en était pas affligé outre
mesure, pourvu qu’il émargeât à la caisse
secrète de Berlin...

Au moment de repartir dans sa patrie, il
déclara cyniquement :

— J’aime mieux que ça se termine tout
de suite, car vraiment ce Joffre me déses-
pérait... Il ne va jamais au théâtre et, moi,
j’en raffole!

*

* *

De Je crois, poésie de M. Henri Lave-
dan, de l’Académie française, dite parM.de
Max, à la soirée de réouverture de l’Olym-
pia, le 4 décembre 1914 :

.Je crois

A l'insomnie de l’épouse
Au pieux calme des mères.

U insomnie au pieux... calme !_ M. Lave-
dan a voulu faire un mot, sans doute?...

*

* *

Du Malin du 7 décembre 1914, aux an-
nonces :

« Grand médium, lucidité extraord.Yoit
par épingles, de 11 h. à 8 h... »

Mieux vaut encore une bonne jumelle
marine, même de 11 h. à 8 h.!...

*

* *

Le général von Luttwig, gouverneur alle-
mand de Bruxelles, ayant accusé M. Frantz

Fonson, l’un des auteurs du Mariage de
M11® Beulemans, d’éditer dans son théâtre
une publication clandestine, on l’interna à la
prison de Saint-Gilles, en compagnie d'une
quarantaine de vendeurs de journaux. On
pense que les loisirs de la captivité permi-
rent aux compagnons improvisés, maintes
pittoresques confidences. L’un des gagne-
petit conta ainsi son aventure à laquelle
donne un piquant inexprimable, le savou-
reux accent des Marolles :

— Moi, vois-tu, monsieur, je n’avais en-
core jamais vendu de journaux; de mon
métier, j’étais façade klasch (peintre en
bâtiment), mais, comme de juste, la profes-
sion n’allait plus; alors, n’est-ce pas, pour
donner à manger à la femme et aux en-
fants, voilà que je commence à vendre des
journaux; j’arrive avec mon premier jour-
nal, boulevard Anspach, et klasch! on me
fout dedans !... Non ! que je dis alors, je ne
vends plus de journaux ! Là-dessus une
dame me dit :

« — Voulez-vous gagner de l’argent, cama-
rade ?

« — Tiens! ça est sur ça, que je veux
gagner de l’argent!

« Alors elle me dit :

Cadeaux de Noël pour les enfants d’Europe.
(Cleceland Plain Dealer, États-Unis/)

« — Eh bien! vous allez porter cette lettre
à mon fils qui est garde civique à Gand.

« — Ça est très bien ça, madame, de gagner
de l’argent, mais nom de Dieu! je ne veux
plus être pris! Je vais porter ce papier
ouvert et je demanderai si je peux passer
avec.

« Eh bien! monsieur, sais-tu ce qui
arrive? J’entre au ministère avec ma lettre,
on la lit, on me regarde, et... klasch ! on
me refout dedans!... Mais, cette fois, c’est
fini, sais-tu, je ne fais plus rien!... Us peu-
vent tous crever de faim!...»

*

* *

Parmi les dernières demandes de chan-
gements de noms arrivées ces jours derniers
a.la Chancellerie on peut voir celles de :

M. Boche, qui demande à s’appeler Des-
cot ;

M. Lallemand, qui veut devenir Royer;

M. Berlin, qui voudrait se dénommer
Paris ;

M, Breslau, qui tient à se nommer Tu-
relles.

Le plus amusant c’est qu’une dame
Kronprinz désire devenir Madame Prince-
royal.

Seul le célèbre policier Colmar tient à
garder son nom, qui sera bientôt français...

*

* *

Les Allemands sont à court d’or. Témoin
cette lettre que nous adresse un prison-
nier, détenu à Thorgau.

Dés qu’un prisonnier est amené au
camp, on lui retire tout son or monnayé
qu’on lui échange pour des mark. On lui
retire ensuite son alliance, ses bagues ou
sa chaîne de montre (voire même ses mé-
dailles de piété).Un fourrier du camp pèse
chaque objet et le rembourse intégrale-
ment en monnaie de nickel ou de bronze.

Les Allemands, dès qu’ils trouvent une
bague avec une pierre précieuse, la des-
sertissent et rendent le diamant ou la tur-
quoise à son légitime propriétaire. Reste
à savoir si la dite lettre est bien authen-
tique; c’est si étonnant pour des Boches!

*

* *

Les Conseils de révision qui se poursui-
vent actuellement à l’Hôtel-de-Ville ou à la
mairie du IVe arrondissement donnent lieu,
malgré-toute leur gravité, à des scènes de
gaîté.

L’autre jour un réformé démesurément
long, dans le costume cher à Phrvné,
attendait son tour. De loin, le major l’aper-
çut et ne put s’empêcher de dire au Con-
seil ; « On dirait Morton » ; celui-ci enten-
dit et répliqua : « Lui-même. »

On le trouva, paraît-il, trop haut par
rapport à la largeur et, dit-on, on le ren-
voya.

Et, tout en se rhabillant, devant les cons-
crits ébahis, il chanta quelques morceaux
de son répertoire, ce qui mit tout le monde
en gaîté, tellement en gaîté, qu’un gen-
darme dut réclamer le silence...

Le soir, dans un concert, il eut un succès
tout particulier, quand il chanta :

Lorsque j’ passai la révision
Sous le costum’ du ver de terre
Le major me r’gardant avec attention
Par devant, puis par derrière...

*

* *

Le supplice de Tantale.

La vente de l’absinthe est rigoureusement
interdite en France, parait-il.

Un de nos amis, qui a été soigné dans un
hôpital militaire de Rodez, nous conte que,
si, dans cette préfecture, les cafés se refu-
sent à servir une bleue, les épiceries, par
contre, offrent, dans leurs montres, d’agui-
chants étalages de bouteilles d’absinthe de
toutes catégories... Elles paradent en rangs
pressés, elles montent à l’assaut des devan-
tures, sous leurs képis d’argent, victorieu-
sement tentatrices...

Y aurait-il deux poids et deux mesures?

Éole.

nosvsoidatàs pour Noël et le Jour de l’An

Vœux; France

12 Cartes Postales en Couleurs

de WILLETTE, FAIVRE, GUILLAUME, MÉTIVET, DELAW, ROUBILLE, etc.

Éditées par LE RIRE, 1, Rue de Choiseul, PARIS (1.20 franco) les Libraires

PATE GELL

^J^aplusa^^^enn^GRANDE

ULNT BHiiCE

à la GLYCÉRINEl
MARQUE FRANÇAISE |
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