LE RAPPORT
TRANCHÉES ALLEMANDES
— Servir la soupe avec des mains aussi sales ?
— Voire Haute Noblesse voudra bien remarquer que la main que je
mets dans le plat est plus propre que l’autre...
[Croquis exécutés sur te front par notre collaborateur R. Gazan.)
LE NOUVEL ARC-EN-CIEL
A André Barrère.
Un abat ci’eau torrentiel
Venait d’inonder la Belgique,
Lorsque, soudain, de l’arc-en-ciel
Parut la courbe magnifique.
Le Kaiser, qui se trouvait là,
D’une exclamation sonore,
Mais s'upéfaite, salua
La présence du météore.
Il dit en teuton : « Quès aco ?
Cet arc-en-ciel est fort étrange !
Plus de violet, d'indigo,
De jaune, de vert, ni d’orange 1 »
Seuls restaient le rouge et le bleu
Reliés d’une bande blanche
Et l’arc-en-ciel était, parbleu,
Aux trois couleurs de la revanche.
Guillaume, immédiatement,
De sauter sur son téléphone
Et d’adresser au firmament
Une réprimande bouffonne :
« Ah çà! vieux Dieu, fit-il pointu,
Quelle est cette plaisanterie?
N’es-tu plus Bo«-he? Est-ce que tu
Lâcherais, des fois, ta patrie?
Tu vas m’exprimer tes regrets,
Promettre de ne plus le faire
Ou — je ne suis pas à ça près —
Je te déclare aussi la guerre
Et ie te prends ton Walhalla
Qui deviendra terre d’Empire.
Allô ! vieux Dieu, n’es-tu pas là? »
Mais le Dieu de rire et de dire :
« Hé! par Déroulède et Bismarck,
Tu sais que je suis le grand Neutre...
C’est vrai qu’on m'a changé mon arc,
Et ça n’est pas l’œuvre d’un pleutre:
Quelque aviateur à culot
Sera venu, sur sa machine...
Les taubes ne vont pas si haut...
C’est une blague à la Védrines !... »
Jean Bastia,
APRÈS LA BATAILLE
rQIPT
¥ ' Ai
K; vÆh
JjT
SSp3**^s
Guillaume. — F.. .-leur des croix de fer... et continuons !
Dessin de M. Radiguet.
TRANCHÉES ALLEMANDES
— Servir la soupe avec des mains aussi sales ?
— Voire Haute Noblesse voudra bien remarquer que la main que je
mets dans le plat est plus propre que l’autre...
[Croquis exécutés sur te front par notre collaborateur R. Gazan.)
LE NOUVEL ARC-EN-CIEL
A André Barrère.
Un abat ci’eau torrentiel
Venait d’inonder la Belgique,
Lorsque, soudain, de l’arc-en-ciel
Parut la courbe magnifique.
Le Kaiser, qui se trouvait là,
D’une exclamation sonore,
Mais s'upéfaite, salua
La présence du météore.
Il dit en teuton : « Quès aco ?
Cet arc-en-ciel est fort étrange !
Plus de violet, d'indigo,
De jaune, de vert, ni d’orange 1 »
Seuls restaient le rouge et le bleu
Reliés d’une bande blanche
Et l’arc-en-ciel était, parbleu,
Aux trois couleurs de la revanche.
Guillaume, immédiatement,
De sauter sur son téléphone
Et d’adresser au firmament
Une réprimande bouffonne :
« Ah çà! vieux Dieu, fit-il pointu,
Quelle est cette plaisanterie?
N’es-tu plus Bo«-he? Est-ce que tu
Lâcherais, des fois, ta patrie?
Tu vas m’exprimer tes regrets,
Promettre de ne plus le faire
Ou — je ne suis pas à ça près —
Je te déclare aussi la guerre
Et ie te prends ton Walhalla
Qui deviendra terre d’Empire.
Allô ! vieux Dieu, n’es-tu pas là? »
Mais le Dieu de rire et de dire :
« Hé! par Déroulède et Bismarck,
Tu sais que je suis le grand Neutre...
C’est vrai qu’on m'a changé mon arc,
Et ça n’est pas l’œuvre d’un pleutre:
Quelque aviateur à culot
Sera venu, sur sa machine...
Les taubes ne vont pas si haut...
C’est une blague à la Védrines !... »
Jean Bastia,
APRÈS LA BATAILLE
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K; vÆh
JjT
SSp3**^s
Guillaume. — F.. .-leur des croix de fer... et continuons !
Dessin de M. Radiguet.