ÉCHOS DU R IR K
Les soldats belges, en garnison à Paris,
pouvaient rentrer après huit heures... Et
ils profitaient sur la permission, savez-
vous... Ils étaientpartout fort bien accueillis,
et c’est bien juste, à bras, et parfois à draps
ouverts...
Mais les Français rentrent à huit heures,
à part certains embusqués qui encombrent
les restaurants de Montmartre... Des grin-
cheux, des envieux se plaignirent... Main-
tenant, les soldats belges doivent aussi
rentrer à huit heures... Ça, c’est le règle-
ment... Mais il y a des accommodements
avec le Ciel... Les Belges sortent, le soir,
en civils... Et puis, pourvu que ceux qui
sont en uniforme, ne se montrent pas dans
la rue, on ne dit rien... Alors, ils prennent
un taxi pour rentrer à la caserne, en sor-
tant du cinéma ou du restaurant...
Mais quand un gendarme belge peut
pincer un soldat français en défaut, il ne le
lâche pas, pour une fois ! —
Quant à nos amis les Anglais, ils ne se
plient pas volontiers à cette discipline... Ils
pensent, et peut-être n’ont-ils pas tout à
fait tort, qu’ils ont sans doute le droit de
rire un peu dans la capitale du pays pour
lequel ils sont prêts à se faire tuer... Etune
autorité indulgente ferme les yeux...
*
* *
Solitaire, au sentier de la vertu, regardant
défiler les rares automobiles non mobilisées
dans l’allée des Acacias— plus large, sem-
blait-il, d’être plus déserte — elle tricotait
un passe-montagne du plus flamboyant
rouge écarlate.
Elle fut, l’hiver dernier, une révélation
de notre second Théâtre-Français. Mais
l’Odéon a clos ses portes et la jeune et
charmante artiste est... immobilisée pour
cause de guerre.
Elle l’est même doublement, car son ami,
un jeune camarade de la rampe qui joua
successivement sur tous les théâtres du bou-
levard, est parti pour un autre théâtre,
celui de la guerre. Mais — est-ce par modes-
tie? — il semble s’être efforcé de n’y point
jouer les... jeunes premiers.
Donc, elle tricotait... Un ami passa qui
tiqua sur le tricot et sur la femme.
— C’est pour... ? interrogea-t-il. Vous vou-
lez donc le faire tuer que vous le conver-
tissez en coquelicot?
La douce ingénue eut un sourire mi-rail-
leur, mi-candide :
— Oh ! répondit-elle, il est infirmier à
Bayonne !
*
* *
On poursuit, à juste titre, une vive cam-
pagne contre les embusqués, mais il est
une catégorie qui n’a point attiré l’atten-
tion : les prisonniers détenus, à titre pré-
ventif ou à titre temporaire, dans nos pri-
sons. Sait-on que, à la Santé, au Dépôt, à
la Conciergerie et dans les prisons de pro-
vince, on compte près de 20.000 mobilisa-
bles? Pourquoi ne les envoie-t-on pas au
feu? 1
Cela nous rappelle le mot servi à un avo-
cat par un détenu :
; Je me suis fait coffrer pour être à
1 abri des balles et je souhaite de ne pas-
ser en jugement que le plus tard possible...
*
* *
M1Ie Chauvin qui, on le sait, est la doyenne
dès avocates à la Cour d’appel de Paris,
plaidait, l’autre après-midi, au 2e conseii
de^guerre : il y avait bien sept ou huit ans
qu’elle n'avait point reparu au Palais.
Pour sa rentrée, elle avait à défendre un
déserteur :
— Messieurs les membres, du conseil de
guerre, cet homme appartient à ma classe
de mobilisation : il appartient donc à la
réserve de la territoriale...
Mn* Chauvin a donc été soldate???
*
* *
Petite scène vécue.
Dans le tramway Malakoff-les Halles,
un vieux lieutenant-colonel de territoriale
est assis à côté d’un soldat de la 20e section
qui est vêtu de façon trop élégante.
A la station suivante, monte péniblement
un petit fantassin blessé. Il n’y a plus
qu’une place sur la plate-forme. L’embusqué
le regarde, mais ne bouge pas. Alors, le
lieutenant-colonel cède sa place au blessé
qui s’excuse.
— Que veux-tu, mon ami, de mon temps,
les blessures passaient avant les galons...
Et, se tournant vers l’embusqué, à côté,
de qui le blessé vient de s’asseoir :
— Je ne vous souhaite pas de pareilles
blessures : tout le monde ne peut pas les
« porter ».
Mabel, dont le frère est dans le service
aérien. — Mère, est-ce qu’elle se croit un Zep-
pelin? [Punch, Londres.)
*
* *
Dans la salle des Pas-Perdus, au Palais-
Bourbon, un député avait épinglé une en-
veloppe de carte de visite.
Cette enveloppe portait simplement
comme adresse :
Général Joffre,
aux armées.
Et l’enveloppe avait été renvoyée à son
destinataire avec cette mention écrite à
l’encre rouge : inconnu.
Les facéties de la poste sont exquises.
*
* *
Le public regardait avec émotion, au gala
du Théâtre-Français, les soldats blessés
placés par les organisateurs aux premières
loges ; mais le public ne savait pas que les
pauvres diables avaient payé leur place.
Les philanthropes qui avaient organisé la
représentation avaient, en effet, adressé à
tous les hôpitaux la circulaire suivante :
« Le Comité d’organisation, malgré le
désir qu’il en aurait eu, ne peut faire
l’abandon gratuit des places réservées aux
blessés convalescents sans amoindrir la
recette destinée à l’œuvre Pour le front
créée pour assurer le bien-être, amélio-
rer le sort des soldats combattants. »
H»
* *
C’est un café très réputé. Avant la guerre
il regorgeait d’une foule essentiellement
cosmopolite et bourdonnait d’un étrange
brouhaha, formé des dialectes, les plus
variés. Or, il arriva ceci : la mobilisation
donna la fuite à de nombreux métèques; j
les Boches, qui composaient la majeure
partie de la clientèle de nos cafés, comme
ils tenaient la plus grande part du com-
merce fr ançais, passèrent la frontière pour
répondre à l’appel de leur Impérial Dé-
ment. L’établissement, qui réalisait des
recettes « kolossales », était menacé d’une
désastreuse désertion. Mais la guerre a de
ces surprises...
Le café en question est devenu, de cinq à
sept, le refuge de tout ce que Paris compte
encore — et il y en a une quantité effrayante
— de petits jeunes gens équivoques, outra- >
geusement poudreidsés et serrés dans des i
pardessus fantaisistes, les cintrant ridicule-
ment à la taille —de quart de mondaines, j
sentant le musc et la savonnette à une
lieue, et que l’absence de « pigeons » a
faites les pourvoyeuses de ces ephèbes ma-
ladifs —- et de chevaliers d’industrie,
agents d’affaires véreux, exploiteurs de •
toute catégorie, à l’affût de la poire qui est
devenue rare... Le propriétaire de l’élégant !
repaire a su s’inspirer des circonstances : 3
conscient de remplirson devoir de Français, \
il a augmenté toutes les consommations de
25 centimes...
Si encore, il faisait profiter nos vaillants
troupiers de son excédent de recettes!... ■
Nous soumettons le cas à M. le préfet de
police. . ‘
*
* *
Il y a quelque temps, un clairon du 4e ter-
ritorial, barbu, rencontra dans les rues
d’Auxerre un civil qui l’arrêta et lui dit:
« Dites-moi, mou ami, une question : Etes-
vous content à la caserne? Etes-vous bien
nourri ? Tout va-t-il comme vous le désirez ?
— Je vous dirai, franchement, monsieur,
repartit le clairon barbu, que nous ne
sommes pas mal, et que tout irait bien,
n’était cette-vache de colonel!! » Le civil
reste abasourdi. Le clairon le laisse et s’en
va. Un sergent qui de loin avait vu la scène,
s’approche alors du clairon 'et lui dit: i
« Sais-tu à qui tu viens de parler? — Non. —
Eh bien, c’est au colon, commandant la
place d’Auxerre. Que t’a-t-il dit? » Le
clairon lui raconte la conversation.
« Eh bien, mon colon, tu es frais ! Que vas-
tu écoper?!... Un bon conseil à toutes fins
utiles, va donc te faire raser! » Le clairon
se rend chez le plus prochain coiffeur et,
de là, court prévenir ses collègues de la i
« clique » de se faire tous raser de frais.
Le lendemain matin, au petit jour, le co-
lonel est à la caserne : « Que pas un clairon
ne manque, faites venir ceux qui sont en
ville et rassemblez-les tous. Un quart
d’heure après, tous les clairons du 37e i
étaient alignés, astiqués comme pour la
garde, rasés de frais, l’air parfaitement
innocent... Le colonel s’en est allé furieux,
sans avoir pu reconnaître celui qui l’avait
traité de « vache » et sans pouvoir trouver
à redire à leur tenue.
*
* *
La semaine prochaine Fantasio réparai- '
tra ; un Fantasio guerrier, mais toujours
fantaisiste, ironique et tendre. Pour éviter
à nos lecteurs ce qui s’est produit pour le
Rire rouge dont les premiers numéros ont
fait défaut de toutes parts, nous les enga-
geons à le retenir dès maintenant chez
leurs libraires.
*
* *
Apposez LE TIMBRE DE LA CROIX-ROUGE*
au profit des blessés, sur toutes vos lettres,
ne l’oubliez pas.
Eole.
ancienne GRANDE
DENTIFRICE
à /a GLYCÉRINE
MARQUE FRANÇAISE
Les soldats belges, en garnison à Paris,
pouvaient rentrer après huit heures... Et
ils profitaient sur la permission, savez-
vous... Ils étaientpartout fort bien accueillis,
et c’est bien juste, à bras, et parfois à draps
ouverts...
Mais les Français rentrent à huit heures,
à part certains embusqués qui encombrent
les restaurants de Montmartre... Des grin-
cheux, des envieux se plaignirent... Main-
tenant, les soldats belges doivent aussi
rentrer à huit heures... Ça, c’est le règle-
ment... Mais il y a des accommodements
avec le Ciel... Les Belges sortent, le soir,
en civils... Et puis, pourvu que ceux qui
sont en uniforme, ne se montrent pas dans
la rue, on ne dit rien... Alors, ils prennent
un taxi pour rentrer à la caserne, en sor-
tant du cinéma ou du restaurant...
Mais quand un gendarme belge peut
pincer un soldat français en défaut, il ne le
lâche pas, pour une fois ! —
Quant à nos amis les Anglais, ils ne se
plient pas volontiers à cette discipline... Ils
pensent, et peut-être n’ont-ils pas tout à
fait tort, qu’ils ont sans doute le droit de
rire un peu dans la capitale du pays pour
lequel ils sont prêts à se faire tuer... Etune
autorité indulgente ferme les yeux...
*
* *
Solitaire, au sentier de la vertu, regardant
défiler les rares automobiles non mobilisées
dans l’allée des Acacias— plus large, sem-
blait-il, d’être plus déserte — elle tricotait
un passe-montagne du plus flamboyant
rouge écarlate.
Elle fut, l’hiver dernier, une révélation
de notre second Théâtre-Français. Mais
l’Odéon a clos ses portes et la jeune et
charmante artiste est... immobilisée pour
cause de guerre.
Elle l’est même doublement, car son ami,
un jeune camarade de la rampe qui joua
successivement sur tous les théâtres du bou-
levard, est parti pour un autre théâtre,
celui de la guerre. Mais — est-ce par modes-
tie? — il semble s’être efforcé de n’y point
jouer les... jeunes premiers.
Donc, elle tricotait... Un ami passa qui
tiqua sur le tricot et sur la femme.
— C’est pour... ? interrogea-t-il. Vous vou-
lez donc le faire tuer que vous le conver-
tissez en coquelicot?
La douce ingénue eut un sourire mi-rail-
leur, mi-candide :
— Oh ! répondit-elle, il est infirmier à
Bayonne !
*
* *
On poursuit, à juste titre, une vive cam-
pagne contre les embusqués, mais il est
une catégorie qui n’a point attiré l’atten-
tion : les prisonniers détenus, à titre pré-
ventif ou à titre temporaire, dans nos pri-
sons. Sait-on que, à la Santé, au Dépôt, à
la Conciergerie et dans les prisons de pro-
vince, on compte près de 20.000 mobilisa-
bles? Pourquoi ne les envoie-t-on pas au
feu? 1
Cela nous rappelle le mot servi à un avo-
cat par un détenu :
; Je me suis fait coffrer pour être à
1 abri des balles et je souhaite de ne pas-
ser en jugement que le plus tard possible...
*
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M1Ie Chauvin qui, on le sait, est la doyenne
dès avocates à la Cour d’appel de Paris,
plaidait, l’autre après-midi, au 2e conseii
de^guerre : il y avait bien sept ou huit ans
qu’elle n'avait point reparu au Palais.
Pour sa rentrée, elle avait à défendre un
déserteur :
— Messieurs les membres, du conseil de
guerre, cet homme appartient à ma classe
de mobilisation : il appartient donc à la
réserve de la territoriale...
Mn* Chauvin a donc été soldate???
*
* *
Petite scène vécue.
Dans le tramway Malakoff-les Halles,
un vieux lieutenant-colonel de territoriale
est assis à côté d’un soldat de la 20e section
qui est vêtu de façon trop élégante.
A la station suivante, monte péniblement
un petit fantassin blessé. Il n’y a plus
qu’une place sur la plate-forme. L’embusqué
le regarde, mais ne bouge pas. Alors, le
lieutenant-colonel cède sa place au blessé
qui s’excuse.
— Que veux-tu, mon ami, de mon temps,
les blessures passaient avant les galons...
Et, se tournant vers l’embusqué, à côté,
de qui le blessé vient de s’asseoir :
— Je ne vous souhaite pas de pareilles
blessures : tout le monde ne peut pas les
« porter ».
Mabel, dont le frère est dans le service
aérien. — Mère, est-ce qu’elle se croit un Zep-
pelin? [Punch, Londres.)
*
* *
Dans la salle des Pas-Perdus, au Palais-
Bourbon, un député avait épinglé une en-
veloppe de carte de visite.
Cette enveloppe portait simplement
comme adresse :
Général Joffre,
aux armées.
Et l’enveloppe avait été renvoyée à son
destinataire avec cette mention écrite à
l’encre rouge : inconnu.
Les facéties de la poste sont exquises.
*
* *
Le public regardait avec émotion, au gala
du Théâtre-Français, les soldats blessés
placés par les organisateurs aux premières
loges ; mais le public ne savait pas que les
pauvres diables avaient payé leur place.
Les philanthropes qui avaient organisé la
représentation avaient, en effet, adressé à
tous les hôpitaux la circulaire suivante :
« Le Comité d’organisation, malgré le
désir qu’il en aurait eu, ne peut faire
l’abandon gratuit des places réservées aux
blessés convalescents sans amoindrir la
recette destinée à l’œuvre Pour le front
créée pour assurer le bien-être, amélio-
rer le sort des soldats combattants. »
H»
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C’est un café très réputé. Avant la guerre
il regorgeait d’une foule essentiellement
cosmopolite et bourdonnait d’un étrange
brouhaha, formé des dialectes, les plus
variés. Or, il arriva ceci : la mobilisation
donna la fuite à de nombreux métèques; j
les Boches, qui composaient la majeure
partie de la clientèle de nos cafés, comme
ils tenaient la plus grande part du com-
merce fr ançais, passèrent la frontière pour
répondre à l’appel de leur Impérial Dé-
ment. L’établissement, qui réalisait des
recettes « kolossales », était menacé d’une
désastreuse désertion. Mais la guerre a de
ces surprises...
Le café en question est devenu, de cinq à
sept, le refuge de tout ce que Paris compte
encore — et il y en a une quantité effrayante
— de petits jeunes gens équivoques, outra- >
geusement poudreidsés et serrés dans des i
pardessus fantaisistes, les cintrant ridicule-
ment à la taille —de quart de mondaines, j
sentant le musc et la savonnette à une
lieue, et que l’absence de « pigeons » a
faites les pourvoyeuses de ces ephèbes ma-
ladifs —- et de chevaliers d’industrie,
agents d’affaires véreux, exploiteurs de •
toute catégorie, à l’affût de la poire qui est
devenue rare... Le propriétaire de l’élégant !
repaire a su s’inspirer des circonstances : 3
conscient de remplirson devoir de Français, \
il a augmenté toutes les consommations de
25 centimes...
Si encore, il faisait profiter nos vaillants
troupiers de son excédent de recettes!... ■
Nous soumettons le cas à M. le préfet de
police. . ‘
*
* *
Il y a quelque temps, un clairon du 4e ter-
ritorial, barbu, rencontra dans les rues
d’Auxerre un civil qui l’arrêta et lui dit:
« Dites-moi, mou ami, une question : Etes-
vous content à la caserne? Etes-vous bien
nourri ? Tout va-t-il comme vous le désirez ?
— Je vous dirai, franchement, monsieur,
repartit le clairon barbu, que nous ne
sommes pas mal, et que tout irait bien,
n’était cette-vache de colonel!! » Le civil
reste abasourdi. Le clairon le laisse et s’en
va. Un sergent qui de loin avait vu la scène,
s’approche alors du clairon 'et lui dit: i
« Sais-tu à qui tu viens de parler? — Non. —
Eh bien, c’est au colon, commandant la
place d’Auxerre. Que t’a-t-il dit? » Le
clairon lui raconte la conversation.
« Eh bien, mon colon, tu es frais ! Que vas-
tu écoper?!... Un bon conseil à toutes fins
utiles, va donc te faire raser! » Le clairon
se rend chez le plus prochain coiffeur et,
de là, court prévenir ses collègues de la i
« clique » de se faire tous raser de frais.
Le lendemain matin, au petit jour, le co-
lonel est à la caserne : « Que pas un clairon
ne manque, faites venir ceux qui sont en
ville et rassemblez-les tous. Un quart
d’heure après, tous les clairons du 37e i
étaient alignés, astiqués comme pour la
garde, rasés de frais, l’air parfaitement
innocent... Le colonel s’en est allé furieux,
sans avoir pu reconnaître celui qui l’avait
traité de « vache » et sans pouvoir trouver
à redire à leur tenue.
*
* *
La semaine prochaine Fantasio réparai- '
tra ; un Fantasio guerrier, mais toujours
fantaisiste, ironique et tendre. Pour éviter
à nos lecteurs ce qui s’est produit pour le
Rire rouge dont les premiers numéros ont
fait défaut de toutes parts, nous les enga-
geons à le retenir dès maintenant chez
leurs libraires.
*
* *
Apposez LE TIMBRE DE LA CROIX-ROUGE*
au profit des blessés, sur toutes vos lettres,
ne l’oubliez pas.
Eole.
ancienne GRANDE
DENTIFRICE
à /a GLYCÉRINE
MARQUE FRANÇAISE