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https://doi.org/10.11588/diglit.25444#0310
le requin. — Merci de votre dernier envoi, mon cher confrère : ces quarante bébés étaient d’un
tendre... Dessin de Leo-Lechevallier.
que j’étais un négligent, un propre à rien
à qui il était impossible de rien confier
d’un peu sérieux, un voyou qui foulait aux
pieds les intérêts les plus sacrés. Quand ce
fut un peu calmé, je demandai des explica-
tions; alors Jeanfourné, à court d’épithètes
injurieuses, me dit en détachant ses syl-
labes : « Par suite de ton inqualifiable négli-
gence, tu m’as marié avec Marie-Thérèse
Chaugournu, ma belle sœur, au lieu de me
marier avec Biquette qui s’appelle, elle
Thérèse-Marie Chaugournu. » J’insinuai
que cela n’avait pas une gravité exception-
nelle pour la suite des opérations et qu’a-
près la guerre on arrangerait tout cela.
Cette opinion ralluma la fureur de Jean-
fourné. « Non, mais regardez-le, il est con-
tent de lui ; c’est pourtant du propre ce
que tu as fait. T’en doutes-tu seulement?
Non? Eh bien ! je vais te le dire, moi. Com-
prends-tu, bougre d’idiot, que, par suite de
l’erreur de personne dont tu ne t’es même
pas rendu compte, la pauvre Biquette est
toujours fille-mère, que mon gosse est tou-
jours un enfant naturel ? D’autre part,
comme Biquette est probablement enceinte
de nouveau, l’enfant qui naîtra sera un
enfant naturel, naturel et adultérin puisque
moi, son père, je suis marié, mais pas avec
sa mère! Quant à moi, je suis tout simple-
ment adultère et je vis, en concubinage
avec ma propre belle-sœur.
Jeanfourné fit une pause, puis il reprit :
« Ce n’est pas tout : ma belle-sœur, elle,
était mariée depuis quelques jours, de sorte
qu’elle est bigame!
Ah ! on peut dire que tu travailles bien,
toi, quand tu t’y mets. » Henri Christian.
GRAVE
Mm* PIPELET ET LA GUERRE
de 800 kilos et il n’est pas mort.
— Heureusement que c’était un gas solide.
Dessin de Jean Arna.
par le sous-lieutenant Rouqüayrol.
tendre... Dessin de Leo-Lechevallier.
que j’étais un négligent, un propre à rien
à qui il était impossible de rien confier
d’un peu sérieux, un voyou qui foulait aux
pieds les intérêts les plus sacrés. Quand ce
fut un peu calmé, je demandai des explica-
tions; alors Jeanfourné, à court d’épithètes
injurieuses, me dit en détachant ses syl-
labes : « Par suite de ton inqualifiable négli-
gence, tu m’as marié avec Marie-Thérèse
Chaugournu, ma belle sœur, au lieu de me
marier avec Biquette qui s’appelle, elle
Thérèse-Marie Chaugournu. » J’insinuai
que cela n’avait pas une gravité exception-
nelle pour la suite des opérations et qu’a-
près la guerre on arrangerait tout cela.
Cette opinion ralluma la fureur de Jean-
fourné. « Non, mais regardez-le, il est con-
tent de lui ; c’est pourtant du propre ce
que tu as fait. T’en doutes-tu seulement?
Non? Eh bien ! je vais te le dire, moi. Com-
prends-tu, bougre d’idiot, que, par suite de
l’erreur de personne dont tu ne t’es même
pas rendu compte, la pauvre Biquette est
toujours fille-mère, que mon gosse est tou-
jours un enfant naturel ? D’autre part,
comme Biquette est probablement enceinte
de nouveau, l’enfant qui naîtra sera un
enfant naturel, naturel et adultérin puisque
moi, son père, je suis marié, mais pas avec
sa mère! Quant à moi, je suis tout simple-
ment adultère et je vis, en concubinage
avec ma propre belle-sœur.
Jeanfourné fit une pause, puis il reprit :
« Ce n’est pas tout : ma belle-sœur, elle,
était mariée depuis quelques jours, de sorte
qu’elle est bigame!
Ah ! on peut dire que tu travailles bien,
toi, quand tu t’y mets. » Henri Christian.
GRAVE
Mm* PIPELET ET LA GUERRE
de 800 kilos et il n’est pas mort.
— Heureusement que c’était un gas solide.
Dessin de Jean Arna.
par le sous-lieutenant Rouqüayrol.