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https://doi.org/10.11588/diglit.25444#0619
LA VRAIE JOURNÉE DU POILU
Lettre du front. — Ma vie actuelle ne diffère
guère de celle que je menais à Paris. Le matin,
après avoir pris mon café au lit, je m’habille en
hâte, car je suis toujours un peu en retard...
... et je saute dans l’autobus qui passe juste
devant ma porte.
J'en descends dans les quartiers riches que je
traverse à, pied pour arriver bientôt aux bar-
rières...
... quartiers excentriques où se trouve située
mon usine. Des chemins défoncés et boueux (à
quoi songe donc le conseil municipal?) et j’arrive
enfin à mon usine où je m’installe à mon boulot.
Comme à Paris, un maudit voisin m’assomme
avec une espèce de piano mécanique qu’il vient
d’acheter et qu’il ne cesse de faire fonctionner
(cela s’appelle une mitrailleuse). Je passerai sur
mille autres désagréments et accidents qui arri-
vent chaque jour dans une grande entreprise.
Vers six heures, sortie générale du personnel...
AU COIN DU FEU
Malheureusement, il existe depuis plus d’un
an, une inimitié entre nos ouvriers et ceux d’une
usine voisine située à moins de cinquante mètres,
et ce sont, presque chaque jour, des disputes, des
rixes regrettables...
Je vous quitte, car j’ai quelques ordres à donner.
Agréez, cher monsieur, etc...
Texte et dessins exécutés sur le front par G. P avis.
En somme, dans les tranchées..., vous remuez !... Il y a le feu de l’action..., ça vous réchauffe ! ! !
Aussi, sur le front, nous vous plaignions beaucoup de passer l’hiver sans bouger ! 1!
Dessin de M. Saüvats».
Lettre du front. — Ma vie actuelle ne diffère
guère de celle que je menais à Paris. Le matin,
après avoir pris mon café au lit, je m’habille en
hâte, car je suis toujours un peu en retard...
... et je saute dans l’autobus qui passe juste
devant ma porte.
J'en descends dans les quartiers riches que je
traverse à, pied pour arriver bientôt aux bar-
rières...
... quartiers excentriques où se trouve située
mon usine. Des chemins défoncés et boueux (à
quoi songe donc le conseil municipal?) et j’arrive
enfin à mon usine où je m’installe à mon boulot.
Comme à Paris, un maudit voisin m’assomme
avec une espèce de piano mécanique qu’il vient
d’acheter et qu’il ne cesse de faire fonctionner
(cela s’appelle une mitrailleuse). Je passerai sur
mille autres désagréments et accidents qui arri-
vent chaque jour dans une grande entreprise.
Vers six heures, sortie générale du personnel...
AU COIN DU FEU
Malheureusement, il existe depuis plus d’un
an, une inimitié entre nos ouvriers et ceux d’une
usine voisine située à moins de cinquante mètres,
et ce sont, presque chaque jour, des disputes, des
rixes regrettables...
Je vous quitte, car j’ai quelques ordres à donner.
Agréez, cher monsieur, etc...
Texte et dessins exécutés sur le front par G. P avis.
En somme, dans les tranchées..., vous remuez !... Il y a le feu de l’action..., ça vous réchauffe ! ! !
Aussi, sur le front, nous vous plaignions beaucoup de passer l’hiver sans bouger ! 1!
Dessin de M. Saüvats».