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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1916 (Nr. 59-111)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25445#0017
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Ainsi ne crains pas de réclamer d’elle toutes les voluptés aux-
quelles une bouche peut prétendre, des lèvres et une langue
participer. Je dois t’avouer, pour terminer, qu’elle n’est pas très
jeune, quoique encore verte, et je crains que le voyage ne la
fatigue beaucoup. Inutile de' te parler de ses succès dans le
monde : ils sont légendaires. Elle est la reine de nombreux
festins et figure toujours à une place d’honneur. Elle a même la
faveur des rois qui dédaignent rarement de l’accueillir dans
leur palais. Et ceci s’accorde mal avec ce que je t’écrivais d’elle
plus haut au sujet de ses goûts modestes et de son désir de rester
cloîtrée au fond de son parc et d’y vivre oubliée, loin du monde
et de ses fourchettes. C’est donc une femme comme les autres,
pleine de contradictions, d’imprévu, une « marraine » très
paradoxale.

En même temps qu’elle, je t’envoie, par lettre recommandée,
quelques gaz hilarants qui feront éclater ou crever de rire
messieurs les Boches. Comme ce sont des gens mal éduqués et
qui ignorent le tact, les leurs n’ont réussi jusqu’à présent qu’à
nous suffoquer quelquefois, et ce qui est plus navrant, à nous
faire pleurer.

Ton vieil ami, Henri Burgalat.

EXCUSE

— Y m’a prise de force...; mais je l’ai fait prisonnier!

Dessin de R. Vioit.

LOGIQUE

— Huit sous!... J’ai lu dans mon journal que le poisson diminuait.

— Ben, ça se voit, je crois : vous les trouvez pas encore assez petits

pour le prix? Dessin de M. Radigukt.

LE MOULAGE

L’histoire est gaillarde, mais il y a façon de la conter, même
en guerre.

Rabourdon, déluré luron, célibataire endurci et grand ama-
teur de femmes, avaitla réputation d’ètre le plus salé Picard de X...,
en Picardie. Ses bonnes fortunes ne se comptaient plus et ses
aventures ne se contaient que tout bas, vu que, toujours sca-
breuses, elles bousculaient assez vivemeut la pudeur. Au demeu-
rant, fort brave homme et dédaigneux du qu’en-dira-t-on, il pas-
sait dans la vie sans « s’en faire », mais en « s’en donnant » le
plus qu’il pouvait.

Rabourdon n’avait qu’iln travers : il était collectionneur et,
comme tel, il avait imaginé un ensemble de singuliers bibelots...
Il avait obtenu de toutes les beautés qui lui concédaient leurs
faveurs l’autorisation de conserver en moulage l’image de leurs
charmes les plus abondants ; et un répertoire soigneusement, tenu
lui permettait, avec date à l’appui, de mettre un nom, si j’ose
dire, sur chacun des objets de sa collection callipyge. On le voit,
Rabourdon cultivait le souvenir. Faut-il ajouter qu’ayant spécia-
lement conservé la mémoire d’une maîtresse qu’il avait particu-
lièrement aimée, la pièce la plus rare de sa collection était un
agréable « jumeau » sur lequel se trouvait cette simple inscrip-


Pisqu’y a un Dieu allemand, sûr qu’i doit y avoir un p’tit Noël boche.

Dessin de Le Houbllbub.

— Cela vous prive de ne pouvoir passer votre
après-midi au café, n’est-ce pas ?

— Oui, beaucoup..., mais je me rattrape avec

de bonnes cigarettes roulées dans de l’excellent
papier Zig-Zag. Dessin de Manvrbdimi.
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