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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0013
INVENTIONS NOUVELLES
LES CRISES
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
Une politesse en vaut une autre. L’Allemagne ayant fait des
avances à la France, à l’Angleterre, à l’Italie et à la Russie, ces
quatre puissances ont résolu de faire des avances sur tout leur
front ; les avances, sur certains points, seraient de plusieurs
kilomètres. La diplomatie, une fois de plus, sera ainsi satisfaite.
Quant aux neutres, l’Allemagne espère qu’ils répondront à ses
avances par des avances sur titres.
* * Pour économiser le charbon, des essais de chauffage en
commun vont être tentés prochainement par la ville de Paris.'
On avait proposé, tout d’abord, d’établir sous la Seine, à
Charenton, un unique et formidable chauffe-bain. La Seine,
ainsi transformée en fleuve équatorial, aurait eu, sur le climat
de la région parisienne, la douce influence d’un gulf-stream. On
s’est heurté, malheureusement, à l’opposition des marchands de
pommes qui exercent leur commerce au moyen de péniches :
les pommes cuites se conservant assez mal. Les œufs, également
transportés par bateaux, seraient arrivés durs à Paris. Par
contre, les bains froids et les bateaux lavoirs proposaient de
subventionner l’entreprise. C’est toutefois le service dés pêcheurs
qui a fait échouer definitivement ce projet fluvial. D’après son
rapport, il paraît, en effet, que nos poissons
parisiens n’auraient pas supporté cette
épreuve et qu’ils auraient été remplacés
rapidement par des caïmans dont les ébats
constitueraient un véritable danger pour
la batellerie et les voyageurs de bateaux-
mouches.
Le Conseil municipal s’est donc rallié,
en dernier lieu, à un projet qui donnera
satisfaction à tout le monde : on chauffera
les grands réservoirs d’eau de source qui
alimentent la capitale et qui distribueront
ainsi de l’eau chaude à domicile tout en
répandant une douce chaleur dans les im-
meubles et le sous-sol parisiens.
En conséquence, la vente de charbon aux
particuliers sera supprimée dès le mois
prochain.
Ajoutons, d’autre part, qu’étant donnée
l’urgence, les travaux de chauffage en
commun seront terminés dès 1925, à moins
d’événements imprévus, et l’installation
prête à fonctionner pour le début de l’été-
* * * Le Beau voyage est un nouveau
modèle de pharecinéma pour automobiles,
projetant, la nuit, sur la pluie ou le brouil-
LE FORGERON DE LA PAIX
( Vieille rengaine.)
— Moi, ce que je trouve chic dans les crises, c’est qu’elles se com-
battent. Ainsi, avec le nouvel éclairage restreint, du diable si on peut voir
que je n’ai pas changé de chemise depuis six semaines à cause de la
crise du blanchissage. Dessin de L. Kern.
C EST UN MOYEN
C’est pour la paix Boche que je travaille,
De mes canons visant la Liberté :
Je façonne l’acier qui lance la mitraille
Et ne forge des fers que pour l’Humanité !
Dessin de O’Galop.
— Que signifie, Marie, cette débauche d’allu-
mettes? Et tout cela pour cuire un œuf!
— Mais, madame, c’est pour économiser le
gaz!... Dessin de F. Jobbé-Duval.
lard, des paysages de l’Egypte ou des Indes.
Le paysage se déroule à la vitesse de l’au-
tomobile, le mécanisme du cinéma étant
commandé par la roue avant de la voiture.
On peut ainsi, sans grands frais, accomplir
de délicieux voyages la nuit dans, les pays
les plus ingrats et les contrées les plus
arides du Nord dç la France.
Un second phare du. modèle ordinaire
éclaire le sol même de la route, permet-
tant au chauffeur de se diriger.
Ajoutons enfin que, par temps de brouil-
lard, ce paysage factice, loin de gêner le
conducteur, lui permet au contraire de
savoir exactement à quelle vitesse il marche.
Si les voyageurs de l’auto peuvent s’aban-
donner à la douce illusion du <■ beau
voyage », il est recommandé toutefois au
chauffeur de ne jamais perdre la notion de
la réalité lorsqu’il se trouve brusquement
en présence d’un tas de neige sur les bords'
du Gange ou d’un estaminet à volets verts,
surgissant entre le Sphinx et la grande
Pyramide.
* * Rappelons à tous les amateurs de
théâtre que la nouvelle jumelle à rayons X,
malgré son prix élevé, permet de réaliser
de sérieuses économies en prenant de mau-
vaises places à bon marché.
Grâce à la jumelles à rayons X, on peut
voir, en effet, la scène à travers la cloison
d’une baignoire ou derrière un rang de
dames ayant conservé leur chapeau. Cette
jumelle s’impose à toute personne bien
élevée qui désire éviter toute discussion
avec le contrôle du théâtre ou avec ses voi-
sines.
Après l’impôt sur les chiens, voici que
l’on propose l’impôt sur les insectes para-
sites, progressif et par catégories. Cet impôt
— pas plus que celui sur les maladies con-
tagieuses, qui est à l’étude — n’est, à pro-
prement parler, antidémocratique, comme'
on l’a prétendu. Il nous parait s’inspirer,
au contraire, du plus légitime souci de l’hy-
giène et de la santé publiques, les contri-
buables ayant tout intérêt à s’en libérer le
plus vite possible.
Par contre, disons-le bien haut, nous
trouvons illogique d’imposer davantage les
plantes grasses que les autres dans nos
appartements, la graisse n’étant pas, en
pareil cas, un signe de richesse, comme on
l’a prétendu à la Chambre.
* * * C’est le mois prochain, rappelons-
e, que des représentations vont être sou-
mises au roi de Grèce par les puissances
de l’Entente avec le concours des princi-
paux artistes de la Comédie-Française, de
Covent-Garden et de la Scala de Milan.
Elles seront, paraît-il, fort brillantes.
* * ^ Interrogés par leurs électeurs, plu-
sieurs députés ont affirmé que, dans leur
esprit, la suppression définitive de l’alcool
ne visait que l’industrie des thermomètres.
Le syndicat des fabricants de thermomè-
tres, particulièrement visé, tiendra, du reste,
une séance de protestation mardi prochain.
A un moment où le mercure devient hors
de prix, la mesure préconisée serait, en
effet, un arrêt de mort pour cette petite
mais courageuse industrie, qui serait ainsi
sacrifiée pour donner satisfaction à l’opi-
nion. publique.
* * * Rappelons à tous les automobi-
listes que la nouvelle plaque Touring-Club
pour mauvais hôtels représente deux os
de côtelettes en croix surmontés d’une
tête de mort. Elle rappelle les plaques clas-
siques posées sur les poteaux de lignes
électriques qui isolent des fils de force.
Elle porte également la mention habituelle :
« Attention. Danger de mort. » C’est -là
une courageuse initiative qui sera bien
accueillie par les automobilistes.
G. DE Pawlowsky.
LES CRISES
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
Une politesse en vaut une autre. L’Allemagne ayant fait des
avances à la France, à l’Angleterre, à l’Italie et à la Russie, ces
quatre puissances ont résolu de faire des avances sur tout leur
front ; les avances, sur certains points, seraient de plusieurs
kilomètres. La diplomatie, une fois de plus, sera ainsi satisfaite.
Quant aux neutres, l’Allemagne espère qu’ils répondront à ses
avances par des avances sur titres.
* * Pour économiser le charbon, des essais de chauffage en
commun vont être tentés prochainement par la ville de Paris.'
On avait proposé, tout d’abord, d’établir sous la Seine, à
Charenton, un unique et formidable chauffe-bain. La Seine,
ainsi transformée en fleuve équatorial, aurait eu, sur le climat
de la région parisienne, la douce influence d’un gulf-stream. On
s’est heurté, malheureusement, à l’opposition des marchands de
pommes qui exercent leur commerce au moyen de péniches :
les pommes cuites se conservant assez mal. Les œufs, également
transportés par bateaux, seraient arrivés durs à Paris. Par
contre, les bains froids et les bateaux lavoirs proposaient de
subventionner l’entreprise. C’est toutefois le service dés pêcheurs
qui a fait échouer definitivement ce projet fluvial. D’après son
rapport, il paraît, en effet, que nos poissons
parisiens n’auraient pas supporté cette
épreuve et qu’ils auraient été remplacés
rapidement par des caïmans dont les ébats
constitueraient un véritable danger pour
la batellerie et les voyageurs de bateaux-
mouches.
Le Conseil municipal s’est donc rallié,
en dernier lieu, à un projet qui donnera
satisfaction à tout le monde : on chauffera
les grands réservoirs d’eau de source qui
alimentent la capitale et qui distribueront
ainsi de l’eau chaude à domicile tout en
répandant une douce chaleur dans les im-
meubles et le sous-sol parisiens.
En conséquence, la vente de charbon aux
particuliers sera supprimée dès le mois
prochain.
Ajoutons, d’autre part, qu’étant donnée
l’urgence, les travaux de chauffage en
commun seront terminés dès 1925, à moins
d’événements imprévus, et l’installation
prête à fonctionner pour le début de l’été-
* * * Le Beau voyage est un nouveau
modèle de pharecinéma pour automobiles,
projetant, la nuit, sur la pluie ou le brouil-
LE FORGERON DE LA PAIX
( Vieille rengaine.)
— Moi, ce que je trouve chic dans les crises, c’est qu’elles se com-
battent. Ainsi, avec le nouvel éclairage restreint, du diable si on peut voir
que je n’ai pas changé de chemise depuis six semaines à cause de la
crise du blanchissage. Dessin de L. Kern.
C EST UN MOYEN
C’est pour la paix Boche que je travaille,
De mes canons visant la Liberté :
Je façonne l’acier qui lance la mitraille
Et ne forge des fers que pour l’Humanité !
Dessin de O’Galop.
— Que signifie, Marie, cette débauche d’allu-
mettes? Et tout cela pour cuire un œuf!
— Mais, madame, c’est pour économiser le
gaz!... Dessin de F. Jobbé-Duval.
lard, des paysages de l’Egypte ou des Indes.
Le paysage se déroule à la vitesse de l’au-
tomobile, le mécanisme du cinéma étant
commandé par la roue avant de la voiture.
On peut ainsi, sans grands frais, accomplir
de délicieux voyages la nuit dans, les pays
les plus ingrats et les contrées les plus
arides du Nord dç la France.
Un second phare du. modèle ordinaire
éclaire le sol même de la route, permet-
tant au chauffeur de se diriger.
Ajoutons enfin que, par temps de brouil-
lard, ce paysage factice, loin de gêner le
conducteur, lui permet au contraire de
savoir exactement à quelle vitesse il marche.
Si les voyageurs de l’auto peuvent s’aban-
donner à la douce illusion du <■ beau
voyage », il est recommandé toutefois au
chauffeur de ne jamais perdre la notion de
la réalité lorsqu’il se trouve brusquement
en présence d’un tas de neige sur les bords'
du Gange ou d’un estaminet à volets verts,
surgissant entre le Sphinx et la grande
Pyramide.
* * Rappelons à tous les amateurs de
théâtre que la nouvelle jumelle à rayons X,
malgré son prix élevé, permet de réaliser
de sérieuses économies en prenant de mau-
vaises places à bon marché.
Grâce à la jumelles à rayons X, on peut
voir, en effet, la scène à travers la cloison
d’une baignoire ou derrière un rang de
dames ayant conservé leur chapeau. Cette
jumelle s’impose à toute personne bien
élevée qui désire éviter toute discussion
avec le contrôle du théâtre ou avec ses voi-
sines.
Après l’impôt sur les chiens, voici que
l’on propose l’impôt sur les insectes para-
sites, progressif et par catégories. Cet impôt
— pas plus que celui sur les maladies con-
tagieuses, qui est à l’étude — n’est, à pro-
prement parler, antidémocratique, comme'
on l’a prétendu. Il nous parait s’inspirer,
au contraire, du plus légitime souci de l’hy-
giène et de la santé publiques, les contri-
buables ayant tout intérêt à s’en libérer le
plus vite possible.
Par contre, disons-le bien haut, nous
trouvons illogique d’imposer davantage les
plantes grasses que les autres dans nos
appartements, la graisse n’étant pas, en
pareil cas, un signe de richesse, comme on
l’a prétendu à la Chambre.
* * * C’est le mois prochain, rappelons-
e, que des représentations vont être sou-
mises au roi de Grèce par les puissances
de l’Entente avec le concours des princi-
paux artistes de la Comédie-Française, de
Covent-Garden et de la Scala de Milan.
Elles seront, paraît-il, fort brillantes.
* * ^ Interrogés par leurs électeurs, plu-
sieurs députés ont affirmé que, dans leur
esprit, la suppression définitive de l’alcool
ne visait que l’industrie des thermomètres.
Le syndicat des fabricants de thermomè-
tres, particulièrement visé, tiendra, du reste,
une séance de protestation mardi prochain.
A un moment où le mercure devient hors
de prix, la mesure préconisée serait, en
effet, un arrêt de mort pour cette petite
mais courageuse industrie, qui serait ainsi
sacrifiée pour donner satisfaction à l’opi-
nion. publique.
* * * Rappelons à tous les automobi-
listes que la nouvelle plaque Touring-Club
pour mauvais hôtels représente deux os
de côtelettes en croix surmontés d’une
tête de mort. Elle rappelle les plaques clas-
siques posées sur les poteaux de lignes
électriques qui isolent des fils de force.
Elle porte également la mention habituelle :
« Attention. Danger de mort. » C’est -là
une courageuse initiative qui sera bien
accueillie par les automobilistes.
G. DE Pawlowsky.