SERVICE CIVIL
Les femmes boches mobilisées doivent le salut
militaire à leurs chefs. (Les journaux.)
POUR LA PAIX
— Qu’est-ce qui vous prend tout d’un coup à vouloir nous imposer
la paix ?
— Je vais vous dire... : maintenant nous avons trop d’or et on veut
nous le reprendre. Dessin de M. Radiguet.
— Dites donc, vous, vous ne pouvez pas me saluer ?
— Mais, lieutenant, on ne fait pas partie de l’armée du salut!
Dessin de Harley.
Alors il se mit à tourner autour de la table en faisant des
passes magnétiques.
. Les rideaux tirés plongeaient la pièce dans une pénombre
propice. Le Doctor marmottait : « Dormez, je le veux... endor-
mez-vous... ça y est... ça vient... je le veux, je le veux... »
Il roulait des yeux de boules de billard, il fronçait les sourcils,
il plongeait les mains en avant, les doigts écartés, il se baissait,
il se dressait, il tournait, il soufflait. Quand il jugea que toute sa
famille' était plongée dans les profondeurs du sommeil hypno-
tique, il cria :
— Mes enfants, commençons notre somptueux déjeuner. Voici
d’abord un magnifique gigot entrelardé, farci et truffé.
Frau Babach prit le grand couteau et, dans un plat vide, découpa
des tranches imaginaires.
— Heinrich, vous jetez de la sauce sur la table, dit sévère-
ment le Doctor, veuillez couper du pain et en donner à vos
frères et sœurs.
Heinrich se leva, prit une boule de son dans le vide, fit sem-
blant d’y tailler des morceaux et les distribua tout autour
de lui.
— Ne mangez pas si vite, Walkyrie, vous allez vous étouffer.
Le second plat, mes enfants, sera des saucisses de Strasbourg
RESSERREMENT MINISTERIEL
Ce n’est pas malheureux ! La guerre va enfin commencer
Dessin de G. Hautot.
VERMOUTH
ASTI-S PU MANTE
Les femmes boches mobilisées doivent le salut
militaire à leurs chefs. (Les journaux.)
POUR LA PAIX
— Qu’est-ce qui vous prend tout d’un coup à vouloir nous imposer
la paix ?
— Je vais vous dire... : maintenant nous avons trop d’or et on veut
nous le reprendre. Dessin de M. Radiguet.
— Dites donc, vous, vous ne pouvez pas me saluer ?
— Mais, lieutenant, on ne fait pas partie de l’armée du salut!
Dessin de Harley.
Alors il se mit à tourner autour de la table en faisant des
passes magnétiques.
. Les rideaux tirés plongeaient la pièce dans une pénombre
propice. Le Doctor marmottait : « Dormez, je le veux... endor-
mez-vous... ça y est... ça vient... je le veux, je le veux... »
Il roulait des yeux de boules de billard, il fronçait les sourcils,
il plongeait les mains en avant, les doigts écartés, il se baissait,
il se dressait, il tournait, il soufflait. Quand il jugea que toute sa
famille' était plongée dans les profondeurs du sommeil hypno-
tique, il cria :
— Mes enfants, commençons notre somptueux déjeuner. Voici
d’abord un magnifique gigot entrelardé, farci et truffé.
Frau Babach prit le grand couteau et, dans un plat vide, découpa
des tranches imaginaires.
— Heinrich, vous jetez de la sauce sur la table, dit sévère-
ment le Doctor, veuillez couper du pain et en donner à vos
frères et sœurs.
Heinrich se leva, prit une boule de son dans le vide, fit sem-
blant d’y tailler des morceaux et les distribua tout autour
de lui.
— Ne mangez pas si vite, Walkyrie, vous allez vous étouffer.
Le second plat, mes enfants, sera des saucisses de Strasbourg
RESSERREMENT MINISTERIEL
Ce n’est pas malheureux ! La guerre va enfin commencer
Dessin de G. Hautot.
VERMOUTH
ASTI-S PU MANTE