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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0025
LES “ ROIS ” ROUGES
sur, l’air : Musique de chambre (1).
Voyant venir la Fêt’ des Rois
L’autre nuit, j’inaudissais la guerre
Qui nous privait encore un’ l'ois
D’là bonn’ galette de naguère ;
Et je ronchonnai tant et tant
Que je m’endormis en fin d’compte
Et que j’fis un rêve épatant
Qu’il faut, poilus, que je vous conte.
J'voyais Guillaume; et jTentendais
Dire au nouvel Emp’reur d’Autriche :
» Procur’-toi dTencens au rabais
Et d’là myrrh’, toi qui n’es pas riche ;
Moi, je me chargerai de l’or
(Deux pour cent d’mes cambriolages),
Et moi, Gaspard, et toi, Melchior,
Nous serons les nouveaux Rois Mages !
— « Conv’nu l’encens pour ma quot’-part,
Répondait l’autr’ d’une voix aigre...
Pour la myrrh’, voyez Balthazar :
Qu’il continu’..., puisqu’il est nègre !... »
Guillaume opinait du bonnet
En criant d’un ton sans réplique :
« Qu’on aill’ me quérir Enver-Bey :
C’est lui qui fera l’exotique!... »
Des Anges lançaient, triomphants,
Leurs hosannahs à perdre haleine :
C’étaient les âmes des enfants
Morts depuis quelques mois à peine:
L’un deux, soudain, reconnaissant
Le kaiser rouge et sa séquelle :
u V’ià les massacreurs d’innocents,
Cri’a-t-il : tirons-nous des ailes !... »
Enfin, les trois porteurs d’encens,
D’or et d’myrrhe entraient dans la crèche;
(1) La musique se trouve chez Rouart et
Lerolle, éditeurs, boulevard de Strasbourg.
LA QUESTION DES TRANSPORTS
— Ben quoil... Ça arrive à des gens très bien..le port de Bordeaux est encore plus embou-
teillé que moi ! ! ! Dessin de M. Kadiguet.
Joseph y r’cevait leurs présents
D’une manière plutôt fraîche :
« N’en j’tez plus, disait-il, messieurs,
Les bergers m’ont tiré d’affaire : *
Portez ça chez votr vieux bon Dieu,
Mon p’tit Jésus n’en a que faire!... »
Or, la Sublim' Porte à c’moment
S’enti'ouvrit devant un Bulgare :
C’était l’sympathiqu’ Ferdinand
Qui s’amenait sans crier gare,
Et Mari’ disant : « N’entrez pas! »
Sur son p’tiot crispait son étreinte.
« Vous v’nez trop tôt, monsieur Judas;
Vous repass’rez dans la S’main’-Sainte !... »
ON POURRAIT PEUT-ÊTRE S ENTENDRE
—. F^>—'■
'Tfeii» J~&yw«. «aitxv/mP4
— Laissez-moi vous causer, mademoiselle! Vous n’avez rien à craindre, puisque j’ai les maifo
pleines... Voyez, j’ai un bidon et mon fiingot. ..
— Mata je pourrais les tenir ! Dessin de F. Jobbé-DvvAi,.
Un abonné essayant de comprendre le nouveau
règlement de la Compagnie du gaz.
Dessin de George-Edward.
Or, sur ces mots, l’on m’ réveilla :
Adieu, Joseph! adieu, Marie!
Je me r’trouvai dans ma cagna
Au fond du bois de la Grurie ;
Et je m’disais : « Dans mon fiingot,
Au lieu d’pruneaux j’mettrai des fèves
Lorsque nous « tirerons » — bientôt —
Les Rois... que j’ai vus dans mon rêve ! »
Théodore Botrel.
Le Rire accepte pour le Front des
ABONNEMENTS SPÉCIAUX DE TROIS MOIS
au prix de DEUX FRANCS CINQUANTE. Il
suffit d'envoyer, avec l'adresse exacte, un
mandat ou des timbres français au
DIRECTEUR DU TflTfE,
1, rue de Choiseul, Paris.
sur, l’air : Musique de chambre (1).
Voyant venir la Fêt’ des Rois
L’autre nuit, j’inaudissais la guerre
Qui nous privait encore un’ l'ois
D’là bonn’ galette de naguère ;
Et je ronchonnai tant et tant
Que je m’endormis en fin d’compte
Et que j’fis un rêve épatant
Qu’il faut, poilus, que je vous conte.
J'voyais Guillaume; et jTentendais
Dire au nouvel Emp’reur d’Autriche :
» Procur’-toi dTencens au rabais
Et d’là myrrh’, toi qui n’es pas riche ;
Moi, je me chargerai de l’or
(Deux pour cent d’mes cambriolages),
Et moi, Gaspard, et toi, Melchior,
Nous serons les nouveaux Rois Mages !
— « Conv’nu l’encens pour ma quot’-part,
Répondait l’autr’ d’une voix aigre...
Pour la myrrh’, voyez Balthazar :
Qu’il continu’..., puisqu’il est nègre !... »
Guillaume opinait du bonnet
En criant d’un ton sans réplique :
« Qu’on aill’ me quérir Enver-Bey :
C’est lui qui fera l’exotique!... »
Des Anges lançaient, triomphants,
Leurs hosannahs à perdre haleine :
C’étaient les âmes des enfants
Morts depuis quelques mois à peine:
L’un deux, soudain, reconnaissant
Le kaiser rouge et sa séquelle :
u V’ià les massacreurs d’innocents,
Cri’a-t-il : tirons-nous des ailes !... »
Enfin, les trois porteurs d’encens,
D’or et d’myrrhe entraient dans la crèche;
(1) La musique se trouve chez Rouart et
Lerolle, éditeurs, boulevard de Strasbourg.
LA QUESTION DES TRANSPORTS
— Ben quoil... Ça arrive à des gens très bien..le port de Bordeaux est encore plus embou-
teillé que moi ! ! ! Dessin de M. Kadiguet.
Joseph y r’cevait leurs présents
D’une manière plutôt fraîche :
« N’en j’tez plus, disait-il, messieurs,
Les bergers m’ont tiré d’affaire : *
Portez ça chez votr vieux bon Dieu,
Mon p’tit Jésus n’en a que faire!... »
Or, la Sublim' Porte à c’moment
S’enti'ouvrit devant un Bulgare :
C’était l’sympathiqu’ Ferdinand
Qui s’amenait sans crier gare,
Et Mari’ disant : « N’entrez pas! »
Sur son p’tiot crispait son étreinte.
« Vous v’nez trop tôt, monsieur Judas;
Vous repass’rez dans la S’main’-Sainte !... »
ON POURRAIT PEUT-ÊTRE S ENTENDRE
—. F^>—'■
'Tfeii» J~&yw«. «aitxv/mP4
— Laissez-moi vous causer, mademoiselle! Vous n’avez rien à craindre, puisque j’ai les maifo
pleines... Voyez, j’ai un bidon et mon fiingot. ..
— Mata je pourrais les tenir ! Dessin de F. Jobbé-DvvAi,.
Un abonné essayant de comprendre le nouveau
règlement de la Compagnie du gaz.
Dessin de George-Edward.
Or, sur ces mots, l’on m’ réveilla :
Adieu, Joseph! adieu, Marie!
Je me r’trouvai dans ma cagna
Au fond du bois de la Grurie ;
Et je m’disais : « Dans mon fiingot,
Au lieu d’pruneaux j’mettrai des fèves
Lorsque nous « tirerons » — bientôt —
Les Rois... que j’ai vus dans mon rêve ! »
Théodore Botrel.
Le Rire accepte pour le Front des
ABONNEMENTS SPÉCIAUX DE TROIS MOIS
au prix de DEUX FRANCS CINQUANTE. Il
suffit d'envoyer, avec l'adresse exacte, un
mandat ou des timbres français au
DIRECTEUR DU TflTfE,
1, rue de Choiseul, Paris.