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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0047
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DEVANT LA MUSE DE l’hI8T0IRE

— J’en appelle à ma soeur de la Musique : avec des notes justes et des notes fausses, il n'y a pas moyen de faire un accord.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Aimez-vous les sous-§ecretaires d’Etat? On en a mis partout.
Nous avons des tas de sous-secrétaires d’Etat. Mais, je prétends
qu’il nous en faut encore un : ce serait le sous-secrétaire d'Etat
à la Repopulation.

C’est très joli de parer — ou d’y tâcher— à la pénurie de char-
bon, de munitions, d’argent, etc., etc. Mais la pénurie d’en-
fants n’est pas moins désastreuse. Et cette crise devient
effrayante! A nous donc l’homme politique qui repeuplera à
coups de discours et de circulaires, — si, toutefois, ces coups-là
peuvent être efficaces.

Le sous-secrétariat de la Repopulation sera le véritable sym-
bole de l’union sacrée et de la fusion des partis. Chez lui, pas
de politique, sinon celle des résultats.

Quelle œuvre magnifique s’offre à lui !

C’est que, de toutes les branches de l’activité nationale, c’est
celle de la reproduction qui détient le record du marasme... Là
aussi, il y a une crise des transports, et laquelle ! 11 faudra son-
ger à créer de nouvelles voies de communication entre l’égoïsme
masculin et la Cythère conjugale, voire, le long des quais, dimi-
nuer, au lieu de l’augmenter, le nombre des grues.

De même que M. Albert Thomas, le sous-secrétaire d’Etat
chargé de la repopulation créera des usines avec travail, non
seulement de nuit, mais encore de jour... Les ouvriers et
ouvrières se relayeront par équiques et travailleront avec toule
l’ardeur que le Gouvernement est en droit d’attendre des vrais
patriotes. Naturellement, il y aura des contrôleurs de la main-
d’œuvre, — qui veilleront à ce que des notaires R.A.T. et des
ecclésiastiques de l’auxiliaire ne s’embusquent pas dans ces ate-
liers de la Défense nationale. Pas d’inutiles, pas de faux spécia-
listes ! Et, partout, la consigne sera : Des poupons, des nour-
rissons ! Ce sera le règne de la surproduction !...

• Le sous-secrétaire d’Etat, lui, ne travaillera qu’à la Chambre
des députés. Il répondra aux interpellations, évitera les écorces
d’orange et proscrira les bocks de la buvette parlementaire. Mais
les Accambray, les Brizon et autres Jean Bon l’accuseront de
mal repeupler... Roux-Costadau lui dira, dans son langage apo-
calyptique : t

— Vous ne cueillez pas assez de fruits à l’arbre de la béati-
tude !

Malheureux sous-secrétaire ! Il redoublera de circulaires et
s'étonnera que la France ne se repeuple pas par la papeiasse...
Un jour, comme ce malheureux Sembat, il s’écroulera lamen-
tablement, sans même pouvoir dire : « C’est la faute aux sous-
marins ! »

Tout de même, comme dirait Calino, que de millions de petits
Français sont morts dans l’eau avant d’être nés ! Ils ont été tor-
pillés, les pauvres, et M. Wilson ne s’en est pas ému...

Note. — Vous verrez que si, un jour, nous avons un sous-
secrétaire d’Etat à la repopulation, ce sera un vieux garçon
ennemi des femmes et des enfants.

En France, c’est toujours comme ça !

* * # En attendant, l’armée de ces dames et demoiselles enva-
hit pacifiquement le « domaine économique ».

Le brave doyen d’âge du Sénat, M. Latappy, l’a dit en termes

congrus :

— Place aux femmes !

Et j’ajouterai :

— Vivent les féminettes !

Car ces remplaçantes nous remplacent le mieux du monde...
J’en suis même à me demander si les hommes, ce n’est pas du
superflu. Voyez avec quelle facilité on se passe de nous !

Les mécanots ont disparu : place aux mécanottes !

Les gaziers se sont évaporés : à nous les gazières !

Les vitriers sont cassés : saluons les vitriolettes !

Les chauffeurs sont périmés : psst ! chauffeuses!

Partout des femmes! Seulement, elles ne sont pas commodes...
A peine nous ont-elles remplacés — et comment! — qu’elles ont
adopté la plupart de nos défauts... Combien se sont mises à lever
le coude, ce qui est beaucoup plus vilain que de lever la jambe.
Et elles se mettent en grève avec une désinvolture qui prouve
que leur éducation politique n’est plus à faire. Elles sont lan-
cées, et quelques-unes iront loin. Car, enfin, par quelles étapes
ont passé la plupart de nos hommes d’Etat? Les voici :

1° Gréviste ;

2° Fonctionnaire syndical ;

3° Martyr du prolétariat et publiciste ;

4° Député:

5° Ministre (ou tout au moins sous-secrétaire d’Etat).

Voilà qui tourne la tête à quelques-unes de nos tourneuses
d’obus... Elles se voient déjà portant un sous-portefeuille au lieu
d’un obus do ffO, — et c’est, évidemment, plus léger.
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