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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0053
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MISE SOUS SÉQUESTRE

UNE BONNE AVEN 1ERE

Gustave n’était pas -un méchant homme, mais il était comme
tous les hommes : égoïste, léger et confiant. Son égoïsme se tra-
duisait par une jalousie féroce au sujet d’une maîtresse à qui il
servait une rente stricte et dont il se croyait en droit de récla-
mer, en échange, une non moins stricte fidélité; de sa légèreté,
il donnait les preuves les plus diverses en courant après tous les
cotillons qui passaient dans son horizon; enfin, sa confiance était
telle que, comme -tous les cocus, et malgré sa jalousie, aucun
soupçon sérieux ne l’effleurait relativement à la conduite de
Jabotte, sa maîtresse. J’ai dit que Gustave était comme tous les
hommes. Ces rapides aperçus de psychologie vous en auront, je
pense, convaincus.

Jabotte avait une femme de chambre qui portait avec distinc-
tion le joli prénom de Martine. C’était une brunette vive et
délurée, au visage frais et dont on ne savait ce qui était le
plus impertinent du nez pointant vers le ciel ou des fossettes
ponctuant son sourire. Elle était prévenante, montrait envers
Gustave des égards tout particuliers et possédait déjà un assez
joli jeu d’œillades : langoureuses, enflammées, tendres, pudiques,
assassines, etc. Elle avait encore une spécialité : c’était de vous
aider à mettre votre pardessus. Sa main, qui se glissait pour tirer

l’embusqué. — Évidemment, la photo est bien; c’est le cadavie boche
qu’a remué. Dessin de R. de Valério.

le veston par-dessous, tâtonnait, ingénue, et Gustave, plus d’une
fois, en avait été tout révolutionné.

Les hommes sont traîtres. Un jour que Jabotte était sortie,
Gustave, qui le savait, se présenta à dessein chez elle, pavé des
pires intentions.

— Madame est sortie, dit Martine qui était venue lui ouvrir.

— Tant mieux, fit Gustave.

Martine sourit.

— Pourquoi?

— Parce que j’aurai le plaisir de faire un instant la causette
avec vous.

Et tout de suite il ajouta, car il ignorait l’art des préparations :

— Ma petite Martine, vous êtes tout à fait ravissante.

Elle rougit,

— Monsieur...

— N’est-ce pas que
vous aimez à rire?

Elle choisit dans
son répertoire une œil-

— C'est très curieux, je ne puis voir vos pieds sans avoir les larmes aux yeux.

— C’est pas épatant, monsieur le major : j’ai des oignons. Dessin de J. J. Rodssao.

— Rentrer ? !... Tu parles !... Penses-tu que je
vais laisser là mon cahier de papier Zig-Zagf!!.,.

Dessin de Manfredipu.
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