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LE CORSAIRE BOCHE
Il y avait déjà leur paix, en fait de bateau truqué...
LE RIRE DE LA SEMAINE
Au fond, nous autres Alliés, nous nous payons de mots...
Ainsi, en Grèce, nous sommes ficelés par ce mot d’un humoriste :
— Dire qu'un jour Y Ernest Renan pourrait bombarder l’Acro-
pole !
Et après ?
En attendant, Constantin nous réclame Cythère...
Il faut dire que les vénizélistes et nos marins ont posé, il y
a quelques mois, un Départ pour Cythère en Watteau, je veux
dire en un bateau qui n’était pas de fleurs. Nous occupons Pile
heureuse où la légende a logé les plus passionnés des amants.
Hélas 1 une fois de plus, la légende est mensongère et la vraie
Cythère n’a rien de folâtre...
De même Lesbos, où nos soldats cherchent en vain pour les
convertir à la bonne loi naturelle d’illusoires prêtresses du
culte de Sapho.
Tout ça, c’est du boniment!
Hélas ! dans cette guerre, il y a loin de la poesie écrite à la
prose vécue... Le pauvre poilu, exilé à Cythère, écrit à ses
amis: « Ça manque de femmes! » Et telle reporteresse, venue de
Paris pour noter des impressions de guerre, trouve qu’à Lesbos
il n’y a que des hommes.
Décevante époque que la nôtre!
En attendant, Constantin réclame... 11 chante, en grec mo-
derne :
C’est Cythèr’, Cythèr’, Cythère,
C’est Cythère qu’il me faut
Oh! oh ! oh !
Et, chose surprenante, sa femme l’v encourage, sans faire sa
Sophie.
Ainsi, les souvenirs de l’antiquité se mélangent aux communi-
qués de cette guerre qui n’est pas de Troie, mais d’au moins
quatorze... Il y a des zouaves sur le mont Olympe; un poste de
T. S. F. fonctionne sur le sublime fronton du Parthénon, des
sous-marins rôdent dans la baie de Salamine, des réservistes
s agitent à Sparte et l’on voit à Athènes des Diogènes qui se
réfugient dans des tonneaux à bière de Munich.
Qu en eût dit Platon? Lui voulait expulser les poètes de la
République. Aujourd’hui, c’est les Boches et les Bochophiles
qu’on devrait chasser d’Athènes.
A moins cependant que Platon, transformé en von Platon, ne
se soit bochisé, lui aussi.
Avec ces diables de Grecs, on ne sait jamais si le casque ae
Minerve ne va pas brusquement s’agrémenter d’une pointe...
* * Est-ce un casque à pointe que porteront les femmes
policières de Breslau ?
La municipalité de cette ville vient, en effet, de créer un corps
spécial de « fliquettes » qui seront chargées de surveiller l’en-
fance et la jeunesse.
Pourquoi pas aussi la vieillesse?
En France, des policières risqueraient de manquer de prestige
et d’autorité. Vous voyez-vous invité à 'suivre au p^oste une gen-
tille petite « ilotière » armée d’un bâton blanc? Je sais des
Parisiens, un peu pervertis, qui demanderaient à être passés a
tabac et qui seraient enchantés de coucher au poste avec la
sous-brigadière.
Mais en Allemagne, il en va autrement.
Les poüzeifraüen seront prises tout ce qu’il y a de plus au
sérieux. Là-bas, on ne badine pas avec l’autorité, même quand
elle est en jupons et je ne donnerais pas cher du Schwob qui
oserait crier devant des policières :
— Mort aux vaches !
Il est peut-être permis, au pays de l’homosexualité, de pincer
un cuirassier de la garde, mais celui qui pincerait le derrière
d’une dame de police serait probablement envoyé au front, ce
qui le changerait.
J'appréhende, à ce point de vue, bien des difficultés, surtout