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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0060
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pour l'après-guerre. M ne suffira pas de ésre . * Tétais h«uis

une brigade de réserva, » il faudra encore prouver «;a a aucune
époque cette brigade n’a été centrale.

* * * Mais vous verrez que tout s arrangera... C’est comme
la question de la surtaxe dans les théâtres, music-halls et ciné-
mas. Des pessimistes avaient dit :

— Le public protestera et ne paiera pas !...

Pas du tout... Elles chantent et nous payons. Le public de-
mande du pain mais exige des jeux. Peut-être trouve-t-il que le
beurre est bien cher, et le charbon bien rare; en tout cas il ne
dira jamais que les bout-de-zâneries sont hors de prix.

Pour les plaisirs, h argent ne manquera jamais.

Le cinéma est le vrai profiteur de la guerre. 11 n’y en a plus
que pour lui... Par exemple, l’Etat a bien tort de le persécuter,
car, sans le cinéma, comment supporterions-nous les horreurs
de 1a. guerre?

C’est d’ailleurs une distraction très économique pour tout le
monde. Ainsi, je propose qu’afin d’épargner la lumière et le
charbon — c’est tout un — l’Etat organise des représentations
cinématographiques monstres. Quel dommage que la galerie des
machines ait disparu ! Tous les soirs vingt mille Parisiens iraient
y contempler Rigadin, et pendant ce temps vingt mille chemi-
nées et lampes diverses ne dépenseraient ni combustible ni lu-
mière.

Ce n’est pas tout de prêcher l’économie, il faut encore savoir
l’oi’ganiser.

Il y a des plaisirs qui gaspillent ; il en est d’autres qui épar-
gnent...

Toute distraction qui réunit dans un local quelconque de nom
breuses personnes permet, par ailleurs, d’économiser du chauf-
fage et de la lumière. C’est la vie d’intérieur qui nous ruine en
ce moment : le foyer, la lampe familiale sont — ô surprise! —
devenus néfastes.

Allons tous au music-hall, au cinéma, au café : c'est pour la
France I

* * * La guerre renverse nos idées sur toutes choses... Rien
de plus flottant, de plus-variable actuellement qu’une idée, sur-
tout lorsqu’elle s’exprime en projet de loi.

Le Gouvernement change d’avis perpétuellement : rien de
moins arrêté qu’un arrêté ministériel.

Les réformés, les exemptés qui croyaient en avoir fini avec

Dessins de L. Métivbt.

des déshabillés qui ne sont pas galants vont avoir le plaisir une
fois de plus de montrer leur anatomie à MM. les majors.

En somme, par ces temps de révisions à outrance l’armée se
divise en deux grandes catégories :

1° Les soldats poilus ;

2° Les soldats à poil.

J’oublie une troisième catégorie, les femmes...; car enfin, les
femmes font maintenant partie de l’armée. Elles ne portent
pas encore l’uniforme, mais cela viendra.

Dans de nombreux services de l’intérieur et même de la zone
des armées, il y a des officiers moustachus, bottés, éperonnés
qui peuvent dire :

— Je commande un bataillon de poilues!...

C’est certainement moins facile à mener qu’un bataillon de
marocains.

Dans les hôpitaux, la situation est des plus difficiles... ; car les
infirmières bénévoles, c’est-à-dire les femmes du monde ou tout
au moins les femmes riches, ne veulent pas frayer avec les infir-
mières appointées, lesquelles se répartissent d’ailleurs en classes
rigoureusement hiérarchisées. Vous voyez ça d’ici... Toutes
veulent commander, les unes parce qu’elles ne sont pas rétri-
buées, les autres parce qu’elles le sont. Et il y a la question des
insignes, qui touche à la coquetterie. Grave affaire! Mme X... a
droit au voile avec croix rouge, Mme Y... a droit au voile avec
cocarde tricolore de trois centimètres de largeur, Mme Z... a
droit au voile' avec cocarde tricolore de cinq centimètres de
largeur. Et je ne parle pas de la pauvre Cendrillon du service
de santé qui n’a droit qu’à un brassard. Malheur à celle qui
arborerait un insigne auquel le règlement ne lui permet pas
de prétendre! Et si le médecin-chef ne veillait pas au respect
de la loi somptuaire, édictée par Justin Godart, ce serait la révo-
lution tout simplement, à l’hôpital.

Ajoutez à cela les histoires d’infirmières qui, dans les petits
coins, se laissent tripoter la cocarde, et vous aurez une idée de
cette mobilisation féminine...

— Ah! comme disait l’autre, que la guerre serait comique si
elle a’était pas si triste!

PlCK-ME-UP.
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