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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0108
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liquettet, aae sur elle et l’autre dans îe sae, je v««x dire dans

le bassin à lessive.

Don Juan lui-mème ne jettera plus le mouchoir, car ce sera
un mouchoir de quinze jours,et l’ingénue renoncera au pantalon
tutélaire faute de blanchisseuse pour en enlever les traces de
doigts.

Plus de linge propre ! Et voila bien qui prouve aux Boches
que nous ne sommes pas disposés à arborer le drapeau blanc...

Nous reviendrons aux chemises noires, sataniques, baudelai-
riennes et des Esseintes, amateur de banales extravagances, y
trouvera son compte...

N’importe, par le temps qui court, c’est une belle situation
que celle où l’on est nourri, chauffé et blanchi... Et voilà qui va
nous apprendre la valeur réelle de ce confortable de jadis que
nous trouvions tout naturel. Nous vivions dans une société con-
ventionnelle où, avec de l’or, on avait tout... L’or — ou le papier
qui le remplace —ne procure déjà plus grand’chose : il reprend
sa place véritable dans 1a, hiérarchie des produits utiles et ce
n’est plus la première. Ainsi, la guerre, qui est un paradoxe,
nous ramène, comme beaucoup de paradoxes, au simple bon
sens, à la vérité naturelle.

Si ceci vous console de cela, vous m’en verrez fort aise.

Le courageux M. Herriot a dit au Sénat :

— Du charbon? S’il le faut, j’en porterai sur mon dos.

M. Clemenceau l'a défié... A la place de M. Herriot, j’aurais
empoigne un sac de tout venant et je l’aurais coltiné chez
l’homme enchaîné : Lyon chez le Tigre, quel symbole d’union
sacrée !

De même tous nos gouvernants auraient mis, eux aussi, la
main à la pâte: voyez-vous M. Claveille en chauffeur, M. Albert
Thomas en tourneur d’obus, M. le. général Lyautey en poilu,
M. Albert Dalimier en danseur de l’Opéra, M. Malvy en flic,
etc., etc.? M. Justin Godart, sous-secrétaire d’Etat du Service
de Santé, deviendrait infirmier ; ce qui, d’ailleursi, ne serait pas
pour lui une nouveauté, car, pendant les premiers mois de la
mobilisation, il fut, dans les trains sanitaires, l’un des plus
intrépides artilleurs de la pièce humide.

Som avancement fut d'une rapidité fantastique : c’est même
celui qui bat tous les records de l’armée française. De simple
infirmier, M. Justin Godart est devenu, sans passer'par la filière,
plus que médecin, inspecteur général. Aussi demande-t-il a
rengager...

11 est vrai que M. Godart n’était pas arrivé à Paris en sabots.
Les sabots vont-ils redevenir à la mode? Par la chemise, nos
élégantes rappelleront la reine Isabelle; par les sabots, la reine
Anne. Bel exemple d’austérité républicaine.

LE « MANGEUR ERRANT »

— ... il me faut six plats : alors je suis obligé de faire trois restau-
rants à la file deux fois par jour.

Un bijoutier a déjà lancé la bague en bois; voici les chaus-
sons de bois... La gueule de bois était d’ « avant guerre », mais
elle a ses fidèles.

C’est un fait que l’alcoolisme se développe visiblement en
dépit de tous les articles de Polybe. Le pinard y est bien pour
quelque chose, encore que les tempérants le traitent avec
indulgence.

Mais qui oserait perpétrer un coup d’Etat contre le pinard
national, le plus précieux des alliés de nos poilus?

Le goût du pinard a remplacé l’odeur- de la poudre : sans le
pinard, pas de confiance, pas d’élan, pas de victoire.

Enfin, je demande qu’après la guerre, un monument soit élevé
avec cette inscription :

Au pinard, la Patrie reconnais santé.

Car les canons de vin nous auront été au moins aussi utiles
que ceux de cent vingt...

^ * * Et voici que commence la dernière phase... je ne dis
pas la dernière phrase : en France, aucune phrase ne sera
jamais la dernière.

On va voir qui sera le plus fort moralement, car malgré
toutes les artilleries du monde, la force morale est, seule, invin-
cible. Mais il y faut tout de même quelques grosses pièces...

Un quart d’heure, messieurs, pour gagner la belle...

La belle paix, si belle que le monde entier en est fou.

Un quart d’heure, celui du costaud : le quart d’heure du
râblé!

Oui, mais combien de temps durera ce quart d’heure?

Voilà ce que sait, seule, la receveuse de tramway, vous savez,
la fameuse conductrice qui sait tout, prédit tout et vous donne,
pour deux sous, non seulement un ticket, mais encore une pro-
phétie sur l’issue de la guerre.

11 est vrai que, maintenant, la pythonisse sur rails a déraillé
et demande un louis pour une consultation, — sans y joindre le
moindre ticket.

Ne blaguons pas cetie Mma de Thébes ambulante... Pas mal de
nos grands hommes ont prophétisé, eux aussi (cela nous coûtait
plus d’un louis), et ils se sont terriblement mis le doigt dans
l’œil. Adinirons-les : ils continuent... On voit bien qu’ils ne
risquent pas l’énucléation!

PlCK-ME-UP.
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