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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0109
INVENTIONS NOUVELLES
ET
D E R N I K H B S N O U V E A U T É S
On parle beaucoup en ce moment, d’une Société nouvelle de
publicité par perroquets dont le procédé d’exploitation, soi-
gneusement breveté, aura, dans le monde entier, un grand
retentissement.
Les perroquets, dressés avec soin par cette société au moyen
de phonographes, sont accoutumés à répéter continuellement la
même phrase vantant les mérites de tel ou tel produit.
Chaque perroquet est enfermé dans une belle cage bariolée
de couleurs voyantes et qui est accrochée dans un lieu public
très fréquenté. La Société nouvelle de publicité par perroquets
attire tout particulièrement l’attention de ses clients sur ce fait
que le perroquet, excité par le bruit des passants, répète d’au-
tant plus énergiquement la phrase apprise qu’il y a plus de monde
à l’écouter.
Un premier essai de cette publicité originale sera tenté pro-
chainement dans le Métro. Une cage à perroquet, d’un goût
artistique ravissant, sera accrochée à chaque station, au milieu
du quai, devant le bureau du chef de gare, et l’oiseau ne
cessera pas d’annoncer ses produits à chaque arrivée de train,
spécialement aux heures d’affluence.
Ce nouveau procédé de publicité sera bien accueilli à un mo-
ment où l’aftichage devient hors de prix. Il sera un précieux
élément de distraction et de gaîté pour notre capitale.
LA CRISE DU CHARBON
^ * * Le Bourdon de poche est un petit instrument imitant à
ravirle bruit que fait une mouche envolant. Il se dissimule faci-
lement dans la main ou dans le vêtement. On s’en sert pour
combattre les silences gênants qui se produisent subitement, à
table ou dans un salon.
# * * On commence à avoir enfin quelques renseignements
concernant le Boomerang, le nouveau cuirassé en caoutchouc
que les Etats-Unis construisaient en grand secret depuis l’an
dernier.
Ce cuirassé (qui pousse le souci de la neutralité jusque dans
la guerre) est recouvert d’une carapace en caoutchouc de dix
mètres d’épaisseur et comporte intérieurement une carcasse
également élastique.
Les obus lancés sur ce cuirassé n’éclatent pas mais rebon-
dissent en arrière sur le vaisseau qui les a envoyés, produisant,
à leur retour d’effroyables ravages.
* * * Pour parer à la crise du blanchissage un grand lavoir
de Billancourt vient d’acheter trois mille ratons-laveurs qui
seront chargés d’agiter le linge sale dans l’eau de savon ec
quinze cents castors qui auront pour mission de battre le linge
avec leur queue. Un repassage rapide sera assuré par des culs-
de-jatte munis de fers à repasser et montés sur une voiture-
chaufferette. On espère conjurer ainsi, dans la mesure du pos-
sible, la crise actuelle du personnel.
. * * * Nos fonctionnaires n’ont décidément pas de chance.
On sait que, pour augmenter le revenu des impôts, le ministre
des Finances avait décidé que tous les agents et employés de
l’Etat seraient obligés de fumer pendant leurs heures de travail.
Mais, hélas ! nos Administrations ne s’entendent guère entre
elles et la Commission d’architecture des monuments civils a
décidé, de son côté, que, pour éviter tout danger d’incendie, le
tabac fourni aux fonctionnaires à titre remboursable devrait
être ignifugé.
Il est vrai que la vente des allumettes sera augmentée d’au-
tant, mais les employés de l’Etat trouvent excessif ce conflit
dont ils paient les frais.
* * * Le verre de table à niveau constant dit le Tempérant
et recommandé par le Comité d’hygiène, est un verre a boire
du modèle ordinaire mais percé d’un trou, sur le côté, placé à
une hauteur variable. Si la personne soumise à un régime se
verse distraitement un verre plein, le liquide en surplus s’écoule
automatiquement sur la nappe par le trou latéral, ne laissant
dans le verre que la dose de vin autorisée.
* * * Tout le monde sait que l’Administration des postes a
décidé, par mesure d’économie, de ne plus envoyer provisoire-
ment les dépêches par tubes pneumatiques, l’air comprimé étant
d’un emploi trop onéreux. Ce que l’on ignore, c’est qu’un groupe
de politiciens proposa, à ce moment, de remplacer l’air com-
primé par les justes aspirations de la démocratie et que ce
projet fut renvoyé à la Commission technique des P. T. T., qui
le rejeta. Etait-ce une découverte véritable ou une simple plai-
santerie politique d’un goût douteux? Nous inclinons vers cette
seconde supposition et nous ne rappelons cet incident que parce
qu’il fait partie de l’histoire anecdotique de la science contem-
poraine. Gl de Pawlowski.
AH ! CES POILUS !
— Et voua fûtes blessé?
— Juste à la sortie du boyau.
— Farceur, m !... Dessin de Cbuvjuw
ET
D E R N I K H B S N O U V E A U T É S
On parle beaucoup en ce moment, d’une Société nouvelle de
publicité par perroquets dont le procédé d’exploitation, soi-
gneusement breveté, aura, dans le monde entier, un grand
retentissement.
Les perroquets, dressés avec soin par cette société au moyen
de phonographes, sont accoutumés à répéter continuellement la
même phrase vantant les mérites de tel ou tel produit.
Chaque perroquet est enfermé dans une belle cage bariolée
de couleurs voyantes et qui est accrochée dans un lieu public
très fréquenté. La Société nouvelle de publicité par perroquets
attire tout particulièrement l’attention de ses clients sur ce fait
que le perroquet, excité par le bruit des passants, répète d’au-
tant plus énergiquement la phrase apprise qu’il y a plus de monde
à l’écouter.
Un premier essai de cette publicité originale sera tenté pro-
chainement dans le Métro. Une cage à perroquet, d’un goût
artistique ravissant, sera accrochée à chaque station, au milieu
du quai, devant le bureau du chef de gare, et l’oiseau ne
cessera pas d’annoncer ses produits à chaque arrivée de train,
spécialement aux heures d’affluence.
Ce nouveau procédé de publicité sera bien accueilli à un mo-
ment où l’aftichage devient hors de prix. Il sera un précieux
élément de distraction et de gaîté pour notre capitale.
LA CRISE DU CHARBON
^ * * Le Bourdon de poche est un petit instrument imitant à
ravirle bruit que fait une mouche envolant. Il se dissimule faci-
lement dans la main ou dans le vêtement. On s’en sert pour
combattre les silences gênants qui se produisent subitement, à
table ou dans un salon.
# * * On commence à avoir enfin quelques renseignements
concernant le Boomerang, le nouveau cuirassé en caoutchouc
que les Etats-Unis construisaient en grand secret depuis l’an
dernier.
Ce cuirassé (qui pousse le souci de la neutralité jusque dans
la guerre) est recouvert d’une carapace en caoutchouc de dix
mètres d’épaisseur et comporte intérieurement une carcasse
également élastique.
Les obus lancés sur ce cuirassé n’éclatent pas mais rebon-
dissent en arrière sur le vaisseau qui les a envoyés, produisant,
à leur retour d’effroyables ravages.
* * * Pour parer à la crise du blanchissage un grand lavoir
de Billancourt vient d’acheter trois mille ratons-laveurs qui
seront chargés d’agiter le linge sale dans l’eau de savon ec
quinze cents castors qui auront pour mission de battre le linge
avec leur queue. Un repassage rapide sera assuré par des culs-
de-jatte munis de fers à repasser et montés sur une voiture-
chaufferette. On espère conjurer ainsi, dans la mesure du pos-
sible, la crise actuelle du personnel.
. * * * Nos fonctionnaires n’ont décidément pas de chance.
On sait que, pour augmenter le revenu des impôts, le ministre
des Finances avait décidé que tous les agents et employés de
l’Etat seraient obligés de fumer pendant leurs heures de travail.
Mais, hélas ! nos Administrations ne s’entendent guère entre
elles et la Commission d’architecture des monuments civils a
décidé, de son côté, que, pour éviter tout danger d’incendie, le
tabac fourni aux fonctionnaires à titre remboursable devrait
être ignifugé.
Il est vrai que la vente des allumettes sera augmentée d’au-
tant, mais les employés de l’Etat trouvent excessif ce conflit
dont ils paient les frais.
* * * Le verre de table à niveau constant dit le Tempérant
et recommandé par le Comité d’hygiène, est un verre a boire
du modèle ordinaire mais percé d’un trou, sur le côté, placé à
une hauteur variable. Si la personne soumise à un régime se
verse distraitement un verre plein, le liquide en surplus s’écoule
automatiquement sur la nappe par le trou latéral, ne laissant
dans le verre que la dose de vin autorisée.
* * * Tout le monde sait que l’Administration des postes a
décidé, par mesure d’économie, de ne plus envoyer provisoire-
ment les dépêches par tubes pneumatiques, l’air comprimé étant
d’un emploi trop onéreux. Ce que l’on ignore, c’est qu’un groupe
de politiciens proposa, à ce moment, de remplacer l’air com-
primé par les justes aspirations de la démocratie et que ce
projet fut renvoyé à la Commission technique des P. T. T., qui
le rejeta. Etait-ce une découverte véritable ou une simple plai-
santerie politique d’un goût douteux? Nous inclinons vers cette
seconde supposition et nous ne rappelons cet incident que parce
qu’il fait partie de l’histoire anecdotique de la science contem-
poraine. Gl de Pawlowski.
AH ! CES POILUS !
— Et voua fûtes blessé?
— Juste à la sortie du boyau.
— Farceur, m !... Dessin de Cbuvjuw