NOUVELLE MANIÈRE DE FAIRE DU PIED
— Madame, voulez-vous accepter une paire de chaussures nationales?
— Je vois ça. . . : vous me proposez la botte !
Dessin de Marcel Arnac.
INVENTIONS NOUVELLES
ET
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
Un chimiste éminent vient enfin de découvrir le procédé qui
permettra de mettre fin à la crise du papier qui désole en ce
moment nos grands journa ux.
Chaque journal sera imprimé sur un 1 /8e de page au moyen
d’encres sympathiques qui ne se révéleront en noir que sous
l'influence de tel ou tel réactif. La même feuille sera imprimée
vingt, irente ou quarante fois avec des encres sympathiques
différentes. Le lecteur qui voudra lire la page 3 par exemple
fera appel au procédé permettant de faire apparaître en noir la
page 3.
Un petit guide des réactifs sera donné gratuitement à chaque
lecteur. A joutons enfin que, les encres employées se volatilisant
en quai ante-huit heures, les pages blanches seront reprises par
le journal qui pourra imprimer indéfiniment de nouveaux numé-
ros sur des pages anciennes. Cela supprimera à peu près com-
plètement les frais de papier pour les journaux, le renouvelle-
ment des pages n’étant à prévoir que pour les journaux perdus
définitivement qui seront tombés entre les mains de quelques
rustres.
* * * Les journaux annoncent que la Chambre va voter une
nouvelle loi beaucoup plus rigoureuse que l’ancienne concer-
nant l’ivresse publique.
On sait, nous l'avons déjà annoncé, en quoi consiste cette
aggravation. La loi sur l’ivresse publique ne sera plus affichée
comme autrefois sur les murs des cabarets, mais bien sur le sol
au-dessous des tables. Les ivrognes en roulant par terre auront
Les jeunes mariés toucheront double ration de vivres
pendant six semaines. (Journaux allemands.)
le texte même de la loi sous les yeux, tandis que jadis les
mouches seulement les pouvaient lire.
* * * On a fait courir ces temps derniers à Paris un bruit
parfaitement fantaisiste. N’annonçait-on pas que l’on brûlerait
cet hiver toutes les « gueules de bois » pour se chauffer? Nous
ne prendrions même pas la peine de démentir de pareilles
absurdités si nous ne tenions pas à signaler à ce propos l’inté-
ressante modification que d’ingénienx hygiénistes ont fait subir
récemment aux anciennes têtes de bois pour invalides.
On fait aujourd’hui de fort jolies têtes de bois en racine de
bruyère qui permettent aux vieux invalides qui les portent de se
bourrer la bouche de tabac pour le fumer ensuite directement.
Certains modèles en amiante et en bois de violette sont égale-
ment fort séduisants. Cet ingénieux dispositif supprime définiti-
vement l’achat de pipes toujours coûteux.
* * # M. Dupont-Ernest-Dupont vient de présenter à l’Aca-
démie des sciences morales une curieuse étude de mœurs con-
cernant la circulation de la fausse monnaie. Nous y relevons
quelques constatations assez piquantes, celles-ci entre autres :
On imitait mieux la monnaie autrefois qu’aujourd’hui, c’est
ainsi que des pièces fausses de 1917 sont arrêtées presque immé-
diatement dans la circulation, tandis que l’on a pu constater
souvent que des pièces fausses portant le millésime de 1815 ou
1832 étaient seulement arrêtées de nos jours. L’éminent acadé-
micien en conclut que ces pièces étaient beaucoup mieux faites
puisqu’elles ont pu circuler pendant près d’un siècle sans être
remarquées.
* * Henri Rochefort écrivait jadis qu’il était, à son avis,
DÉPART POUR LA FRONTIÈRE ITALIENNE
— Fousafez dout te même te la chance, Friedrich.. . : un pays où, zur
drois maissons, il y a teux kadhétrales... Dessin de G.-L. doli.ian.
quelque chose de beaucoup plus pénible que d’être enterré
vivant, c’était d’être enterré mort.
Il n’en est pas moins vrai que beaucoup de personnes redou-
tent par-dessus tout une inhumation prématurée. Un ingénieur
Américain vient d’inventer un nouveau genre de cercueil huma-
nitaire à l’usage des personnes qui redoutent d'ètre enterrées
vivantes. Ce cercueil est divisé en deux compartiments; dans
l’un on place la tète de la personne après l’avoir au préalable
détachée du corps, dans l’autre on place le tronc. On évite ainsi
tout danger d’être enterré vivant.
* * La presse neutre nous a donné ces temps derniers de
curieux renseignements concernant la dernière entrevue du
Kronprinz et d’Hindenbürg.
— Je voudrais, aurait dit le Kronprinz, faire quelque chose
d’étonnant, à quoi personne n’ait songé, à quoi personne ne son-
gerait jamais.
— Faites votre éloge, aurait répondu assez sèchement le ma-
réchal Hindeuburg.
11 en est résulté, parait-il, un certain froid au quartier général,
* * * A la suite de nombreuses plaintes faites par la gendar-
merie dans la zone des armées, la commission du Code civil se
propose de soumettre aux Chambres quelques modifications
concernant le titre du mariage.
Il serait établi à partir de maintenant que la femme doit suivre
partout son mari, sauf aux années. Cela solutionnerait d’innom-
brables procès actuellement pendants devant le Conseil d'Etat et
mettant en conflit l’autorité administrative et les prescriptions
du Code civil. G. de Pawlowski.
— Madame, voulez-vous accepter une paire de chaussures nationales?
— Je vois ça. . . : vous me proposez la botte !
Dessin de Marcel Arnac.
INVENTIONS NOUVELLES
ET
DERNIÈRES NOUVEAUTÉS
Un chimiste éminent vient enfin de découvrir le procédé qui
permettra de mettre fin à la crise du papier qui désole en ce
moment nos grands journa ux.
Chaque journal sera imprimé sur un 1 /8e de page au moyen
d’encres sympathiques qui ne se révéleront en noir que sous
l'influence de tel ou tel réactif. La même feuille sera imprimée
vingt, irente ou quarante fois avec des encres sympathiques
différentes. Le lecteur qui voudra lire la page 3 par exemple
fera appel au procédé permettant de faire apparaître en noir la
page 3.
Un petit guide des réactifs sera donné gratuitement à chaque
lecteur. A joutons enfin que, les encres employées se volatilisant
en quai ante-huit heures, les pages blanches seront reprises par
le journal qui pourra imprimer indéfiniment de nouveaux numé-
ros sur des pages anciennes. Cela supprimera à peu près com-
plètement les frais de papier pour les journaux, le renouvelle-
ment des pages n’étant à prévoir que pour les journaux perdus
définitivement qui seront tombés entre les mains de quelques
rustres.
* * * Les journaux annoncent que la Chambre va voter une
nouvelle loi beaucoup plus rigoureuse que l’ancienne concer-
nant l’ivresse publique.
On sait, nous l'avons déjà annoncé, en quoi consiste cette
aggravation. La loi sur l’ivresse publique ne sera plus affichée
comme autrefois sur les murs des cabarets, mais bien sur le sol
au-dessous des tables. Les ivrognes en roulant par terre auront
Les jeunes mariés toucheront double ration de vivres
pendant six semaines. (Journaux allemands.)
le texte même de la loi sous les yeux, tandis que jadis les
mouches seulement les pouvaient lire.
* * * On a fait courir ces temps derniers à Paris un bruit
parfaitement fantaisiste. N’annonçait-on pas que l’on brûlerait
cet hiver toutes les « gueules de bois » pour se chauffer? Nous
ne prendrions même pas la peine de démentir de pareilles
absurdités si nous ne tenions pas à signaler à ce propos l’inté-
ressante modification que d’ingénienx hygiénistes ont fait subir
récemment aux anciennes têtes de bois pour invalides.
On fait aujourd’hui de fort jolies têtes de bois en racine de
bruyère qui permettent aux vieux invalides qui les portent de se
bourrer la bouche de tabac pour le fumer ensuite directement.
Certains modèles en amiante et en bois de violette sont égale-
ment fort séduisants. Cet ingénieux dispositif supprime définiti-
vement l’achat de pipes toujours coûteux.
* * # M. Dupont-Ernest-Dupont vient de présenter à l’Aca-
démie des sciences morales une curieuse étude de mœurs con-
cernant la circulation de la fausse monnaie. Nous y relevons
quelques constatations assez piquantes, celles-ci entre autres :
On imitait mieux la monnaie autrefois qu’aujourd’hui, c’est
ainsi que des pièces fausses de 1917 sont arrêtées presque immé-
diatement dans la circulation, tandis que l’on a pu constater
souvent que des pièces fausses portant le millésime de 1815 ou
1832 étaient seulement arrêtées de nos jours. L’éminent acadé-
micien en conclut que ces pièces étaient beaucoup mieux faites
puisqu’elles ont pu circuler pendant près d’un siècle sans être
remarquées.
* * Henri Rochefort écrivait jadis qu’il était, à son avis,
DÉPART POUR LA FRONTIÈRE ITALIENNE
— Fousafez dout te même te la chance, Friedrich.. . : un pays où, zur
drois maissons, il y a teux kadhétrales... Dessin de G.-L. doli.ian.
quelque chose de beaucoup plus pénible que d’être enterré
vivant, c’était d’être enterré mort.
Il n’en est pas moins vrai que beaucoup de personnes redou-
tent par-dessus tout une inhumation prématurée. Un ingénieur
Américain vient d’inventer un nouveau genre de cercueil huma-
nitaire à l’usage des personnes qui redoutent d'ètre enterrées
vivantes. Ce cercueil est divisé en deux compartiments; dans
l’un on place la tète de la personne après l’avoir au préalable
détachée du corps, dans l’autre on place le tronc. On évite ainsi
tout danger d’être enterré vivant.
* * La presse neutre nous a donné ces temps derniers de
curieux renseignements concernant la dernière entrevue du
Kronprinz et d’Hindenbürg.
— Je voudrais, aurait dit le Kronprinz, faire quelque chose
d’étonnant, à quoi personne n’ait songé, à quoi personne ne son-
gerait jamais.
— Faites votre éloge, aurait répondu assez sèchement le ma-
réchal Hindeuburg.
11 en est résulté, parait-il, un certain froid au quartier général,
* * * A la suite de nombreuses plaintes faites par la gendar-
merie dans la zone des armées, la commission du Code civil se
propose de soumettre aux Chambres quelques modifications
concernant le titre du mariage.
Il serait établi à partir de maintenant que la femme doit suivre
partout son mari, sauf aux années. Cela solutionnerait d’innom-
brables procès actuellement pendants devant le Conseil d'Etat et
mettant en conflit l’autorité administrative et les prescriptions
du Code civil. G. de Pawlowski.