les boches aux îles alanu (esquisse géographique)
la suède. — Ah mais! ah mais!... Est-ce que c’est comme ça qu’ils voudraient venir à Stockholm ?
LE rire de la semaine
Je viens de rencontrer un type très chic.
Oui, je sais, les types très chic sont légion et, depuis long-
temps déjà, on ne prend même plus la peine de les féliciter.
Tout de même le mien est d’une espèce assez rare et il con-
vient de le saluer au passage.
Qu’a-t-il fait? Que fait-il?
Est-ce un aviateur, un poète tricolore, un philanthrope, un vo-
lontaire à cheveux blancs, un parlementaire ennemi des intri-
gues, un magistrat quirend desarrêts et non pas des services, un
Français qui fait son devoir sans espérer ni galons, ni décora-
tions, ni citations, ni félicitations ?
Non, c’est mieux que cela...
Ce type très chic, c’est tout simplement Y homme qui reste de
bonne humeur.
— Un instant! me dites-vous; ce joyeux vivant est sans doute
un fournisseur de la guerre, un embusqué ou un neutre... Par-
bleu ! à sa place, je l’aurais aussi, le sourire!...
Pas du tout, Yhomme qui reste de bonne humeur ne fabrique
pas la moindre grenade, il a atteint depuis longtemps l’âge où
l'on peut, même en civil, entrer sans trembler dans une voiture
du Métro, et il n’est fichtre pas neutre, puisqu’il nous vient des
pays envahis. La guerre l’a atteint et frappé comme tout le
monde et plus que bien des gens.
Certes, il aurait le droit de se plaindre, car il gagne difficile-
ment sa vie, alors qu’avant la guerre, il possédait une certaine
fortune.
Et il lit, comme vous ou moi, les nouvelles de Russie et
d’Italie.
Or, en dépit de tout, il reste de bonne humeur.
Chaque fois que je le rencontre, il écoute mes doléances, mais
sans faire h de mes tracas, sans blaguer mon « cafard », il me
répond sur un ton plaisant et ne tarde pas à me dérider.
, L'homme qui reste de bonne humeur est-il un de ces person-
nages néfastes qui, aux coups de l’ennemi, répondent par le niais :
« Faut pas s’en faire » ? Nullement... son optimisme n’est pas
béat, n’est pas stupide, n’est pas odieux. Sa bonne humeur est
raisonnable, consciente, intelligente : elle est faite, en somme,
de volonté.
Il faut savoir rester de bonne humeur.
La mauvaise humeur ne change rien aux événements . ce
n’est, pas parce que vous ronchonnez, qu’il cesse de pleuvoir...
Mais si vous vous arrangez pour sourire en ouvrant votre para-
pluie, vous n’en serez ni plus ni moins mouillé et, en somme,
vous aurez obtenu un petit succès personnel en ne vous laissant
pas impressionner par l’hostilité des éléments.
Qui sait d’ailleurs si vous ne serez pas moins mouillé?
L’homme qui reste de bonne humeur est un type très chic
parle temps qui court, car il pleut bigrement...
Pour ma part, j’aime à le rencontrer : il m’abrite sous le
parapluie de sa philosophie souriante, et ma foi, j’ai l’illusion
que la persistante averse n’est qu’une ondée.
* * * M. Maurice Allard se fait, lui aussi, des illusions, mais1
je ne m’abriterai pas sous son parapluie, car c’est un parapluie
troué.
Je ne suis pas très lixé sur M. Maurice Allard..: Est-il séna-
teur, député, ancien ou futur ministre? Je ne sais... Au fait, il.
est rédacteur à la Lanterne, et ceci signifie à peu près tout cela.
C’est dans la Lanterne, que M. Maurice Allard réclame des
élections générales.
Oui, il parait que ce dont nous allons avoir le plus besoin,
c’est de programmes électoraux, de professions de foi, de scru-
tins, de ballottages et autres balançoires.
Le charbon, le pain, le sucre, la victoire, la paix, — tout cela
nous manque un peu, mais bien moins que les élections géné-
rales. Il faut donc que, dès maintenant, nous songions à aller
déposer notre bulletin dans l’urne. C’est très important, c’est,
même essentiel.
Telle est l’idée de M. Maurice Allard.
Reconnaissez que M. Maurice Allard a de drôles d’idées !
Je sais bien qu’aux termes de la Constitution, les pouvoirs de
la Chambre vont expirer bientôt.
Et après?
Qu’ils expirent...
On expire beaucoup a» l’heure actuelle et si je trouve très
triste de voir expirer tant de braves gens,, je suis résolu à ne
verser aucune larme sur l’agonie de la Chambre élue en 1914.
Je suis même résolu à, ne rien faire pour remplacer cette
Chambre par une autre...
Nous avons bien des choses plus utiles a remplacer !
la suède. — Ah mais! ah mais!... Est-ce que c’est comme ça qu’ils voudraient venir à Stockholm ?
LE rire de la semaine
Je viens de rencontrer un type très chic.
Oui, je sais, les types très chic sont légion et, depuis long-
temps déjà, on ne prend même plus la peine de les féliciter.
Tout de même le mien est d’une espèce assez rare et il con-
vient de le saluer au passage.
Qu’a-t-il fait? Que fait-il?
Est-ce un aviateur, un poète tricolore, un philanthrope, un vo-
lontaire à cheveux blancs, un parlementaire ennemi des intri-
gues, un magistrat quirend desarrêts et non pas des services, un
Français qui fait son devoir sans espérer ni galons, ni décora-
tions, ni citations, ni félicitations ?
Non, c’est mieux que cela...
Ce type très chic, c’est tout simplement Y homme qui reste de
bonne humeur.
— Un instant! me dites-vous; ce joyeux vivant est sans doute
un fournisseur de la guerre, un embusqué ou un neutre... Par-
bleu ! à sa place, je l’aurais aussi, le sourire!...
Pas du tout, Yhomme qui reste de bonne humeur ne fabrique
pas la moindre grenade, il a atteint depuis longtemps l’âge où
l'on peut, même en civil, entrer sans trembler dans une voiture
du Métro, et il n’est fichtre pas neutre, puisqu’il nous vient des
pays envahis. La guerre l’a atteint et frappé comme tout le
monde et plus que bien des gens.
Certes, il aurait le droit de se plaindre, car il gagne difficile-
ment sa vie, alors qu’avant la guerre, il possédait une certaine
fortune.
Et il lit, comme vous ou moi, les nouvelles de Russie et
d’Italie.
Or, en dépit de tout, il reste de bonne humeur.
Chaque fois que je le rencontre, il écoute mes doléances, mais
sans faire h de mes tracas, sans blaguer mon « cafard », il me
répond sur un ton plaisant et ne tarde pas à me dérider.
, L'homme qui reste de bonne humeur est-il un de ces person-
nages néfastes qui, aux coups de l’ennemi, répondent par le niais :
« Faut pas s’en faire » ? Nullement... son optimisme n’est pas
béat, n’est pas stupide, n’est pas odieux. Sa bonne humeur est
raisonnable, consciente, intelligente : elle est faite, en somme,
de volonté.
Il faut savoir rester de bonne humeur.
La mauvaise humeur ne change rien aux événements . ce
n’est, pas parce que vous ronchonnez, qu’il cesse de pleuvoir...
Mais si vous vous arrangez pour sourire en ouvrant votre para-
pluie, vous n’en serez ni plus ni moins mouillé et, en somme,
vous aurez obtenu un petit succès personnel en ne vous laissant
pas impressionner par l’hostilité des éléments.
Qui sait d’ailleurs si vous ne serez pas moins mouillé?
L’homme qui reste de bonne humeur est un type très chic
parle temps qui court, car il pleut bigrement...
Pour ma part, j’aime à le rencontrer : il m’abrite sous le
parapluie de sa philosophie souriante, et ma foi, j’ai l’illusion
que la persistante averse n’est qu’une ondée.
* * * M. Maurice Allard se fait, lui aussi, des illusions, mais1
je ne m’abriterai pas sous son parapluie, car c’est un parapluie
troué.
Je ne suis pas très lixé sur M. Maurice Allard..: Est-il séna-
teur, député, ancien ou futur ministre? Je ne sais... Au fait, il.
est rédacteur à la Lanterne, et ceci signifie à peu près tout cela.
C’est dans la Lanterne, que M. Maurice Allard réclame des
élections générales.
Oui, il parait que ce dont nous allons avoir le plus besoin,
c’est de programmes électoraux, de professions de foi, de scru-
tins, de ballottages et autres balançoires.
Le charbon, le pain, le sucre, la victoire, la paix, — tout cela
nous manque un peu, mais bien moins que les élections géné-
rales. Il faut donc que, dès maintenant, nous songions à aller
déposer notre bulletin dans l’urne. C’est très important, c’est,
même essentiel.
Telle est l’idée de M. Maurice Allard.
Reconnaissez que M. Maurice Allard a de drôles d’idées !
Je sais bien qu’aux termes de la Constitution, les pouvoirs de
la Chambre vont expirer bientôt.
Et après?
Qu’ils expirent...
On expire beaucoup a» l’heure actuelle et si je trouve très
triste de voir expirer tant de braves gens,, je suis résolu à ne
verser aucune larme sur l’agonie de la Chambre élue en 1914.
Je suis même résolu à, ne rien faire pour remplacer cette
Chambre par une autre...
Nous avons bien des choses plus utiles a remplacer !