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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0575
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La désignation du Bavarois catholique Hertling comme chancelier au moment
du centenaire de Luther mécontente les protestants prussiens. (Les journaux.)

LE TRAlt d’union

l’ombre de luther. — Tu choisis le quatrième centenaire de ma rupture avec Léon X pour te mettre avec Benoit XV?
wilhelm. — Laisse donc, je me paie sa tiare...

LE RIRE DE LA SEMAINE

C’est très joli de « réaliser l’unité de front » et de « constituer
un état-major interallié ».

Mais il serait au moins aussi joli de réaliser, en France, l’unité
du front civil, — avec un état-major de Français résolus à ne
tenir compte d’aucune vanité, d’aucun égoïsme, d’aucune ma-
rotte...

En 1914, tous les Français ont contracté entre eux une vaste
union libre... En ce temps-là, c’était l’union, non pas consacrée,
mais sacrée. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une sacrée union..!
Tout allait bien dans le ménage national : les conjoints rivali-
saient de patience, de bonne humeur, de douceur. Maintenant,
tout va mal... On ne peut plus se supporter, on ne peut plus se
voir.

Pour durer, il faut s’endurer.

Eh bien, ils ne s’endurent plus. « Ils », c’est nous.

Ils cassent, sinon la vaisselle et les potiches, du moins les
ministères; ils se traitent de tous les noms, ils se reprochent
des horreurs. Voilà bien comment finissent les faux ménages!
(Les vrais aussi, parfois!) •

C’est en vain que les uns et les autres cherchent à se rabibo-
cher... Les mauvaises langues s’en mêlent :

— Prenez garde : ils ne cherchent, au fond, qu’à ramener le
Ho y !

— Ils veulent faire la sociale !

— Ils songent à établir un régime de réaction !...

— Ils veulent tirer à eux toute la couverture ! ..

Malheur aux ménages où l’on se dispute la couverture... Cela
commence par des coups de g... et cela finit par des coups de
poing.

Pauvre union sacrée! Elle pourrait devenir l’union sabrée...

Mais, au fait, les Français sont-ils si brouillés qu’on le dit ?

Je crois, pour ma part, que toutes ces bisbilles sont le fait de
ce que, pour être poli, j’appellerai l’« élite »... Cette élite est
composée de politiciens, de journalistes, de bourreurs de crânes
appartenant à divers syndicats de haines, d’appétits et de vanités.

C’est elle qui fait tout ce vacarme. Les autres Français, — qui
sont tout de même encore la majorité, — s’entendent, en somme,
assez bien... L’union sacrée existe, précisément, dans les
milieux où on n’en parle jamais.

Il en est de cela, d’ailleurs, comme de l’honneur, du désinté-
ressement, de la vertu... Quand j’en entends parler avec
éloquence autour de moi, je surveille mon porte-monnaie et ma
montre.

# Au fait, nous aurions bien tort de nous disputer : la
situation, comme dit l’autre, est excellente.

Si elle n’était pas excellente, est-ce qu’on verrait des généraux
réciter des monologues à la manière de Coqu lin cadet et de
Galipaux?

L’autre dimanche, au Grand-Orient de France, il y avait une
matinée-concert... Mme Camille Pelletan venait de chanter le
Vaisseau fantôme (comme par hasard), quand l’organisateur
annonça :

— Notre frère, le général Peigné, dans ses œuvres !...

D’habitude, les généraux se font applaudir dans leurs manœu-
vres, mais en fait de Peigné, il vaut mieux entendre que rece-
voir.

Le général apparut sur le « plateau » — pas celui du Che-
min des Dames — et annonça :

— Les gros oiseaux et les petits oiseaux, tes gros poissons et
les petits poissons, fable...

Cette fable était d’actualité, car les gros oiseaux sont les
zeppelins qu’abattent les avions, ces petits oiseaux, tandis que
les petits poissons dénommés sous-marins coulent les gros pois-
sons cuirassés.

La morale, que je mets en vers, fut très applaudie :

Ceci prouve, messieurs et dames,

Avec les-meilleurs arguments,

Qu’il faut revenir aux programmes
De feu 'Camille Pelletan !

Le général Peigné, devenu diseur, a l’intention de faire une
tournée en province. Il pourrait d’ailleurs chantercomme Mayol...
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