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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0577
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INVENTIONS NOUVELLES

DERNIERES NOUVEAUTES

C’est avec curiosité que le monde de la
magistrature suit en ce moment la nouvelle
affaire Turmel contre Cousin Germain.

On sait, en effet, que la plainte de l’hono-
rable M. Turmel contre l’huissier de la
Chambre, M. Cousin, ayant abouti à un
non-lieu, M. Turmel, de sa résidence de
Fresnes, a repris l’affaire sous une forme
nouvelle contre Cousin Germain, accusant
ainsi l’huissier d’intelligences avec l’en-
nemi. 11 y a là une nouvelle jurisprudence
à fixer qui intéressera tous les juristes.

* * * Le service des Ponts et Chaussées
vient de recevoir des instructions très sé-
vères concernant la montée qui conduit à
la prison de Fresnes. On vient de décou-
vrir, en effet, avec terreur, dans les hautes
sphères gouvernementales, que la route de
Fresnes était en lacets. La nouvelle route
sera établie rigoureusement en ligne droite,
quelles que soient les pentes rencontrées
sur cette route réservée aux apaches.

* * * Grand émoi ces jours-ci à l’Ob-
servatoire. Nos astronomes avaient constaté
avec stupeur que la constellation du Cha-
riot, vulgairement appelée la Grande Ourse, se déplaçait avec
rapidité dans le ciel. Des calculs stupéfiants effectués tout aus-
sitôt n’aboutirent qu’à d’incompréhensibles résultats et nos astro-
nomes passèrent une nuit terrible sans songer un seul instant à
se coucher.

Après s’ètre déplacée en quelques minutes du Nord au Sud, la
Grande Ourse fit le tour de Paris, emprunta un instant la voie
lactée, puis disparut à l’horizon. Le spectacle était vraiment ter-
rifiant et les pires catastrophes cosmiques étaient a craindre.

(Je ne fut que le lendemain que nos astronomes, après avoir
envoyé un rapport spécial au Président de la République, eurent
la clef de ce passionnant mystère.

Il s’agissait simplement de six avions formant la patrouille de
garde de la région parisienne, qui avaient adopté ce soir-là le
dispositif Grande-Ourse pour voyager de conserve. On sait, en
effet, que nos avions de garde ont trouvé cet ingénieux moyen
d'adopter la forme d’une constellation connue pour que, de loin,
malgré leurs phares, leur présence ne puisse se révéler à l’ennemi
dans le ciel étoilé.

— Ton terme !!!... On te le paiera quand la pomme sera cube.


Dessin de Raoul Viok.

* * t On s’est inquiété de l’étrange situation faite aux chemi-
nots par la nouvelle carte de pain. Comment un homme qui
change chaque jour de résidence peut-il désigner un boulanger
attitré ? Qu’on se rassure, l’Administration a tout prévu : elle
tient à la disposition des cheminots des cartes de France rem-
plaçant avantageusement pour eux la carte de pain.

^ * * Les mystères de fau-delà, tel est le titre d’un volume
dont l’annonce fit tant de bruit dans les milieux ésotériques.
S’agissait-il de spiritisme, de corps astral, de tables tournantes?

La première édition de ce livre fut enlevée en quelques heures.
La déception des lecteurs a été aussi grande, disons-le tout de
suite, que celle de l’auteur. Il s’agissait, en effet, tout simplement
d’un petit manuel, à l’usage des voyageurs et des maisons de
commerce, indiquant les modes d’expédition les plus pratiques
pour les petites localités mal définies et qui sont désignées sur
les indicateurs de chemin de fer sous ce nom assez vague : les
al'-dela de telle ou telle station.

Nous vivons en effet à une époque essentiellement pratique, il
conviendrait de ne pas l’oublier.

l’emprunt a du succès

* * * Une récente circulaire envoyée de Berlin prescrit à tous
les instituteurs d’Allemagne de recueillir soigneusement la cire
qui se trouve en abondance dans les oreilles des écoliers confiés
à leur garde. Cette cire devra être expédiée d’urgence et direc-
tement au bureau central des industries chimiques pour un usage
qui est encore tenu secret. S’agit-il d’alimentation ou d’explosifs?
Il sera difficile de le savoir avant quelque temps.

* * Voici une bien mélancolique, mais bien utile invention
qui caractérise, d’une façon complète, l’époque un peu sombre
que nous traversons. Il s’agit des nouvelles fleurs utiles que de
grands horticulteurs viennent de lancer sur le marché parisien
et que l’on peut trouver dès maintenant dans les petites voitures
de nos marchands des quatre-saisons.

Grâce à d’ingénieux croisements, la vieille rose de France si
populaire est devenue une sorte de carotte comestible dont la
chair, un peu plus lâche, mais très parfumée, remplace fort bien
celle de la carotte commune. Le lys-poireau fait d’excellents
potages et le chrysanthème frisé d’une belle couleur verte s’accom-
mode très bien en salade à la place de la chicorée.

Cette suppression des fleurs dans notre pays' ne manque point
de contrister les poètes et les rêveurs, mais elle est nécessitée
parles besoins les plus urgents de la Défense nationale; cela
suffit pour que nous l’approuvions sans réserve.

La première place, tout le monde en est d accord, doit revenir
aujourd’hui à nos agriculteurs et non pas aux intellectuels.

G. de Pawlowski.
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