UN MAXIMALISTE
— Dites donc, les gars, si vous voulez, on v^ faire aussi un Soviet
et puis on décidera de pas aller à l’école. Dessin de B. Hall.
le garçon coiffeur. — C’est comme ça!
la grosse dame. — Il ne vous a rien dit pour aujourd’hui?
le garçon coiffeur. — Si... (A l'oreille de la grosse dame.)
Jouez son cheval dans la dernière...
- la grosse dame, regardant anxieusement son journal. — Je
ne sais comment vous remercier... Oh ! merci ! merci !
le garçon coiffeur. — N’erf jçtez plus... on est arrivé...
Trois ans après. En 1916.
Dans un train de banlieue. La grosse dame est en deuil. Le
garçon coiffeur a la médaille militaire et une jambe de
moins. La grosse dame entre dans le wagon. Le garçon coif-
feur est déjà installé dans un coin.
le garçon coiffeur. — Il me semble que je vous connais,
madame...
la grosse dame. — En effet... votre ligure...
le garçon coiffeur. — J’ai beau chercher...
la grosse dame. — J’y suis! Nous nous sommes rencontrés sur
les champs de...
le garçon coiffeur, vivement. — Chut... Méfiez-vous!
la grosse dame, baissant les yeux. — Oui...
le garçon coiffeur. — Vous êtes en deuil?
la grosse dame. — J’ai perdu mon mari... à Vauquois...
le garçon coiffeur — Moi, j’ai perdu une jambe, sur l’Yser...
— Ben! mon colon, qu’est-ce qu’elle dirait ta femme, si elle te voyait
saoul comme ça ?
— Beuh ! elle dirait que la guerre ne m’a pas beaucoup changé!
Dessin de Matita.
{Petit silence.) Ça -ne fait rien, allez, nous toucherons la der-
nière !
la grosse dame. — Faut bien!
le garçon coiffeur. — Et ça fera une cote ! Quelle belle
journée! Le Grand Prix, quoi!
la grosse dame. — Il v eff aura des partants !
le garçon coiffeur. — Oui... des cracks et des as! Je vois une
belle chance au vingtième corps...
la grosse dame. — Vous croyez?
le garçon coiffeur. — C’est mon idée... Pour ma part, j’ai
déclaré forfait... Vous voyez, je suis broken-down...
la grosse dame. — Pauvre monsieur...
le garçon coiffeur. — Ne vous en faites pas. Il ne faut pas
faire attention à ces petites machines-là. Et quand on est en
plein dans le bal, ah! madame! les belles « épreuves de sélec-
tion » ! Hardi, les gars, sur les obstacles! Et il y en a... Ça, c’est
du steeple! Et des talus, des brooks, des banquettes, des bar-
rières, et des ri-
vières, « des tri-
bunes », et des ri-
vières, « du huit»!
Nous sommes les
jockeys, les che-
■S'SZ'--
Hk,J p
Moi, j’ai mon fusil... Qui prend le balai?
. Dessin de Sennep.-
Adresse à conserver'.— Le Docteur Calluce,
8, rue Villebois-Mareuil, Paris, affirme que
l’électricité seule détruit les poils et duvets,
radicalement et pour toujours. Traite diffor-
mités, rides, cicatrices. Consulter ou écrire.
— Dites donc, les gars, si vous voulez, on v^ faire aussi un Soviet
et puis on décidera de pas aller à l’école. Dessin de B. Hall.
le garçon coiffeur. — C’est comme ça!
la grosse dame. — Il ne vous a rien dit pour aujourd’hui?
le garçon coiffeur. — Si... (A l'oreille de la grosse dame.)
Jouez son cheval dans la dernière...
- la grosse dame, regardant anxieusement son journal. — Je
ne sais comment vous remercier... Oh ! merci ! merci !
le garçon coiffeur. — N’erf jçtez plus... on est arrivé...
Trois ans après. En 1916.
Dans un train de banlieue. La grosse dame est en deuil. Le
garçon coiffeur a la médaille militaire et une jambe de
moins. La grosse dame entre dans le wagon. Le garçon coif-
feur est déjà installé dans un coin.
le garçon coiffeur. — Il me semble que je vous connais,
madame...
la grosse dame. — En effet... votre ligure...
le garçon coiffeur. — J’ai beau chercher...
la grosse dame. — J’y suis! Nous nous sommes rencontrés sur
les champs de...
le garçon coiffeur, vivement. — Chut... Méfiez-vous!
la grosse dame, baissant les yeux. — Oui...
le garçon coiffeur. — Vous êtes en deuil?
la grosse dame. — J’ai perdu mon mari... à Vauquois...
le garçon coiffeur — Moi, j’ai perdu une jambe, sur l’Yser...
— Ben! mon colon, qu’est-ce qu’elle dirait ta femme, si elle te voyait
saoul comme ça ?
— Beuh ! elle dirait que la guerre ne m’a pas beaucoup changé!
Dessin de Matita.
{Petit silence.) Ça -ne fait rien, allez, nous toucherons la der-
nière !
la grosse dame. — Faut bien!
le garçon coiffeur. — Et ça fera une cote ! Quelle belle
journée! Le Grand Prix, quoi!
la grosse dame. — Il v eff aura des partants !
le garçon coiffeur. — Oui... des cracks et des as! Je vois une
belle chance au vingtième corps...
la grosse dame. — Vous croyez?
le garçon coiffeur. — C’est mon idée... Pour ma part, j’ai
déclaré forfait... Vous voyez, je suis broken-down...
la grosse dame. — Pauvre monsieur...
le garçon coiffeur. — Ne vous en faites pas. Il ne faut pas
faire attention à ces petites machines-là. Et quand on est en
plein dans le bal, ah! madame! les belles « épreuves de sélec-
tion » ! Hardi, les gars, sur les obstacles! Et il y en a... Ça, c’est
du steeple! Et des talus, des brooks, des banquettes, des bar-
rières, et des ri-
vières, « des tri-
bunes », et des ri-
vières, « du huit»!
Nous sommes les
jockeys, les che-
■S'SZ'--
Hk,J p
Moi, j’ai mon fusil... Qui prend le balai?
. Dessin de Sennep.-
Adresse à conserver'.— Le Docteur Calluce,
8, rue Villebois-Mareuil, Paris, affirme que
l’électricité seule détruit les poils et duvets,
radicalement et pour toujours. Traite diffor-
mités, rides, cicatrices. Consulter ou écrire.