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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire: Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1917 (Nr. 112-163)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25446#0623
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M. CAILLAUX PRESENTE QUELQUES-UNS DE SES AMIS

— M. Almereyda, plusieurs fois condamné; M. Landau, le maître-chanteur bien connu; M. Bolo, chevalier d’aventures; Mm* Bolo, ex-chan-
teuse... légère; MM. Duval, Marion, etc.; et enfin Henriette, ma femme, dont vous n'ignorez pas la vivacité.

LE RIRE DE LA SEMAINE

Les esprits un peu réactionnaires,— si j’ose employer ce mot
archaïque, — disaient en 1914 :

— La guerre est un mal, mais du mal peut sortir le bien...
Une guerre ne manquera pas d’assurer le triomphe de nos idées.

Or, je ne vois pas ça du tout...

Je constate que si la guerre semble indiquer un triomphe, —
peut-être momentané, — c’est celui du collectivisme.

Le collectivisme a conquis l’Europe et même l’Amérique.

Pour peu que les hostilités durent encore un an ou deux, le
citoyen européen ou américain sera vêtu d’uu drap uniforme,
chaussé de godasses nationales, coiffé d’un casque ou d’un mélon
réglementaire et il se mouchera dans un carré de toile fourni
par l’Intendance. Déjà, il est rationné pour le charbon, le pain,
le sucre, l’essence... Les Gouvernements lui fournissent aussi
une ration quotidienne de raison ou de folie, de logique ou de
fantaisie, d’espérance ou de pessimisme, de mensonge ou de
vérité. C’est le sabotage général des individualités... Karl Marx
est plus victorieux que tous les tacticiens, stratèges et autres
foudres de guerre.

Et je ne parle pas de la « Société des nations », qui sera le
collectivisme de la diplomatie !

En attendant, M. Boret, ministre du Ravitaillement, nous
annonce le plat unique dans les restaurants.

Une seule viande et une seule sauce!

Nous étions jadis Athéniens. Nous devenons Spartiates : en
tout cas, le brouet est à l’horizon.

Ce sera, il est vrai, un brouet très acceptable, — avec des
champignons ou des truffes. Mais il n’y aura pas le choix...

Ainsi le monsieur qui, au restaurant, étudiait avec tant de per-
plexité l’interminable menu, ce monsieur sera tiré d’embarras
par l’excelient M. Boret.

— Un seul plat! Aujourd’hui, nous avons des brochettes de foies
de volaille avec une garniture de petits pois...

— Justement, je n’aime pas ça !

— Il n’y a rien d’autre.

— Quelle guerre, mon Dieu!...

Evidemment, c’est affreux... Mais, à mon avis, ce n’est pas
encore assez affreux. Je voudrais que, trois fois par semaine, dans
les restaurants à la mode, il n’y eût, au programme, que du singe.

Rien que du singe de l’Intendance.

Et je parie qu’au front, nos poilus s’accommoderaient fort bien,
ces jours-là, du <> plat unique » des Parisiens!

* * Il est bien évident que, malgré la hausse des cuirs, le
commerce des ceintures va devenir très prospère.

Au front, le cran.

A l’arrière, les crans.

Ainsi, nous serons tous à cran... Le fait est que l’énervement
est à l’ordre du jour. Nous avons une fâcheuse tendance à nous
engueuler réciproquement.

Que font les députés?

Ils s’engueulent...

Que font les journalistes?

Ils s'engueulent...

Que font les particuliers?

Ils s’engueulent...

L’autre jour, dans le tramway de la gare Saint-Lazare à la
gare du Nord, j’ai assisté à deux altercations violentes...

Un monsieur avait respectueusement demandé à la « contrô-
leuse » de baisser une des vitres de la voiture... '

La contrôleuse répliqua :

— Baissez-la vous-même...

Sur ce, une grosse dame insinua :

— Ceux qui sont dans les tranchées n’ont pas peur des cou-
rants d’air...

Aussitôt, d’autres personnes firent chorus :

— Oui, ces embusqués ne sont jamais contents.

— Qu’ils aillent au front!

— Encore un de la bande à Caillaux!

Le monsieur, se sentant impopulaire, lui aussi, crut bon de
battre en retraite.. 1*Comme il mettait pied à terre, la dame-con-
trôleuse lui lança ce coup de pied de l’âne :

— Va donc, eh! Vigo!...

L’autre querelle eut pour cause l’insuffisante précipitation
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