tour, ils disserteront en toute quiétude d’esprit sur les questions
balkaniques.
* * * & Peut-être même deviendront-ils professeurs a l’École
hôtelière du Havre. Cette école mérite d’être encouragée... Elle
nous prépare une génération d’hôteliers polis, prévenants, expé-
rimentés, soucieux d’hygiène, épris d’organisation, amis du voya-
geur, etc., etc.
Bref, il y aura du nouveau.
Entre nous, ce n’est pas troptôtl
Cette école a ouvert un cours de psychologie. Je me hâte de
dire que le professeur n’est pas M. Paul Bourget, qui, lui, ne
fréquente que des hôtels aristocratiques.
Un hôtelier doit être psychologue...
Par exemple, lorsqu’il tient un de ces hôtels discrets, à double
issue, où des couples amoureux, mais illégitimes, vont demander
une chambre confortable, avec eau froide et surtout eau chaude.
C’est là qu’il faut de la psychologie!
Rien d’odieux, pour ces couples épris d’incognito, comme
d’être accueillis avec trop d'empressement.
• Est-ce que Monsieur et Madame veulent une belle chambre
avec un bon lit?... Est-ce qu’ils resteront quelques jours?... Les
cabinets sont à l’étage !...
Autant de phrases maladroites.
L’hôtelier diplômé par l’école du Havre ne dira rien : il n’aura
•même pas le sourire. Le sourire serait de trop...
La neutralité la plus absolue— pas même bienveillante — est
de rigueur.
Monsieur ne veut pas être interrogé et Madame ne veut pas
être vue. En tout cas, pas de garçons dans, les escaliers et les
couloirs. Seules, de vagues et silencieuses soubrettes sont tolé-
rables... Et que, toujours, les voies soient libres. Pas d’encom-
brement à la sortie... 11 faut que les couples de passage et de
passade aient l’impression de s’être réfugiés dans une maison
déserte. *
Ne jamais les reconnaître,— même s’ils viennent trois fois par
semaine.
D’ailleurs, c’est bien simple : si ce cours paraît intéressant, je
suis prêt à le donner in extenso aux élèves de l’école hôtelière
de Havre. M’écrire avec précisions sur appointements-et pour-
boires.
* * ^ Des précisions, c’est justement ce que redoutait la direc-
tion du Théâtre Réjane, à la lecture des critiques consacrées à
sa nouvelle pièce, la Treizième chaise.
Cette pièce est policière,— autrement dit tout son intérêt esl
dans l’incertitude du dénouement!
Aussi, le Théâtre Réjane supplia-t-il les critiques de ne pas
donner à leurs lecteurs le mot de l’énigme... 11 faut laisser aux
spectateurs la délicieuse angoisse qui, de coups de théâtre en
LA CANDIDAT,URR DU MARÉCHAL JOFFRE
L® vainqueur de la Marne, sera le septième maréchal de France aca-
démicien, mais. . . républicain et sans perruque.
FONDANTS FONDUS, FRUITS DÉCONFITS ET CHOCOLATS...
D'après notre François Villon.
Dessins de L. Métivet.
coups de théâtre, conduit à la joie de voir le crime puni et la
vertu récompensée.
Lés critiques promirent... Tous ne tinrent pas,—jusqu’au
bout!
Au fait, si meme ils avaient tenu, est-ce que les spectateurs
n’auraient pas » mangé le morceau » en racontant la pièce à
leurs amis et connaissances?
A la place de Mme Réjane, j’aurais dit, au lever du rideau, ces
simples mots :
— Mesdames, messieurs, nous nous constituons en comité
secret pour cette représentation.
Et à la sortie, chaque spectateur, chaque spectatrice eût prêté
serment, entre les mains du chef contrôleur, de ne dire mot à
qui que ce soit du dénouement de la pièce.
Mais, voilà, il pouvait se trouver quelque Tunnel dans la
salle...
* * * Qu’est-ce que vous voulez, je ne crois pas aux secrets...
Ainsi, beaucoup de gens partent en guerre contre la diplomatie
secrète.
QiEest-oe qu’elle avait de caché? 11 suffisait de connaître le
cousin du concierge de la maîtresse du moindre sous-secrétaire
d’Etat pour tout connaître de la politique extérieure.
Croyez-vous que la diplomatie en public instruira les Français?
Tenez, tâchez d’obtenir cinq minutes d’entretien d’un de vos
amis pour lui révéler les secrets de notre diplomatie en Orient.
Au bout de trente secondes, il vous dira:
— La barbe !...
Et il vous demandera si vous allez au cinéma voir Chariot ou
Rigadiu.
La diplomatie en plein air, c’est comme le suffrage universel...
Nos pères se sont fait tuer pour devenir électeurs ; et nous,
entre le « devoir civique » et la pêche à la ligne, nous n’hésitons
pas : nous allons taquiner, non pas le Gouvernement, mais le
goujon. Pick-me-up.
balkaniques.
* * * & Peut-être même deviendront-ils professeurs a l’École
hôtelière du Havre. Cette école mérite d’être encouragée... Elle
nous prépare une génération d’hôteliers polis, prévenants, expé-
rimentés, soucieux d’hygiène, épris d’organisation, amis du voya-
geur, etc., etc.
Bref, il y aura du nouveau.
Entre nous, ce n’est pas troptôtl
Cette école a ouvert un cours de psychologie. Je me hâte de
dire que le professeur n’est pas M. Paul Bourget, qui, lui, ne
fréquente que des hôtels aristocratiques.
Un hôtelier doit être psychologue...
Par exemple, lorsqu’il tient un de ces hôtels discrets, à double
issue, où des couples amoureux, mais illégitimes, vont demander
une chambre confortable, avec eau froide et surtout eau chaude.
C’est là qu’il faut de la psychologie!
Rien d’odieux, pour ces couples épris d’incognito, comme
d’être accueillis avec trop d'empressement.
• Est-ce que Monsieur et Madame veulent une belle chambre
avec un bon lit?... Est-ce qu’ils resteront quelques jours?... Les
cabinets sont à l’étage !...
Autant de phrases maladroites.
L’hôtelier diplômé par l’école du Havre ne dira rien : il n’aura
•même pas le sourire. Le sourire serait de trop...
La neutralité la plus absolue— pas même bienveillante — est
de rigueur.
Monsieur ne veut pas être interrogé et Madame ne veut pas
être vue. En tout cas, pas de garçons dans, les escaliers et les
couloirs. Seules, de vagues et silencieuses soubrettes sont tolé-
rables... Et que, toujours, les voies soient libres. Pas d’encom-
brement à la sortie... 11 faut que les couples de passage et de
passade aient l’impression de s’être réfugiés dans une maison
déserte. *
Ne jamais les reconnaître,— même s’ils viennent trois fois par
semaine.
D’ailleurs, c’est bien simple : si ce cours paraît intéressant, je
suis prêt à le donner in extenso aux élèves de l’école hôtelière
de Havre. M’écrire avec précisions sur appointements-et pour-
boires.
* * ^ Des précisions, c’est justement ce que redoutait la direc-
tion du Théâtre Réjane, à la lecture des critiques consacrées à
sa nouvelle pièce, la Treizième chaise.
Cette pièce est policière,— autrement dit tout son intérêt esl
dans l’incertitude du dénouement!
Aussi, le Théâtre Réjane supplia-t-il les critiques de ne pas
donner à leurs lecteurs le mot de l’énigme... 11 faut laisser aux
spectateurs la délicieuse angoisse qui, de coups de théâtre en
LA CANDIDAT,URR DU MARÉCHAL JOFFRE
L® vainqueur de la Marne, sera le septième maréchal de France aca-
démicien, mais. . . républicain et sans perruque.
FONDANTS FONDUS, FRUITS DÉCONFITS ET CHOCOLATS...
D'après notre François Villon.
Dessins de L. Métivet.
coups de théâtre, conduit à la joie de voir le crime puni et la
vertu récompensée.
Lés critiques promirent... Tous ne tinrent pas,—jusqu’au
bout!
Au fait, si meme ils avaient tenu, est-ce que les spectateurs
n’auraient pas » mangé le morceau » en racontant la pièce à
leurs amis et connaissances?
A la place de Mme Réjane, j’aurais dit, au lever du rideau, ces
simples mots :
— Mesdames, messieurs, nous nous constituons en comité
secret pour cette représentation.
Et à la sortie, chaque spectateur, chaque spectatrice eût prêté
serment, entre les mains du chef contrôleur, de ne dire mot à
qui que ce soit du dénouement de la pièce.
Mais, voilà, il pouvait se trouver quelque Tunnel dans la
salle...
* * * Qu’est-ce que vous voulez, je ne crois pas aux secrets...
Ainsi, beaucoup de gens partent en guerre contre la diplomatie
secrète.
QiEest-oe qu’elle avait de caché? 11 suffisait de connaître le
cousin du concierge de la maîtresse du moindre sous-secrétaire
d’Etat pour tout connaître de la politique extérieure.
Croyez-vous que la diplomatie en public instruira les Français?
Tenez, tâchez d’obtenir cinq minutes d’entretien d’un de vos
amis pour lui révéler les secrets de notre diplomatie en Orient.
Au bout de trente secondes, il vous dira:
— La barbe !...
Et il vous demandera si vous allez au cinéma voir Chariot ou
Rigadiu.
La diplomatie en plein air, c’est comme le suffrage universel...
Nos pères se sont fait tuer pour devenir électeurs ; et nous,
entre le « devoir civique » et la pêche à la ligne, nous n’hésitons
pas : nous allons taquiner, non pas le Gouvernement, mais le
goujon. Pick-me-up.