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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0024
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LES NOUVEAUX LIBRES

(La scène se passe au quartier des Nouveaux Soldats libres de

Pétrograd.)

les n. s. l. de p. — Nous sommes des soldats libres. Nous
n’obéissons plus à personne. Nous dégradons nos officiers. (Ils
dégradent leurs officiers.)

les n. s. l. de p. — Nous avons le droit de choisir nos officiers
nous-mêmes. Nous les choisissons. (Ils choisissent les Nouveaux
Officiers des Soldats libres.)

les n. o. des s. l. — Petits frères, choisis par vous, nous vous
commandons sans douceur : « Portez armes ! Présentez armes ! »
(Les officiers dégradés restent l'arme au pied.)

les n. o. des s. l. — Pourquoi les anciens officiers restent-ils
l’arme au pied?

les anciens officiers. —Maintenant que nous sommes devenus
des soldats libres, nous n’avons plus à obéir. A notre tour, nous
usons de notre droit et nous vous dégradons. (Ils dégradent les
N. O. des S. L.)

les n. s. l. de p., étonnés. — Ils ont raison. Noire petit père
Trotsky se serait-il moqué de nous? Allons lui demander con-
seil.

SCÈNE II

trotsky, aux délégués des N. S. L. de P. —Oui, mes enfants,
il y a eu erreur. Dans un véritable Etat libre, le simple soldat est
une monstruosité. C'est le contraire de ce qu’on a fait qu’il aurait
fallu faire. Aussi, à partir d’aujourd’hui, l’armée ne comptera
plus que des sous-lieutenants. Vous êtes tous nommés officiers!
Retournez en paix à votre caserne.

les délégués des n. s. l. de p. — Vive notre petit père Trotsky !
(Ils sortent.)

SCÈNE III

(Au quartier de s Nouveaux Soldats-Officiers libres de Pétrograd.)

le chœur des n. s.-o. l. de p. — Nous sommes tous officiers.
Nous sommes très heureux. Nous nous lèverons, quand nous vou-
drons. Nous fumerons des cigares et nous boirons de la vodka.

autre groupe de n. s.-o. l. de p. — De la vodka? Non, non !
nous boirons du champagne, comme les seigneurs. Nous ferons
venir des femmes et du caviar.

un soldat-officier a l’officier trompette. — Sacha, n’est-il pas
l’heure de sonner la soupe?

l’officier-trompette. — Du moment que je suis officier, ma
dignité me défend de sonner de la trompette.

l’officier-cuisinier. — Ce serait, d’ailleurs,-inutile... Car, vous
pensez bien que, depuis mon élévation au grade de sous-lieute-
nant, je ne m’amuse plus à allumer les feux, le matin.

tous les n. s.-o. l. de p., consternés. — C’est vrai. Nous n’avons
pas songé à cela ! Qui va nettoyer nos chambrées, éplucher nos
pommes de terre, cirer nos bottes? Allons soumettre ce pro-
blème difficile à notre petit père Trotsky.

UN GACHEUR

— Voilà.. : monsieur a des idées noires, monsieur veut s’asphy-
xier....; comme il est enchifrené, il va user trois fois plus de gaz qu’il
n’en faut, au moment où on recommande tant de l’économiser.

Dessin de L. Kern.

AUX GALERIES FARFOUILLETTES OU SOLDES ET OCCASIONS

LES BUTORS ET LA FINETTE

Dessin de Nardeaü,

SCÈNE IV

trotsky, aux délégués des N. S.-O. I. de P. — Mes enfants,
tranquillisez-vous. J avais oublié ce détail. Mais je vais créer
immédiatement un corps de soldats d'ordonnance pour servir
les Nouveaux Soldats-Officiers libres de Pétrograd. Patientez
un peu.

les délégués sortent en criant. — Vive notre petit père
Trotsky !

SCÈNE V

trotsky, à son secrétaire. — Savez-vous ce qui se passe à la
caserne des Nouveaux Soldats-Officiers libres de Pétrograd? Ces

LE BON DUMANET

— Dites-moi, marraine, savez-vous ce qu’y doivent dire les pékins
en nous voyant?

— « Tiens ! v’ia deux poilus qi i s’ialadent! » Dessin de Dharm.
 
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