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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0037
POUR AVOIR DU SUCRE
LE COMMUNIQUE MAXIMALISTE
— Je fais apporter le sucre par mes invités, je leur donne du thé
exécrable qu’on ne boit pas ; et le sucre me reste.
Dessin de Raymond Pallier.
— Jacques, mon Jacques, c'est donc toi !
Alors, M. Tiburce, qui s’est toujours prénommé Joseph, se
ressaisit. Üne seconde il se demande s’il va tout simplement
étrangler l’infidèle; mais comme il est philosophe et que l’or-
gueil, qui gonfle en ce moment sa poitrine, le prédispose à l’in-
dulgence, il se dégage sans mot dii e puis, d’un geste que sa
femme ne soupçonne même pas, il cache quelque chose sous le
traversin.
Et c’est depuis cette nuit-là que M. Tiburce, en se couchant,
une lois la lumière éteinte, place toujours à sa portée une per-
ruque. Guy des Roches.
— Excellent communiqué : nos vaillantes troupes ont pris une auto,
2 barriques de vin, 25 porte-monnaie...; la lutte continue !...
Dessin de M. Radiguet.
LA RÉVÉLATION
Les bras écartés, le ventre en avant et les genoux pliés, je
me laissai tirer par l’homme inconnu qui avait saisi la boucle de
ma ceinture.
Je passai, dans cette posture, la porte étroite d’un café désert,
ET LE GAZ A AUGMENTÉ
puis, lâché brusquement, j’ornai de ma présence une banquette
râpée qui vomissait du crin.
Deux cafés fumèrent dans deux verres embués ét le garçon
apporta un pyrogène.
Je compris alors que mon ravisseur était stratège en crhambre.
Il surprit le coup d’œil que je lançai aux grêles bois Svoulrés
qui allaient résoudre, à son ordre, le problème ardu des evfl’ec-
tifs, et il eut un sourire de pitié.
—■ Non, monsieur, me déclara-t-il, je ns
disposerai pas une armée d’allumettes au-
tour de la brune colline du pyrogène ; je
n’allongerai pas, d’un doigt précis, cette
tache de sirop pour simuler une inonda-
tion .tendue devant ces blockhaus givrés
de sucre en poudre. Je suis au-dessus de
ces fariboles, monsieur. Je vois plus large
et plus clair. Et ma modestie seule m’a
empêché de signer « général Z. Z. », une
chronique guerrière et quotidienne dans
un journal du soir.
Je l’approuvai, d’un signe de tète.
Il se méprit sur mon geste, me débar-
rassa de mon képi et continua :
— Je vous ai choisi, seul entre tous, pour
vous faire part d’une découverte profonde.
Je le remerciai.
— Il n’y a pas de quoi, me répondit-il.
Vous êtes le premier qui me soit tombe
sous la main.
fuïïir. H
U A R i
Adresse à conserver. — Le Docteur Cal-
luce, 8, rue.Villebois-Mareuil, Paris, affirme
que l’électricité seule détruit les poils et
duvets, radicalement et pour toujours.Traite
difformités, rides, cicatrices. Consulter ou
écrire.
— .Tout feu, tout flamme !...
— Vous faites la-pige au fourneau à saz...
Dessin de Emtn. Huard.
:imat
LS QlJOUX.OU.Jf.Ti
MAXIMUM
Aaü - o s — 3 AC'i TA-:T30U7
LE COMMUNIQUE MAXIMALISTE
— Je fais apporter le sucre par mes invités, je leur donne du thé
exécrable qu’on ne boit pas ; et le sucre me reste.
Dessin de Raymond Pallier.
— Jacques, mon Jacques, c'est donc toi !
Alors, M. Tiburce, qui s’est toujours prénommé Joseph, se
ressaisit. Üne seconde il se demande s’il va tout simplement
étrangler l’infidèle; mais comme il est philosophe et que l’or-
gueil, qui gonfle en ce moment sa poitrine, le prédispose à l’in-
dulgence, il se dégage sans mot dii e puis, d’un geste que sa
femme ne soupçonne même pas, il cache quelque chose sous le
traversin.
Et c’est depuis cette nuit-là que M. Tiburce, en se couchant,
une lois la lumière éteinte, place toujours à sa portée une per-
ruque. Guy des Roches.
— Excellent communiqué : nos vaillantes troupes ont pris une auto,
2 barriques de vin, 25 porte-monnaie...; la lutte continue !...
Dessin de M. Radiguet.
LA RÉVÉLATION
Les bras écartés, le ventre en avant et les genoux pliés, je
me laissai tirer par l’homme inconnu qui avait saisi la boucle de
ma ceinture.
Je passai, dans cette posture, la porte étroite d’un café désert,
ET LE GAZ A AUGMENTÉ
puis, lâché brusquement, j’ornai de ma présence une banquette
râpée qui vomissait du crin.
Deux cafés fumèrent dans deux verres embués ét le garçon
apporta un pyrogène.
Je compris alors que mon ravisseur était stratège en crhambre.
Il surprit le coup d’œil que je lançai aux grêles bois Svoulrés
qui allaient résoudre, à son ordre, le problème ardu des evfl’ec-
tifs, et il eut un sourire de pitié.
—■ Non, monsieur, me déclara-t-il, je ns
disposerai pas une armée d’allumettes au-
tour de la brune colline du pyrogène ; je
n’allongerai pas, d’un doigt précis, cette
tache de sirop pour simuler une inonda-
tion .tendue devant ces blockhaus givrés
de sucre en poudre. Je suis au-dessus de
ces fariboles, monsieur. Je vois plus large
et plus clair. Et ma modestie seule m’a
empêché de signer « général Z. Z. », une
chronique guerrière et quotidienne dans
un journal du soir.
Je l’approuvai, d’un signe de tète.
Il se méprit sur mon geste, me débar-
rassa de mon képi et continua :
— Je vous ai choisi, seul entre tous, pour
vous faire part d’une découverte profonde.
Je le remerciai.
— Il n’y a pas de quoi, me répondit-il.
Vous êtes le premier qui me soit tombe
sous la main.
fuïïir. H
U A R i
Adresse à conserver. — Le Docteur Cal-
luce, 8, rue.Villebois-Mareuil, Paris, affirme
que l’électricité seule détruit les poils et
duvets, radicalement et pour toujours.Traite
difformités, rides, cicatrices. Consulter ou
écrire.
— .Tout feu, tout flamme !...
— Vous faites la-pige au fourneau à saz...
Dessin de Emtn. Huard.
:imat
LS QlJOUX.OU.Jf.Ti
MAXIMUM
Aaü - o s — 3 AC'i TA-:T30U7