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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0048
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LES GRANDS MOYENS

Comme je,m'apprêtais a sortir, Pichenette exigea des explica-
tions.

— Je vais tâcher de trouver du tabac, dis-je.

— Tiens, fit alors Pichenette, pendant que tu y es, remonte-
moi donc des bigoudis.

— C’est tout ?

Pichenette réfléchit. *

— Attends voir... Tu me prendras également une boîte de
poudre de riz et un litre d’eau de Cologne pour frictions. Tu
sais la petite parfumerie, à gauche, en sortant...

— Oui, oui.

— Ça me fait penser que je n’ai plus de savon de toilette.
Achètes-en une boîte ! Et puis il me faut des peignes, et puis une
houpette, et puis des épingles à cheveux, « à bouts roncft », tu
demanderas!... Pendant que tu y seras, remonte-moi aussi un
filet pour les cheveux et de la brillantine liquide...

— C’est tout?

— Non, n’oublie pas la poudre dentifrice, une brosse à dents,
un gant de crin, un litre de lotion capillaire et un onglier com-
plet — il y en a de confortables pour un louis — rapporte-moi
aussi une grosse éponge, un flacon de parfum, un sachet pour
les mouchoirs, de la pâte épilatoire, un pot de crème pour le
visage, un bâton de rouge, du noir pour les yeux, une brosse à
cheveux, et des chiens, ce que tu trouveras de plus blond !

Je filai, tel un météore.

Dix minutes après, j’étais de retour.

— Eh bien, c’est tout ce que tu me rapportes? s'indigna
Pichenette.

Je lui tendis un papier. Pichenette y jeta les yeux et lut :

« Par les présentes, je reconnais avoir vendu ma parfumerie
à M..... pour la somme de deux mille cinq cents francs. »

Pichenette fit un œil rigoureusement circonférentiel.'

— Oui... J’ai préféré acheter la boutique, fis-je pour répondre
à-cette interrogation ophtalmique ; c’était plus simple!

Pick et Trick.

LES SOUS QUI SE CACHENT

— Pas la peine d’être aviateur pour ne pas savoir se servir d’un
appareil de chasse ! Dessin de Amos.

L’ANGLAIS

Au restaurant chic de Brie-sur-Noireau. (Vous savez bien,
celui qui est au coin de la rue du Pont-Trouille et de la rue
Planche-à-pain?) IL est midi. Jules et Louis, les deux gar-
çons de l'établissement, devisent au fond de l'unique salle, en
attendant les clients. Ceux-ci se font rares, car la « saison »
est passée...

Soudain, la porte s'ouvre et un monsieur paraît. Mince, le
visage glabre et écarlate, il semble âgé d'une quarantaine
d'années. Sans un mot, il va s'asseoir à une petite table,
cependant que Louis s'approche, le menu à la main.

— Ah ! madame Durar.d, que vous avez de
grandes jambes !

— Mais r.on ! C’était pr mettre les quelques
sous que nous avons économisés..., et voilà
qu’on parle de les démonétise. !

Dessin de M. Rubiein T.

louis, souriant. — Monsieur déjeune?...

LE PANIER AUTOMOBILE

— Qui donc maintenant osera dire que la justice est lente?
 
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