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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0056
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— Je crois, a-t-elle déclaré, que rien n’est plus seyant... et cela
autorise la jupe vraiment très courte.

Pourquoi pas la culotte?

Attendons-nous à voir les bandes molletières remplacer les
bas de soie ou, tout au moins, les cacher. Ce sera dommage,
évidemment... Mais allez donc discuter avec la mode!

Ainsi toutes les femmes rouleront ou dérouleront des bandes:
les unes dans les hôpitaux, les autres chez elles ou dans les
garçonnières...

Sans compter, après tout, qu’on peut aussi bien mettre de
l’argent dans une bande molletière que dans un bas... Le tout
est de bien serrer !

* * * Je ne sais si, à Brest, « elles » adopteront les molle-
tières, mais elles sont en train de se faire une jolie réputation !

Je lis ceci dans un journal :

a Les- travailleurs chinois employés actuellement aux travaux
de déchargement du port de commerce viennent d’adresser au
ministre de la Marine une pétition d’un genre tout spécial. Ces
Célestes demandent qu'on protège leur vertu (sic) contre les en-
treprises audacieuses de certaines femmes de Brest qui, disent
les pétitionnaires, ne cessent de les poursuivre. »■

Pourvu qu’une interpellation ne s’ensuive pas!

Le ministre de la Marine (je- ne sais d’ailleurs pas son nom)
ferait bien d : prendre des mesures pour mettre les malheureux
Chinois à l’abri des Mmes Putiphar brestoises...

Les Fils du Ciel viennent en France pour décharger des sacs
de farine, pas autre chose.

Ces femmes salaces et effrontées n’ont,, à leurs yeux qu’un at-
trait : c’est la poudre de riz qui couvre leur visage. Le riz, ça,
c’est bon, -— mais le reste, c’est la marmite, et les Chinois n’en
veulent pas.

En revanche, les prisonniers français en Allemagne ne re-
poussent pas les avances des vertueuses sujettes du kaiser. Ils
signent volontiers une paix séparée avec celles qui leur font des
propositions... Mais gare à l’Allemande qui se laisse pincer, non
par un galant Français, mais par un mouchard de Boche : c’est
la prison, sans pitié.

La baronne Gertrude de Gaisberg-Helfenberg, âgée de 24 ans,
vient d'être condamnée à cinq mois de carcere dura pour
s’ètre laissé conter fleurette (vergissmeinnichftg&v un franzosi-
che gefangener.

— Comment, lui a dit le président du tribunal de Heilbronn,

— Permettez-moi de tirer quelques conclusions...

Dessins de !.. Métivet.

comment, vous avez oublié les préceptes de l'antique vertu alle-
mande dans les bras d’un soldat français ? Est-ce possible?

— 11 m’apprenait sa langue, jnoi je lui apprenais la mienne...
et un jour, nous nous sommes aimés.

— En quelle langue?

— Jè ne me souviens pas si nous avons dit quelque chose.

Bref, la pauvre devra passer cinq mois sur 1a, paille humide...

Quant au galant prisonnier, il avait été rapatrié quelques se-
maines auparavant comme « définitivement inapte ». -

Ce n’est pas l’avis de Gertrude !

* * Ah! les femmes! En France, elles n’ont aucune faiblesse
pour les ennemis, mais elles accordent à nos alliés, surtout aux
soldats américains, le traitement de la nation la plus favorisée...

11 faut aller voir ça dans certains cafés des alentours de la
place Blanche !

Chaque Américain a, au moins, trois poules...

Les Sammies sont évidemment venus en France pour en
mettre un bon coup. Et les gaillards s’en occupent tout de suite.

Ah ! oui, iis marcheront... Que dis-je, ils courent, déjà !

Les jeunes Montmartroises et ces élégants militaires conver-
sent dans une sorte de jargon franco-anglais qui ne manque pas
de saveur*.

— Chipette, j’avais la béguin for you irtdeed !

— Billy, donnez-moi d'abord un peu de money.

— Vous « était » fascinâting !

— Tu viens dans mon home ? 11 y a whisky...

Les Français préfèrent le « feu » ; les Américains choisissent -
le. whisky...

Mais certaines petites femmes se disent que, pour réussir .
avec nos alliés, il serait bon de connaître leur langue... L’une
d’elles s’est présentée, l’autre jour, dans une school oflanguages
et très sérieusement, a déclaré :

— Est-ce que je pourrais prendre des leçons d’américain ?

— D’anglais, mademoiselle?

— L’américain me serait plus utile... Tous mes amis sont des

Sammies ! Pick-me-up.

l’avancement nu « caporal »

— A seize sous... : me v’Ià au moins sergent!
 
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