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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0068
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Combien l’eussent franchi, le Rubicon, — à pied, à cheval ou
en voiture!...

, En attendant, c’est Clemenceau qui l’a passé... Pour un Tigie,
c’est même un bien petit ruisseau et il ne lui a pas fallu faire un
bie^^-—snd effort pour le franchir d’un seul bond.

* * * Nous allons avoir un impôt sur les salaires (je ne dis
pas « sur les salières », car cela pourrait inquiéter quelques
dames d’ailleurs charmantes).

Honoraires, gratifications, appointements, soldes, etc., etc.,
seront taxés.

Et aussi les pourboires...

Très bien, mais les personnes qui font commerce de leur
corps verseront-elles ce tribut au fisc?

Si le fisc l’accepte, ce sera un joli coco!

11 est vrai que le fisc a toute honte bue: vous le verrez préle-
ver cyniquement sa dîme sur le « produit de l’amour vénal ».

J’entends d’ici le dialogue :

— Madame, je suis agent du Trésor.

— Voui, mon trésor.

-, — Je suis sérieux: Je viens toucher...

•— Tu toucheras tout ce que tu voudras quand tu m’auras fait
mon petit cadeau.

— Je viens toucher, dis-je, le produit de la taxe sur toutes les
sommes que vous avez reçues en rétribution de vos travaux pro-
fessionnels.

— Ah! non, mon p’tit : Julot est déjà passé!

— Madame, je vous enverrai une sommation sans frais, puis
avec frais. Je ne vous lâcherai pas...

— Ça, c’est gentil... Mais on me l’a dit tant de fois!

L’impôt sur le salaire sera, évidemment, assez difficile à per-
cevoir dans bien des cas.

C’est comme l’impôt sur le luxe... A ce propos, une lec-
trice m'écrit ceci :

« Monsieur,

« Est-ce que le sens de l’expression « objets de luxe» ne pour-
rait pas être étendu, et cela au grand bénéfice du Trésor?

« Ainsi, pourquoi ne pas taxer les maladies de luxe?

« Ces maladies pourraient être divisées en deux catégories :

« 1° Les maladies dont on souffre vraiment et qui sont des ma-

COUP D ETAT

— Oui, mais... pas mèche!

ladies que les pauvres gens ne peuvent pas avoir : diabète, ar-
thritisme, goutte, etc.

« 2° Les maladies dont certains névrosés et surtout certaines
névrosées croient souffrir et qui sont, en somme, des distractions
de riches.

« J’ai une amie qui passe sa vie à consulter des médecins.
Elle n’a rien, — à part cinq cent mille francs de rente. Dès
qu’une maladie est à la mode, elle l’adopte... Elle a eu, tour à
tour, mais seulement dans son imagination, l’appendicite, la ma-
ladie du sommeil, le rein flottant, les nerfs en pelote, le béri-
béri, le foie tricolore et une « boule qui lui montait dans la

gorge ».

<( La conversation de cette pauvre femme trop riche a trait
uniquement à la santé (on croirait entendre M. Clemenceau!).

« Je ne peux pas la rencontrer sans qu’elle me dise :

« — Ah! j’ai découvert un nouveau médecin... Un homme
extraordinaire! Il me soigne par l’électricité!...

<, La lois suivante, c’est un médecin qui la soigne par la vapeur
ou par les rayons X, ou par la gymnastique suédoise, ou pa.r
l’eau froide, ou par le massage, ou par la suralimentation, ou par
la diète...

« Elle dépense un argent fou en consultations et en remèdes...
Est-ce que tout cela n’est pas du luxe?

« Vite, monsieur, un gros, très gros impôt sur les maladies
imaginaires.

« Qui sait, ça guérira peut-être mon amie! »

* * * La crise du tabac.

Plus ça va, moins il y a de « perlot » pour les malheureux

civils.

Un de mes amis va faire passer cette petite annonce dans les
grands quotidiens :

aisnilli un paquet entamé de caporal ordinaire. Le rappor-
rhlillL ter à M. X..., rue Lepic. 50 francs de récompense.

PlCK-ME-UP.

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Les Poilus éprouvant parfois quelques difficultés à se pro-
curer Le Rire sur le front, nous avons décidé d'accepter des

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de DEUX FRANCS CINQUANTE. Il suffit d'envoyer, avec
l’adresse exacte, un mandat ou des timbres français au

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