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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0085
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— Ah î me dit-il, comme je $uis malheureux ! Blanche m'a
quitté !

Je n’y étais plus du tout et il me fallut réfléchir longtemps.

— Ah ! oui ! Eh bien, qu’est-ce que cela peut te faire? Ce n’est
pas toi...

Il s’effondra sur un banc qui heureusement se trouvait là.

— Moi qui l’aiinais tant ! soupira-t-il.

Du coup je pensai : « Il est complètement fou. » J’essayai de lui
redonner courage :

— Tu es idiot, lui dis-je, avec ces histoires de dédoublement.

Il soupira.

— Ah ! tu ne peux pas me comprendre ! Tu n’es pas poète, toi ! !

Et il se remit à pleurer. Jacques Brémont.

POLITAIN S’AMUSE

Mon ami Politain avait une ancienne maîtresse qui lui en fai-
sait voir de toutes les couleurs, du jaune principalement, car
elle le trompait avec une foule de petits jeunes gens, et du rouge
aussi, car elle le menaçait au moins six fois par jour de le tuer
s’il se permettait la plus légère infidélité.

11 y a deux mois, cette maîtresse tyrannique perdit sa mère,
une ex-tireuse de cartes qui sentait le chien mouillé et le beurre
rance et que Politain était obligé de supporter à déjeuner deux
fois par semaine.

Cette vieille sorcière était dominée par une crainte : elle
avait peur de se réveiller dans son cercueil. Aussi avait-elle
prescrit par testament qu’on installât dans sa bière un nécro-
phone.

4, Un nécrophone? Vous n’avez jamais entendu parler du né-
crophone! C’est que vous ne lisez pas les journaux américains
et les revues scientifiques. Moi non plus, d’ailleurs. Mais j’ai
entendu parler du nécrophone par mon ami Politain.

Le nécrophone est un appareil téléphonique que l’on place
dans la bière du monsieur qu’on enterre et qui communique
avec le central le plus proche. Comme ça, si le monsieur se ré-
veille, i! peut téléphoner à ses amis et connaissances.

La vieille sorcière ayant laissé une peiite rente à son pays
natal, le nécrophone fut installé dans sa sépulture sans difficulté
aucune.

Un soir, nous dirons même un beau soir, Coralie — c était le
suave prénom du bourreau de mon ami, — s’impatientait en
attendant Poliïàin, qui prolongeait sa manille, quand la sonne-
rie du téléphone retentit.

— S'il m’annonce qu’il ne rentre pas diner, proféra aimable-
ment Coralie, je lui déchire toutes ses cravates, je défonce ses

LES GRÈVES ALLEMANDES

— Mes pauvres amis, songez à la crise du papier... Si vous nous
réclamez la carte électorale, nous voici obligés de vous supprimer la
carte de vivres. Dessin de M. Radiguet.

chapeaux et je lacère ce pastel qu’il vient d’acheter, pour s’ex-
citer en regardant des épaules nues, le satyre...

Mais c’était une voix sépulcrale, une voix de l’au-delà, qui
suppliait :

— Viens vite me chercher, ma fille... Prends le premier
train... Je me suis réveillée... Apporte de la viande froide... Je
meurs de faim...

Coralie poussa un cri terrible... Sa cuisinière accourut... Elle
se précipita sur elle et lui arracha le nez... Elle était devenue

DU GRENIER A LA CAVE

LE POILU FUME

—• Oui, mais moi j’ai été là où il y avait du tabac!

Dessin de Nisis.

— Allons, bon! voilà les gothas!... Faut maintenant que je descende à la cave avec ma femme.

Dessin de M. Leroy.

Adresse à conserver. — Le Docteur Calluce, 8, rue Villebois-Mareuil, Paris, affirme
que l’électricité seule détruit les poils et duvets, radicalement et pour toujours. Traite
difformités, rides, cicatrices. Consulter ou écrire.
 
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