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Le rire rouge: édition de guerre du journal le rire — 1918 (Nr. 164-215)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25447#0591
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INVENTIONS NOUVELLES

ET

DERNIÈRES NOUVEAUTÉS

Dans le Paris, redevenu la Ville-Lumière, tout le succès est
allé, ces temps derniers, aux candélabres éclairés par le gaz
surpressé qui éclaire infiniment mieux, il faut bien le recon-
naître, que les vieilles lampes électriques a arc. Plusieurs lecteurs
épris de questions scientifiques nous ont écrit pour nous
demander quelques explications techniques concernant le gaz
surpressé. Rien n’est plus simple ; ces becs de gaz sont tout
simplement alimentés par des tuyaux qui vont puiser directement
le gaz surpressé dans le tunnel du métro. C’est economique et
le procédé est entièrement approuvé par le Comité d’hygiène.

* * * Puisque nous parlons du métropolitain, signalons l’idée
véritablement délicieuse que vient d’avoir la direction de ce
chemin de fer en suspendant, dans les couloirs d’accès, de petites
harpes éoliennes actionnées par les courants d’air. Ainsi se
trouvent charmées les minutes d’attente que l’on passe devant
les guichets aux heures d’affluence et le bruit mélodieux des
harpes couvre agréablement les protestations des voyageurs à
qui l’on ferme la porte au nez quand ils s’avisent de vouloir
prendre le train. Avec les nouvelles harpes, attraper la grippe
devient un plaisir.

* * * Tous les voyageurs qui fréquentent nos grandes gares

AU MARCHÉ DE LA FERRAILLE

Seul, Hindenburg trouvera peut-être à vivre avec ses vieux clous.

Dessin de George-Edwartj.

de Paris ont été intrigués par de longs tuyaux qui, avant le
départ des trains rapides, puisent le gaz dans les trottoirs de la
station et l’envoient dans de grands réservoirs placés sur le toit
des wagons. Rappelons aux gens qui l’ignorent que c’est grâce à
ce procédé que l’on parvient à obtenir de grandes vitesses en
allégeant considérablement les trains rapides : les wagons munis
de ballons à gaz ne pesant plus que quelques kilos.

* * * On se souvient de l’essai qui avait été fait avant la
guerre, dans tous les bureaux de poste parisiens, de petits chiens
lécheurs attachés au guichet des affranchissements et qui étaient
chargés d’éviter aux malheureuses buralistes l’épouvantable
corvée d’humecter les timbres destinés aux colis postaux. L’essai
dut être abandonné sur les instances de la Société protectrice
des animaux, la plupart des malheureuses bestioles étant mortes
les intestins collés. Elles furent inhumées, du reste, d’une façon
touchante par les gracieuses employées des postes qui, sur leurs
tombes, déposèrent, pour la première fois à regret, la tradition-
nelle pancarte : « Fermé. » Combien plus gracieuse est l’idée
suggérée par M. Boret et qui consistera à munir tous les timbres
de gomme sucrée à la menthe. Etant donnée la rareté du sucre,
affranchir une lettre deviendra pour chaque citoyen un délicieux

asse-temps et la reprise des affaires s’en trouvera considéra-
lement facilitée. '

* * * Les passants ont été fort intrigués ces jours-ci par de
gros tonneaux d’arrosage qui circulaient avenue des Acacias.
Renseignements pris, il s’agissait d’un très intéressant essai de

oudronnage tenté par le conservateur du Bois.'On s'e souvient
es regrettables résultats donnés avant la guerre par le goudron-

DÈGRADÉ

— Alors, ait Gott, tu t’imagines que tu vas continuer à fumer tran-
quillement ta pipe pendant que nous autres nous sommes mis à la
retraite ? Dessin de Le Rallic.

nage des routes au goudron noir. Les passants salissaient leurs
bottines, leurs vêtements, leurs tapis quand ils rentraient chez
eux. Le nouveau goudron actuellement aux essais n’offre point
de pareils inconvénients ; en effet, on s’est avisé, parait-il, de
l’extraire de la houille blanche.

* * * Où la publicité va-t-elle se nicher? Voici qu’une grande
maison de produits fort connue vient d’acheter quatre cents
chiens de police d’une beauté parfaite, admirablement dressés,
mais qui ne répondent tous, quand on les appelle, qu’au nom de
la célèbre marque. Ces chiens seront donnés gratuitement à nos
Parisiens les plus en vue, et, cet été, sur les plages ou à la mon-
tagne, on entendra toute la journée nos élégants promeneurs
crier à tue-tète le nom de la marque qu’il s’agit de lancer chaque
fois qu’ils voudront appeler leur chien.

C’est là un procédé de publicité des plus ingénieux et qui ne
tardera pas, croyons-nous, à être copié un peu partout.

* * # C’est dimanche prochain que l’on inaugurera aux Tui-
leries le nouveau kiosque à musique tournant qui permettra
aux auditeurs d’entendre successivement toutes les parties de
l’orchestre sans être assourdis d’un seul côté par les gros ins-
truments. Ce kiosque, monté à billes, est mû par l’électricité. Il
pourra tourner à des vitesses vertigineuses pour l’exécution des
morceaux américains ou très lentement, au gré du chef d’or-
chestre, lorsqu’il s’agira d’une valse lente. G. de Pawlowski.

LA CRISE DES TRANSPORTS
 
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