CUISINE PHILOSOPHIQUE
BUTS DE GUERRE
LE BŒUF-PISCINE
Pour faire un vrai Bœuf-Piscine,
J’imagine
(Ou quelque Ragoût-Cuvier)
Qu’il faut des qualités rares
Et bizarres
Chez le soldat-cuisinier.
C’est évidemment un type
Riche en tripe,
Qui jamais rien ne rata;
Un chic type — té! bagasse —
Qui remplace
Le beurre dans le rata.
Dans le sein de la roulante,
Son amante,
Il dépose le fardeau
D’un quartier de vache rose
Qu’il arrose
De cent vingt-cinq litres d’eau.
Armé d’une pelle à manche,
Le dimanche
Et les autres jours itou,
Il touille d’une main pure
La mixture ;
Ça lui donne un travail fou.
Puis d’un cœur fort héroïque
Et stoïque.
Le cuistot plein de santé,
Pendant que le bœuf barbote
Dans la hotte,
Fait un sept à l’écarté.
— Hein, mon petit, nous vous avons rendu l’Alsace et la Lorraine!
— Eh bien, maintenant, tâchez de nous rendre le lait à cinq sous le litre!
Dessin de Mars-Trick
Car, désirant qu’on le mange,
Il s’arrange
Pour être plus ou moins cuit.
Quand vient l’heure de la soupe
On le coupe
(Si d’ailleurs il y consent).
Et le poilu qui le touche
Prend la mouche,
Tant il est appétissant.
« Encor lui! dit le bonhomme.
Je m’en vais le balancer! »
Et pourtant il l’ingurgite
Au plus vite,
Pour mieux s’en débarrasser.
C’est que le cuistot, bon maître,
Sait y mettre
Ingrédients pleins de saveur :
Quelques grains de patience,
Et — je pense —
Quatre onces de bonne humeur.
Alfred Fourtier.
Le bœuf est assez bon prince :
Gros ou mince
Vous pouvez compter sur lui ;
Voyez comme
LE MARCHAND DE SARDINES ENRICHI
LES VIEILLES CLASSES !...
— Il y a du pied, ce matin. .on avance, on commence à s’occuper
des couches quaternaires. Dessin de L. Kern.
— Et puis, voilà mes nouvelles armes...
— Heuh ! moi, je me contente de mon fusil et de ma baïonnette.
Dessin de Hervé Baii.ix
BUTS DE GUERRE
LE BŒUF-PISCINE
Pour faire un vrai Bœuf-Piscine,
J’imagine
(Ou quelque Ragoût-Cuvier)
Qu’il faut des qualités rares
Et bizarres
Chez le soldat-cuisinier.
C’est évidemment un type
Riche en tripe,
Qui jamais rien ne rata;
Un chic type — té! bagasse —
Qui remplace
Le beurre dans le rata.
Dans le sein de la roulante,
Son amante,
Il dépose le fardeau
D’un quartier de vache rose
Qu’il arrose
De cent vingt-cinq litres d’eau.
Armé d’une pelle à manche,
Le dimanche
Et les autres jours itou,
Il touille d’une main pure
La mixture ;
Ça lui donne un travail fou.
Puis d’un cœur fort héroïque
Et stoïque.
Le cuistot plein de santé,
Pendant que le bœuf barbote
Dans la hotte,
Fait un sept à l’écarté.
— Hein, mon petit, nous vous avons rendu l’Alsace et la Lorraine!
— Eh bien, maintenant, tâchez de nous rendre le lait à cinq sous le litre!
Dessin de Mars-Trick
Car, désirant qu’on le mange,
Il s’arrange
Pour être plus ou moins cuit.
Quand vient l’heure de la soupe
On le coupe
(Si d’ailleurs il y consent).
Et le poilu qui le touche
Prend la mouche,
Tant il est appétissant.
« Encor lui! dit le bonhomme.
Je m’en vais le balancer! »
Et pourtant il l’ingurgite
Au plus vite,
Pour mieux s’en débarrasser.
C’est que le cuistot, bon maître,
Sait y mettre
Ingrédients pleins de saveur :
Quelques grains de patience,
Et — je pense —
Quatre onces de bonne humeur.
Alfred Fourtier.
Le bœuf est assez bon prince :
Gros ou mince
Vous pouvez compter sur lui ;
Voyez comme
LE MARCHAND DE SARDINES ENRICHI
LES VIEILLES CLASSES !...
— Il y a du pied, ce matin. .on avance, on commence à s’occuper
des couches quaternaires. Dessin de L. Kern.
— Et puis, voilà mes nouvelles armes...
— Heuh ! moi, je me contente de mon fusil et de ma baïonnette.
Dessin de Hervé Baii.ix