LES TROIS COUPS
• AU MOULIN DE LA
CHANSON
\
M. Gandera qui s’était spé-
cialisé jusqu’ici dans l’imita-
tion lointaine, — ô combien! —
des petits maîtres du xvme siè-
cle, et à fabriquer, au grand
profit de son escarcelle, ce qu’un
critique a appelé du « cochon
gai », a voulu tenter de calmer
sa Muse égrillarde; le résultat
qu’il nous a montré à VAthénée
sous le titre le Couché de la
Mariée, évocation encore du
siècle libertin, n’est pas des
plus réussis.
A part une scène à la fin
du second acte et la recons-
titution du décor de l’estampe
célèbre, la pièce est insigni-
fiante et si elle n’était défendue
par des artistes comme Rozen-
berg, Arnaudy, Lefaur, si le
charme de Monna Delza et de
ses toilettes, la joliesse de Ma-
deleine Soria n’y ajoutaient un
régal pour les yeux, sa car-
rière ne serait sans doute pas
très longue.
Au Théâtre des Arts, Beulemans à Marseille voit croître
son succès de jour en jour; voici une fois de plus démontré
qu'il n’est pas besoin de grandes vedettes pour assurer le
succès d’une bonne pièce et qu’un ensemble d’artistes jouant
pour l'effet général est préférable à une étoile qui veut tout
éclipser.
Quel dommage que Ba-ta-elan ne soit pas plus central : la
revue nouvelle que l’on y représente est très réussie; Ferréol,
Vitry, Galan, Mérin y sont des plus amusants. Magdy y chante
Florian.
Mary Dubas.
comme une divette, Alice de
Tender et Pomponnette y dan-
sent avec autant d’entrain que
de fantaisie et tout un lot de
jolies femmes y font valoir les
costumes somptueux de la scène
des Harems littéraires et de
l'Impôt sur les charmes, créa-
tions bien françaises qui lais-
sent loin derrière elles les im-
portations étrangères dont nos
music-halls se laissent par trop
envahir.
Le théâtre de la Renaissance
nous annonce, quand sera épuisé
le succès de Chouquette et son
as, une pièce grecque en un
pont' sur la salle et quelque
chose autour. Verrons-nous un
jour au théâtre le triomphe de
la pièce à trois ponts qui, elle
aussi, ne vivra que par les
femmes ?
Le Moulin de la Chanson a
eu la bonne idée de compren-
dre qu’il valait mieux changer
de genre que de faire enten-
dre de mauvaises chansons
dites par de médiocres chanson
niers.
Aussi a-t-il fait sa réouverture avec une revue jouée cet été
avec succès dans un sous-sol au temps des Berthas. Il a réuni
pour cela une agréable « jase-bande » de jolies femmes parmi
lesquelles plusieurs chantent très agréablement Mary Dubas en
tête, Florian étoile de la troupe, Jazierska savoureux Rubens,
Mina Dorés. Parmi les hommes, de Size, Selmar, Poggi.
Quatre décors, s’il vous plaît, des costumes; tandis que Fursy
fait descendre Montmartre sur le boulevard, les Capucines
grimpent sur la Butte. Bonne chance. L’Avertisseur.
Jazierska.
Dessin de Bils.
— Teufel ! le Secrétaire d’État parle de supprimer les subventions
accordées à tous les journaux !
— Le Gouvernement serait-il résolu à nous obliger de dire la vérité ?
Dessin de AI. Radiguet.
• AU MOULIN DE LA
CHANSON
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M. Gandera qui s’était spé-
cialisé jusqu’ici dans l’imita-
tion lointaine, — ô combien! —
des petits maîtres du xvme siè-
cle, et à fabriquer, au grand
profit de son escarcelle, ce qu’un
critique a appelé du « cochon
gai », a voulu tenter de calmer
sa Muse égrillarde; le résultat
qu’il nous a montré à VAthénée
sous le titre le Couché de la
Mariée, évocation encore du
siècle libertin, n’est pas des
plus réussis.
A part une scène à la fin
du second acte et la recons-
titution du décor de l’estampe
célèbre, la pièce est insigni-
fiante et si elle n’était défendue
par des artistes comme Rozen-
berg, Arnaudy, Lefaur, si le
charme de Monna Delza et de
ses toilettes, la joliesse de Ma-
deleine Soria n’y ajoutaient un
régal pour les yeux, sa car-
rière ne serait sans doute pas
très longue.
Au Théâtre des Arts, Beulemans à Marseille voit croître
son succès de jour en jour; voici une fois de plus démontré
qu'il n’est pas besoin de grandes vedettes pour assurer le
succès d’une bonne pièce et qu’un ensemble d’artistes jouant
pour l'effet général est préférable à une étoile qui veut tout
éclipser.
Quel dommage que Ba-ta-elan ne soit pas plus central : la
revue nouvelle que l’on y représente est très réussie; Ferréol,
Vitry, Galan, Mérin y sont des plus amusants. Magdy y chante
Florian.
Mary Dubas.
comme une divette, Alice de
Tender et Pomponnette y dan-
sent avec autant d’entrain que
de fantaisie et tout un lot de
jolies femmes y font valoir les
costumes somptueux de la scène
des Harems littéraires et de
l'Impôt sur les charmes, créa-
tions bien françaises qui lais-
sent loin derrière elles les im-
portations étrangères dont nos
music-halls se laissent par trop
envahir.
Le théâtre de la Renaissance
nous annonce, quand sera épuisé
le succès de Chouquette et son
as, une pièce grecque en un
pont' sur la salle et quelque
chose autour. Verrons-nous un
jour au théâtre le triomphe de
la pièce à trois ponts qui, elle
aussi, ne vivra que par les
femmes ?
Le Moulin de la Chanson a
eu la bonne idée de compren-
dre qu’il valait mieux changer
de genre que de faire enten-
dre de mauvaises chansons
dites par de médiocres chanson
niers.
Aussi a-t-il fait sa réouverture avec une revue jouée cet été
avec succès dans un sous-sol au temps des Berthas. Il a réuni
pour cela une agréable « jase-bande » de jolies femmes parmi
lesquelles plusieurs chantent très agréablement Mary Dubas en
tête, Florian étoile de la troupe, Jazierska savoureux Rubens,
Mina Dorés. Parmi les hommes, de Size, Selmar, Poggi.
Quatre décors, s’il vous plaît, des costumes; tandis que Fursy
fait descendre Montmartre sur le boulevard, les Capucines
grimpent sur la Butte. Bonne chance. L’Avertisseur.
Jazierska.
Dessin de Bils.
— Teufel ! le Secrétaire d’État parle de supprimer les subventions
accordées à tous les journaux !
— Le Gouvernement serait-il résolu à nous obliger de dire la vérité ?
Dessin de AI. Radiguet.