nnonçait des engagements, des promotions d’artistes un peu...
surprenants. Les grands seigneurs du régime disaient :
— C’est bien le moins que la République entretienne nos
maîtresses !
Depuis la guerre, c’est changé, cela aussi... Mais vous me
direz que, de tout temps, on est arrivé par les femmes et que,
sous l’ancien régime, l’amitié d’une princesse du sang était
aussi un bienfait des dieux.
* * * Je lis ces lignes dans la rubrique sportive d’un journal
du soir :
« Les sports sont très recommandables contre les peines de
cœur. Rien de plus sérieux; rien de plus exact.
« Etes-vous triste par amour? Imposez-vous une longue marche
rapide et rythmée, ou une course à pied sur piste, ou un cross-
country; puis, rentré en nage à votre home ou à votre club,
prenez une bonne douche froide! Vous m’en direz des nouvelles;
vous vous sentirez tout ragaillardi! »
A l’époque romantique, quand un monsieur constatait que
Lucie lui battait froid ou le faisait cocu, il rentrait chez lui et se
mettait à écrire des vers élégiaques.
Ou il s’engageait dans l'armée d’Afrique.
Ou il entrait à la Chartreuse.
Ou il tuait la récalcitrante en disant : « Elle me résistait... je
l’ai assassinée ! »
Ou il se mettait à boire.
Ou il se suicidait, non sans laisser un petit mot ainsi conçu :
« Je meurs parce que celle que j’aime ne m’aime pas! »
Le sport a changé tout cela.
Si vous constatez que votre petite amie vous fait des queues,
mettez-vous immédiatement en tenue de coureur à pied et piquez
un galop autour d’une piste~ ou dans le parc de Saint-Cloud.
Vous ne tarderez pas à lasser votre chagrin qui, ne pouvant
vous suivre, vous plaquera en route.
Après cet exercice salutaire, prenez une bonne douche froide,
bien froide... Après quoi, vous vous direz avec philosophie :
— A coureuse, coureur et demi!
Mais il peut être encore préférable de piquer le galop avant.
socialiste !
— J’ai cru aux « frères » d’Allemagne!... J’ai prédit la paix sans
victoire!... J’ai chanté le bolchevisme!. . J’ai annoncé le plébiscite en
Alsace-Lorraine !
— Mauvais apôtre et fichu prophète,
SURPRISES DE LA PHOTOGRAPHIE
Les deux Présidents!_ Dessins de L. métivet.
Oui, c’est le premier jour de vos amours et non pas le dernier,
qu’il faut prendre la course et s’enfuir à toute vitesse.
Que de gens auraient été plus heureux dans la vie si, le jour
où ils ont rencontré la «femme rêvée», ils s’étaient élancés,
les coudes au corps, dans le parc de Saint-Cloud!
Tenez, Adam aurait bien dû en faire autant quand Eve lui
offrit la pomme fatale... D’autant plus que ce n’est pas son cos-
tume qui l’empêchait de courir!
* * * Quoique enjuponné, le féminisme galope à toutes jambes
sur la route du progrès.
Les Allemands, qui ne font rien à demi (sauf peut-être les
révolutions), viennent de s’offrir une ministresse des Affaires
étrangères. Mra* Kantskÿ détient, en effet, avec son mari et au
même titre, le portefeuille des relations extérieures : elle est
Excellence et, encore qu’elle chausse du 42, elle peut se croire
un Metternich au petit pied.
La diplomatie n’est en somme qu’une tromperie, une fourbe-
rie, une hypocrisie en habit brodé... Il s’agit de mentir avec
finesse, de tendre des pièges, de rouler aimablement son adver-
saire après lui avoir inspiré confiance... Quoi de plus féminin?
Quelle fille d’Eve n’en remontrerait pas, à ce point de vue, aux
adeptes les plus retors de M. de Talleyrand?
Il reste à savoir si Mme Kantsky possède toutes ces qualités,
ou plutôt tous ces défauts. J’espère que non, — pour son mari
et pour nous!
* * ^ Et le flot des décorations montait toujours!!..
Voici les derniers projets :
Un insigne pour les veuves de guerre. (Il y en a que cela
gênera.)
Un insigne pour les infirmières.
Un insigne pour les marraines. -
Une croix civique (pour les fournisseurs de guerre, les jour-
nalistes de guerre, etc.).
Une médaille de la Reconnaissance française (pour les parle-
mentaires et Mlle Chenal).
Un insigne pour les munitionnettes.
Une médaille agricole (pour les femmes et les enfants qui ont
cultivé leurs champs pendant la guerre).
Une médaille des Bombardés (pour tous les habitants des
villes mannitées ou, tout au moins, alertées).
Et maints autres rubans que j’oublie...
11 est question de décorer tout le monde... En somme pour-
quoi pas? Qui est-ce qui n’a pas fait quelque chose pendant ces
quatre dernières années, — ne serait-ce que lire le commu-
niqué?
Aussi M. Loucheur n’est-il pas embarrassé pour adapter les
usines de guerre à la paix... Il va les transformer tout bonne-
ment en fabriques de décorations. Pjck-me-up,
surprenants. Les grands seigneurs du régime disaient :
— C’est bien le moins que la République entretienne nos
maîtresses !
Depuis la guerre, c’est changé, cela aussi... Mais vous me
direz que, de tout temps, on est arrivé par les femmes et que,
sous l’ancien régime, l’amitié d’une princesse du sang était
aussi un bienfait des dieux.
* * * Je lis ces lignes dans la rubrique sportive d’un journal
du soir :
« Les sports sont très recommandables contre les peines de
cœur. Rien de plus sérieux; rien de plus exact.
« Etes-vous triste par amour? Imposez-vous une longue marche
rapide et rythmée, ou une course à pied sur piste, ou un cross-
country; puis, rentré en nage à votre home ou à votre club,
prenez une bonne douche froide! Vous m’en direz des nouvelles;
vous vous sentirez tout ragaillardi! »
A l’époque romantique, quand un monsieur constatait que
Lucie lui battait froid ou le faisait cocu, il rentrait chez lui et se
mettait à écrire des vers élégiaques.
Ou il s’engageait dans l'armée d’Afrique.
Ou il entrait à la Chartreuse.
Ou il tuait la récalcitrante en disant : « Elle me résistait... je
l’ai assassinée ! »
Ou il se mettait à boire.
Ou il se suicidait, non sans laisser un petit mot ainsi conçu :
« Je meurs parce que celle que j’aime ne m’aime pas! »
Le sport a changé tout cela.
Si vous constatez que votre petite amie vous fait des queues,
mettez-vous immédiatement en tenue de coureur à pied et piquez
un galop autour d’une piste~ ou dans le parc de Saint-Cloud.
Vous ne tarderez pas à lasser votre chagrin qui, ne pouvant
vous suivre, vous plaquera en route.
Après cet exercice salutaire, prenez une bonne douche froide,
bien froide... Après quoi, vous vous direz avec philosophie :
— A coureuse, coureur et demi!
Mais il peut être encore préférable de piquer le galop avant.
socialiste !
— J’ai cru aux « frères » d’Allemagne!... J’ai prédit la paix sans
victoire!... J’ai chanté le bolchevisme!. . J’ai annoncé le plébiscite en
Alsace-Lorraine !
— Mauvais apôtre et fichu prophète,
SURPRISES DE LA PHOTOGRAPHIE
Les deux Présidents!_ Dessins de L. métivet.
Oui, c’est le premier jour de vos amours et non pas le dernier,
qu’il faut prendre la course et s’enfuir à toute vitesse.
Que de gens auraient été plus heureux dans la vie si, le jour
où ils ont rencontré la «femme rêvée», ils s’étaient élancés,
les coudes au corps, dans le parc de Saint-Cloud!
Tenez, Adam aurait bien dû en faire autant quand Eve lui
offrit la pomme fatale... D’autant plus que ce n’est pas son cos-
tume qui l’empêchait de courir!
* * * Quoique enjuponné, le féminisme galope à toutes jambes
sur la route du progrès.
Les Allemands, qui ne font rien à demi (sauf peut-être les
révolutions), viennent de s’offrir une ministresse des Affaires
étrangères. Mra* Kantskÿ détient, en effet, avec son mari et au
même titre, le portefeuille des relations extérieures : elle est
Excellence et, encore qu’elle chausse du 42, elle peut se croire
un Metternich au petit pied.
La diplomatie n’est en somme qu’une tromperie, une fourbe-
rie, une hypocrisie en habit brodé... Il s’agit de mentir avec
finesse, de tendre des pièges, de rouler aimablement son adver-
saire après lui avoir inspiré confiance... Quoi de plus féminin?
Quelle fille d’Eve n’en remontrerait pas, à ce point de vue, aux
adeptes les plus retors de M. de Talleyrand?
Il reste à savoir si Mme Kantsky possède toutes ces qualités,
ou plutôt tous ces défauts. J’espère que non, — pour son mari
et pour nous!
* * ^ Et le flot des décorations montait toujours!!..
Voici les derniers projets :
Un insigne pour les veuves de guerre. (Il y en a que cela
gênera.)
Un insigne pour les infirmières.
Un insigne pour les marraines. -
Une croix civique (pour les fournisseurs de guerre, les jour-
nalistes de guerre, etc.).
Une médaille de la Reconnaissance française (pour les parle-
mentaires et Mlle Chenal).
Un insigne pour les munitionnettes.
Une médaille agricole (pour les femmes et les enfants qui ont
cultivé leurs champs pendant la guerre).
Une médaille des Bombardés (pour tous les habitants des
villes mannitées ou, tout au moins, alertées).
Et maints autres rubans que j’oublie...
11 est question de décorer tout le monde... En somme pour-
quoi pas? Qui est-ce qui n’a pas fait quelque chose pendant ces
quatre dernières années, — ne serait-ce que lire le commu-
niqué?
Aussi M. Loucheur n’est-il pas embarrassé pour adapter les
usines de guerre à la paix... Il va les transformer tout bonne-
ment en fabriques de décorations. Pjck-me-up,